Mesdames et messieurs.
Permettez-moi de dire quelques mots sur l’article 2. Parce que, cet article 2, vu par un regard extérieur pourrait ressembler à une évidence.
En effet, dire « Que les politiques publiques intègrent les objectifs qui sont mentionnés à l’article 1 », cela semble logique, cela semble naturel, cela semble incontournable.
Mais nous savons bien que dans les politiques publiques, la logique a ses méandres ; le naturel a ses mystères et l’incontournable a ses échappatoires.
Alors qu’on rappelle que toutes les politiques publiques doivent intégrer et être imprégnées des éléments de la transition énergétique, ne semble pas totalement inutile.
Pas inutile de rappeler que la loi sur la transition énergétique est une loi écologique, une loi économique et une loi sociale. Ce n’est pas forcément le cas de beaucoup de loi… Et que nous aurons besoin de tout le monde pour réussir.
D’où l’importance de l’affichage et de l’explication.
Pas inutile de rappeler que tout commence par l’éducation. Quand on a fréquenté les Agences de l’Eau, qui ont mauvaise presse ces temps-ci, quand on a mis en place le tri sélectif des déchets ménagers, quand on a été responsable de politiques environnementales, on sait pertinemment que la sensibilisation, la prise de conscience et l’acquisition du bon réflexe, c’est à l’école et avec les enfants qu’on les réussit. A partir d’un certain âge, c’est sans doute une question de neurones, les vilains réflexes sont déjà devenus des mauvaises habitudes.
D’où l’importance de la sensibilisation et de l’éducation.
Pas inutile de rappeler qu’il ne sert à rien de vouloir être volontariste dans les nouvelles énergies, si on a encore du mal à trouver l’entreprise ou les techniciens capables d’accompagner la démarche. Certaines expériences passées ont été contre-productives. Mais les entreprises sont de plus en plus performantes et le monde économique est très demandeur.
D’où l’importance de l’incitation et de la formation.
Pas inutile de rappeler que nous sommes un grand pays producteur d’énergie et que nous avons des infrastructures et une industrie de l’énergie performante. C’est une grande industrie, c’est de l’emploi ; c’est de l’économie ; c’est du social. Mais même les grandes choses doivent parfois s’adapter…
Et si, en plus, nous pouvons, grâce à cette croissance verte favoriser l’émergence de nouvelle filières et de nouveaux emplois, ce sera un bonus pour notre pays et pour nos concitoyens.
D’où l’importance de la valorisation et parfois d’une certaine mutation.
Pas inutile enfin de rappeler que nous devons inventer notre nouveau modèle énergétique avec une inconnue : cette inconnue, c’est simplement le fait qu’on ne sait pas aujourd’hui ce qui sera inventé demain. Et dans le domaine de la technologie et de l’énergie, on invente tous les jours.
D’où l’importance de la recherche, de l’innovation et du droit à l’expérimentation… Dont nous devrons reparler.
Voilà 5 portes d’entrée dans et pour la transition énergétique et la croissance verte. Permettez-moi d’en signaler une sixième qui est inscrite dans cette loi : la solidarité et ce n’est pas le moindre de nos devoirs.
Sans oublier 2 axes essentiels qui sont aussi évoqués dans cet article.
Tout d’abord, l’économie circulaire. L’économie circulaire, c’est un changement de reflexe, un changement de fonctionnement sociétal et un changement de culture.
Ensuite la cohérence entre notre démarche et la démarche des territoires ainsi que la dynamique internationale. Dans la période actuelle, être vertueux, c’est bien… Mais on ne peut pas être vertueux tout seul.
En conclusion, mesdames et messieurs, chers collègues. La transition énergétique et la croissance verte peuvent nous amener beaucoup mais à la condition évidente, et c’est cela l’évidence, que toutes les politiques de l’état aillent dans la même direction. C’est bien le sens de cet article 2
Hervé Poher