Guînes, le 24 mars 2016
Monsieur.
D’emblée je vous demande de pardonner la teneur de cette lettre au cas où elle pourrait vous sembler intrusive, voire importune mais je ne voulais pas rester avec la cicatrice d’un « non-fait » qui, à la longue, aurait pu me sembler coupable.
Je me permets de vous écrire pour vous faire part d’une certitude : vous devez entrer dans une démarche de candidature à la Présidence de la République :
- Parce que vous êtes le seul à pouvoir sauvegarder une certaine image de l’écologie, une écologie responsable, une écologie réaliste, une écologie pratique. Mais pas sous la bannière d’un parti : uniquement avec votre image, avec votre langage, avec vos forces mais aussi avec vos faiblesses. Vous êtes votre meilleur atout et la bannière Hulot est la meilleure des bannières.
- Parce que, dans l’état de déliquescence des partis politiques, vous êtes, probablement, un de ceux qui peuvent attirer le vote des déçus, de droite comme de gauche et même des abstentionnistes. Et je suis d’une région, d’un département et d’une ville qui, par déception de la gauche, vote maintenant massivement FN
- Parce que vous êtes, sans doute, l’un des rares à pouvoir proposer des idées, un but, une démarche et vous êtes, indéniablement, un des rares à pouvoir « raconter une histoire » à nos compatriotes… Ils en ont bien besoin… Et, surtout, ils en ont envie.
Bien sûr, vous ne serez pas élu Président de la République (le système français est ainsi fait) et honnêtement, je ne vous le souhaite pas. Mais vous pouvez rassembler sur votre nom et sur votre image plus que n’importe qui, en faisant autre chose que de la démagogie ou du populisme. Et votre candidature servirait de catalyseur pour beaucoup de citoyens, pour beaucoup d’entre nous et pour beaucoup d’idées.
Si vous ne voulez pas entrer dans cette démarche, parce que le monde politique ou politicien ne vous tente pas, je ne pourrais que vous comprendre… Et sans aucunement vous en blâmer. Ce monde-là, quand on le connait un peu, n’a rien d’attirant. Mais sachez que pour beaucoup, vous pouvez représenter « L’avenir autrement, la politique autrement. »
Excusez encore cette intrusion dans votre démarche personnelle mais, il y a des moments où, quitte à se faire rabrouer, il faut oser.
Bien respectueusement.
Sénateur Hervé Poher