21 et 22 septembre 2016 : Journées du groupe écologiste dans le Pas-de-Calais
Après avoir auditionné Monsieur Olivier Caremelle, directeur du cabinet de Damien Carême, maire de Grande-Synthe, sur « le problème » des migrants.
« Permettez-moi, en tant que local de l’étape de souligner 4 points :
Premier point. Quand on a été ou qu’on est élu local, on sait que ce type de situation est complexe et je ne jetterai jamais la pierre à un maire qui est confronté au phénomène des migrants. Car c’est toujours très difficile de prendre une décision moralement indispensable, humainement acceptable et médiatiquement comprise par tout le monde.
Deuxième point. Le dossier de Grande-Synthe a été mis sur le devant de la scène en même temps que celui de Calais. Et pourtant le traitement a été, au début du moins, bien différent. Ce qui m’a fait dire dans une interview, en mars, que « l’Etat ferait mieux d’aider Damien Carême plutôt que de l’enquiquiner ». Ça s’est arrangé depuis.
Par contre, pour l’avoir vue fonctionner, je peux vous dire que la Maire de Calais jouait habillement et faisait du chantage en permanence avec le gouvernement. On a même assisté à une suspension de séance, au Sénat, suspension demandée par le ministre Cazeneuve, pour aller discuter dans les couloirs et s’arranger avec madame Bouchart… Du jamais vu !
Troisièmement. Je vous rappelle pour la X ième fois que les gens à Calais sont des migrants… C’est-à-dire qu’ils sont en migration… En passage. Et il y a une différence entre « migrant » et « immigré ». Ceux qui veulent rester en France ou devenir Français sont à Paris, à Lyon, à Marseille… Ils ne viennent pas à Calais. Les pauvres gens qui sont à Calais ne veulent pas être français ; ils veulent passer en Angleterre … Pas devenir français !
Alors les envoyer dans les 4 coins de la France n’a pas beaucoup de sens car ils reviendront… Pas dans la jungle parce qu’elle n’existera plus mais partout dans le nord de la France. Et s’il y a des demandes pour rester en France, ce ne sera probablement qu’une minorité.
Dernier point et pour être franc : avec les anglais, on joue un peu au bal des faux-culs. Monsieur Camerelle nous l’a dit : le nombre de migrants a fortement baissé, à Grande-Synthe, depuis mars dernier… Pourquoi ? Parce que la pression médiatique était trop forte et il est vraisemblable que beaucoup sont passés en Angleterre… C’est-à-dire que quand la pression est trop forte les scanners de détection marchent moins bien, les contrôles sont moins efficaces… Et le nombre de passages augmente !! »
Hervé Poher