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AVERTISSEMENT:




Nous vous proposons différentes photographies qui n'ont qu'un seul but: vous livrer de belles images du Pas-de-Calais, quelques images du monde et quelques clins d'oeil humoristiques. Ces photos ont été copiées sur le web et restent la propriété des gens de talent qui les ont faites.

ITINERAIRE...

1989

- Election au Conseil Municipal de Guines

1992

- Membre de la liste régionale

1994

- Elu Conseiller Général du Canton de Guînes

1995

- Elu Maire de Guînes

1997

- Elu Président de la Communauté de Communes des Trois-Pays (CCTP)

 - Suppléant du député Dominique Dupilet

1998

- Vice-Président du Conseil Général

- Président d'Eden 62

2000

- Nommé élu référent pour l'Opération Grands Sites des Caps

2001 Réélu

- Maire de Guînes

- Conseiller Général

- Président CCTP

2002

- Suppléant du député Jack Lang

2004

- Membre de la liste régionale

- Elu président du Comité de Bassin de l'Agence de l'eau Artois-Picardie (--> 2014)

2004

- Elu président du Pays de Calais (-->2006)

2005

- Elu président de la Conférence Sanitaire du Littoral (-->2009)

2007

- Suppléant du député Jack Lang

- Démission du poste de maire

2008 Réélu

- Conseiller Général

- Adjoint à Guînes

- Président de CCTP

- Président Agence Eau

2011 Réélu

- VP du Conseil Général

- Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau

- Membre de la liste sénatoriale

2012 :

- Candidat aux législatives

- Elu Président du Parc Naturel

2013

- Sénateur du Pas-de-Calais 

- Démission de la CCTP

- Démission du CM de Guînes

2014 Réélu

- VP du Conseil général

- Président du Parc

2015

- Arrêt du Conseil Général

- Arrêt  Eden

-Arrêt Parc Naturel

2017

- Arrêt du Sénat

 

PHOTOS

 

Poher (19)      

Poher (7)

Poher (18)     

Andre-et-Gilbert     

Contrat-avenir.jpg   

En-assembl-e.jpg

GB     

Inauguration-Petit-Prince.jpg      

Langelin-maire-honoraire.jpg

election 2007    

Ardres     

Conservatoire 2

Poher herve (6)     

2004 fete de la randonnee    

Bouquehault     

Kluisbergen     

Poher (14)     

tour     

99 Inauguration ADSL

MDR             

repas vieux      

jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 23:29

L’histoire de la tortue.

Un conte pour Louise.

04/09/2022: Histoire pour petits/ L'histoire de la tortue/ Pour Louise

    Le calme régnait dans la maison. Les vrais connaisseurs savent que ce n’est pas toujours le cas, du moins pas dans cette maison-là. Mais ce jour-là, en cette fin d’après-midi, pas de cris, pas de chicaneries, pas de chamailleries. Chacun vaquait à ses occupations : travail d’école, coloriage, lecture de bande dessinée. Constance était à la cuisine et on s’acheminait calmement vers un souper tranquille en famille. Personne ne pouvait imaginer ce qui allait arriver.

   Vers 18H30, Loulou descendit de sa chambre et s’approchant de sa mère lui dit :

" Quand est-ce qu’on mange Maman ? Je crois que j’ai un peu faim.

- Tu verras bien ? Tiens, tu ne m’as pas raconté ta journée. A-t-elle été bonne au moins ?

- Oui. Vachement ! On a travaillé en groupe. La maitresse a voulu qu’on fasse de la géographie : l’Amérique centrale, la mer des Caraïbes, la Guadeloupe, la Martinique, Cuba et toutes les petites iles. C’était vachement intéressant. Du coup, on a redessiné une carte avec toutes les îles et la maitresse nous a demandé de retrouver les dates de découverte de ces îles par Christophe Colomb. En plus, on a dû chercher et noter tout ce qu’il y avait de spécial dans ces îles. On a travaillé tout l’après-midi et on a écrit 5 pages de remarques sur ce qu’il s’est passé depuis des siècles. C’était trop bien."

   Pour la taquiner, Constance lui dit :

" Dis-donc. Tu n’as pas l’habitude de travailler autant et aussi vite. D’habitude tu es plutôt du genre « tortue ».

- Tortue ? Pourquoi dis-tu cela ? Ce n’est pas vrai. » Et elle se mit à bouder…

   Mais au bout de 5 minutes, elle devint toute pâle.

" Dis Maman, je ne sais pas mais je me sens toute bizarre. J’ai un peu mal à la tête et je suis très fatiguée.

- Tu as peut-être faim. Va te reposer dans le canapé. Tu vois, c’est ça quand on fait trop marcher sa tête… Une tortue, ça ne peut pas aller vite sinon elle tombe malade. Pas vrai ma puce ?"

   N’ayant pas de réponse, Constance se retourna et, à son grand étonnement, vit que Loulou était déjà endormie sur le canapé. Endormie, peut-être mais surtout partie dans un autre monde, un monde bien à elle, un monde réservé aux enfants rêveurs.

   Et elle se réveilla en l’année 1570. Elle ne se réveilla pas ! Elle fut réveillée par un tintamarre indescriptible… des cris ou des hurlements témoins d’une bagarre générale, le tout entrecoupé de chants, tout cela venant d’une autre pièce. Etonnant car les paroles de ces chants lui étaient totalement inconnues et semblaient foutrement bizarres. Malgré son mal de tête, elle essaya d’analyser calmement la situation. Elle se retrouvait donc allongée sur un lit qui n’était pas le sien, dans une chambre qui n’était pas la sienne et, comble de l’étrange, elle avait un énorme pansement autour de la main droite, un pansement taché de sang. Elle avait sur la tête un turban, était vêtue d’un corsage rouge vif et d’un pantalon noir très bouffant. Et, de plus, elle était pieds nus… Que s’était-il passé ? Où était-elle ? Il y a tout juste 5 minutes, elle était encore avec sa mère dans la cuisine et elle lui racontait sa journée.

   Un peu apeurée mais surtout attisée par la curiosité (car Loulou est d’une curiosité maladive), elle se leva et décida d’aller voir d’où venaient les cris et les chants.  Apparemment, elle était au premier étage d’une taverne et le brouhaha venait de la pièce du bas. Sortant de sa chambre, avançant sur la mezzanine et avant même de découvrir le rez-de-chaussée, elle entendit le chant répété en chœur par des braillards qui, de toute évidence, étaient fortement avinés. (Page Pub : 1 verre, ça va ! 3568 verres, bonjour les dégâts !)

« Flibustier d’un jour, pendu au mât de misaine

Flibustier d’un jour et pirate pour toujours.

Et rhum, et rhum, et rhum, et rhum ! »

 

   S’aventurant vers la rambarde, elle découvrit le spectacle. Des dizaines d’hommes étaient attablés, buvaient, chantaient, riaient, se levaient et se bousculaient parfois violemment. Des injures et des coups de poings s’échangeaient régulièrement et l’atmosphère était plutôt électrique. De jeunes femmes à l’aspect de gitanes circulaient entre les tables, distribuant des bouteilles et plaisantant avec les clients. Dans un coin de la salle, certains bonshommes dormaient profondément, assommés par l’alcool ou victimes d’une rixe plus ravageuse que les autres. D’ailleurs, plusieurs d’entre-eux étaient bien « bleuzés » comme on dit. (Page Pub : Pour les coups et les traumatismes, un seul remède : Arnica Caoli). On était probablement dans une taverne et ces hommes faisaient la fête.

     « La tortue est réveillée ! La tortue est réveillée ! »

  Un des fêtards venait de tourner la tête et avait aperçu Loulou. Tous les fêtards se levèrent alors en regardant la jeune fille. « La tortue est réveillée ! » hurlaient-ils. Certains riaient, d’autres montaient sur les tables et dansaient en scandant « La Tortue ! La Tortue ! ». Un malabar à tricorne grimpa sur une chaise et tendant le bras vers Loulou cria :

" Silence, bande de boucaniers puants et mal dégrossis (le silence s’installa immédiatement). Fermez vos claque-merdes, ça sent trop mauvais. La tortue est réveillée. C’est une grande joie pour nous tous, crapules que nous sommes. Nous allons enfin pouvoir reprendre nos courses, fesser les chenapans, détrousser les nobles sires et violenter les duchesses. La Tortue ! Tu nous as manquée et on était très inquiets pour toi (un murmure d’approbation secoua l’assistance). Mais tu nous es revenue. Alors, on va encore plus faire la fête avant de remonter les voiles !"

   Loulou était abasourdie. Elle ne comprenait rien. Tout le monde l’applaudissait, fêtait son retour et parlait de faire des courses… Elle n’avait pas besoin de voiles pour faire les courses ! La supérette du coin n’était pas si loin. Elle ne comprenait plus rien. Où était sa mère ? Où étaient ses sœurs ? Qui étaient ces excités du chapeau qui buvaient comme des trous ?

   Le grand malabar décida de rejoindre Loulou à l’étage. Arrivé devant elle, il écarta les bras en disant « Viens que je t’embrasse ! nous avons eu tellement peur pour toi ! ». Et Loulou se trouva étouffée dans les bras de ce gros costaud qui sentait la vinasse, la sueur et la viande boucanée. Le repoussant un peu, elle put le détailler : Il était sale comme un cochon, avait de biceps aussi gros que des jambons, un torse aussi large qu’une autoroute californienne et sur chaque avant-bras, il avait un tatouage : d’un côté, un cœur percé d’une flèche et « A ma Maman chérie » gravé au-dessous, de l’autre une tête de mort avec écrit « Mort aux cons » et en dessous, en plus petit « Et il y en a beaucoup ». Loulou prit son air revêche et asséna :

" Excusez-moi, Monsieur, mais je ne vous connais pas !

- Quoi ! Tu ne me connais pas ! La Tortue, voyons ! Je suis Fredo le Gros Caquot ; je suis ton quartier-maitre… Ça fait 6 ans qu’on flibuste ensemble et je ne t’ai jamais trahie… Et chez nous, c’est quand même rare. On a fait tous les coins des caraïbes avec l’équipage qu’on appelle « Trompe la mort ».

- « Trompe la mort » ? Jamais entendu parler de ce truc.

- Comment ça ! Jamais entendu parler !"

   Et se penchant au-dessus de la balustrade, Fredo cria : « Trompe la mort ! A la rescousse… La tortue veut vous voir. » Et à ce moment-là une bande d’énergumènes se précipita vers l’escalier et gravit les marches quatre à quatre. Ils étaient une dizaine et, d’un air guilleret et imprégné (de rhum évidemment), ils entourèrent Loulou et Fredo.

" Camarades flibustiers. La tortue ne se souvient plus de nous !

- Et pourtant, on est inoxydables… Non, inaltérables… Non, imperméables… Zut ! J’men rappelle plus.

- Inoubliables ! ajouta Fredo. On est inoubliables. Jojo, tu es trop saoul ! "

   Puis ce tournant vers Loulou

" Ça, c’est « Jojo la Pente raide ». On l’appelle comme ça car devant une bouteille de rhum, son gosier devient plus raide qu’un bambou de Cuba. Et du coup, ça descend tout seul. Et ça descend vite en plus !

- Mais pourquoi dis-tu que je vous connais ? interrogeât Loulou

- Mais tu es notre cheffe. Tu es la célèbre « La Tortue », pirate la plus connue, la plus cruelle, la plus respectée et la plus belle de toutes les Caraïbes. Et nous sommes avec toi depuis des années. Nous faisons de la flibuste, nous tuons tout ce qui bouge, nous dépouillons tout ce qui ne bouge plus, nous devenons riches et nous adorons ça.

- Mais je ne me souviens de rien…

- Pas étonnant, La Tortue. Tu as attrapé un coup sur la caboche… Et un rude coup en plus. Lors du dernier abordage, c’était un galion hollandais, tu as été attaquée par 12 hommes en même temps, 12 hommes en colère. Comme tu les trucidais tous les uns après les autres, un salopard vicieux, petit et difforme, a décidé de t’écraser en faisant tomber le mât d’artimon. Au plus fort du combat, alors que tu venais d’être blessée à la main, le mât t’est tombé sur le crâne. Et tu as perdu connaissance. Nous avons coupé le cou à tous ces bâtards et on a accroché leurs boyaux en haut de la grande vergue. Puis on t’a ramenée ici, inconsciente. Et on espérait tous que tu n’allais pas mourir… Alors, pour conjurer le sort et éloigner les mauvais esprits, on a ouvert des tonneaux de rhum ! (Note de l’éditeur : A l’époque, le scanner n’existait pas encore.)

- Et ça a vachement bien mariné… Non marché ! Avec le rhum, on réussit tout… moi en tous cas… ajouta Jojo la pente raide. (Page Pub : Le rhum Nivor, celui qu’on adore.) 

- Alors je suis votre cheffe et nous sommes en… ?

- En 1570, commandant !

- Mais je ne peux pas être en 1570 ! Je dois rendre mon devoir à l’école, demain matin !

- A l’école ? C’est quoi ça ?

- A Sassenages… Mon école…

- C’est quoi ça ? Une nouvelle nage ? Une nouvelle ile qu’on ne connait pas ? Mais nous, on veut repartir avec toi. Et on est prêts à écumer les mers encore pendant 10 ans. Pas vrai les mecs ?"

   La réponse fut unanime et le cri résonna dans toute la taverne : « Vive La Tortue ! ». Et sans lui demander son avis, ils la soulevèrent et l’emmenèrent vers le port où étaient amarrés trois magnifiques galions, la Mémère, le Pépère, le Deux Gâteux, avec en haut de chacun des grands mâts, un drapeau noir à tête de mort, signe de reconnaissance de tous les pirates. 

   Quand elle monta sur la passerelle d’accès au bateau, les marins lui firent une haie d’honneur. Il y avait Jonathan le Bout Cramé (un jour de grande beuverie, alors qu’il voulait éteindre de façon naturelle un barbecue sur la plage, un retour de flammes lui avait brulé le limaçon ; d’où son surnom), Gordon Le Manchot (il avait perdu un bras en voulant couper à la hache un morceau de saucisse séche acheté en promotion au Super U du coin), Sourdingue Le Négro (un salopard d’irlandais lui avait arraché les 2 oreilles avec les dents… Cannibalisme ou racisme, on ne sait pas ?) , Nezrouge Le Balafré, Morlafesse, Pissedru et Grodubide. Bref, tout le gratin de la flibuste, toute la crème des naufrageurs était là, sous les ordres de Loulou.

   « Hissez les voiles, bande de sagouins, et en route pour l’aventure ! »

   Loulou avait envoyé cet ordre de façon naturelle, le bras tendu vers le ciel et la main blessée tenant un sabre d’abordage.  Elle fut elle-même étonnée du ton et de la façon avec lesquels elle avait lancé cette injonction. Mais Fredo, reconnaissant les termes favoris du chef, s’écria : « On a retrouvé La Tortue ! Allez ! Tous aux voiles et levez l’ancre. » Les hommes n’attendaient que ça. Rapidement, les trois navires sortirent du port et mirent le cap sur Sainte Lucie. (Page Pub : Retrouver goût à la vie, vacances à Sainte Lucie)

   Loulou était à bord de la Mémère qui, toutes voiles dehors, traçait la route pour les 2 autres navires. Grodubide dirigeait le Pépère et Morlafesse s’occupait du Deux Gâteux. Après 3 ou 4 heures de navigation, ils tombèrent nez à nez avec un convoi espagnol, emmenant des esclaves vers les Amériques. L’ordre fut donné : on attaquait sur les 2 flancs et sur le navire de tête ; on tuait tout le monde ; on délestait les navires de leurs cargaisons et on les coulait. Aucun intérêt à garder ces navires espagnols : trop lourds, peu maniables et avec trop peu de voiles. La Mémère se dirigeât vers le navire de tête, le El Failebo. Le Pépère prit le flanc droit, le Deux Gâteux le flanc gauche. Partout on entendait des cris, voire des hurlements témoignant d’une mobilisation de tous les équipages. Les canonniers préparaient les canons ; les égorgeurs préparaient les sabres ; les racoleurs préparaient les grappins ; les étripeurs préparaient les couteaux ; les cuisiniers préparaient la cuisine. (Page Pub : Cuisine Boitanfer, cuisine des experts). Chacun son rôle, chacun son devoir, chacun sa tâche.

   Arrivée à quelques encablures, Loulou donna l’ordre d’attaquer. Les canonniers tirèrent une bordée visant principalement les mâts de l’adversaire afin de l’empêcher de manœuvrer. Le résultat fut supérieur aux espérances… Toute la voilure du El Failebo s’écroula et les pauvres espagnols étaient engoncés, comme englués dans les toiles, les filins et les boutes. Les grappins furent lancés, le bateau accosté et ce fut le début d’une bataille violente et sans pitié.

   Rapidement, les Espagnols furent débordés et, indéniablement, les pauvres marins ibériques n’avaient pas l’habitude des combats. En une heure l’affaire fut réglée et la messe fut dite.

" Jetez-moi tous ces bouffeurs de paella à la baille… Sauf le commandant… Il pourrait nous servir. Fredo, vas voir ce qu’il y a dans les soutes. Et ramène-moi le trésor."

  En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, les corps des marins trucidés furent passés par-dessus bord et on obligeât les rescapés à sauter dans une mer rougeâtre de sang. Du coup, on vit arriver des centaines de requins. Seul, le commandant fut épargné. Il faut quand même avouer que c’était un bien bel homme, un bel hidalgo comme on dit à Madrid.

   Loulou avec quelques hommes s’approcha de lui.

" Alors, le rastaquouère, on a pris une bonne branlée ? Comment t’appelles-tu ?

- Yé m’appellé EL Cordobés de La Sierra, Olé !  yé sui el Commandatore de la Pitite armada què allé vers l’amériquano, Olé ! "

   Vous comprenez pourquoi, depuis cette époque, on emploie l’expression « parler comme une vache espagnole »

" Un américano au lait ? C’est du n’importe quoi !" s’énerva Jojo la Pente Raide

   A ce moment dramatique mais crucial, Fredo remonta des soutes, l’air catastrophé.

" La Tortue ! Le résultat n’est pas terrible. Dans les soutes, il n’y a que des noirauds qui devaient devenir esclaves et des centaines de caisses…

- Et qu’est-ce qu’il y a dans ces caisses ? demanda Loulou

- Des castagnettes… Des millions de castagnettes ! (Page Pub : Castagnettes Del Toro, castagnettes qu’il vous faut)

   Loulou demanda à Jojo « Donne-moi un verre de rhum ; ça va m’éclaircir les idées » (Page Pub : Le rhum Atoufair, le rhum qui va vous plaire) puis se tournant vers El Cordobés de la Sierra demanda :

" Qu’est-ce que vous vouliez faire avec toutes ces castagnettes ?

- Inondé el marché, Olé ! Etre el primos del mondo, Olé !

- Mais pourquoi autant ? Les castagnettes, ça dure longtemps !

- Tou té trompe, Olé ! Los indigénes dè amériquano disent sovan « Tou mè casse lé castagnettes. » Alors, nous, on vend castagnettes, bocou castagnettes, Olé !

- Mais moi, je vais te casser quelque chose, tu vas voir ! s’énerva Fredo.

- Tais-toi Fredo s’écria Loulou et en s’approchant du bel hidalgo, elle rajouta – Tu es sûr que tu n’as que des castagnettes ? Tu n’aurais pas un petit trésor caché ? Espèce d’enflure hispanique !

- Notré trésor cé los castagnettes ! Olé !"

   Désolée, déçue, dépitée, La Tortue était prête à occire le bel hidalgo mais celui-ci la regarda droit dans les yeux et dit :

" Tou sait quou tou é belle, toi ! Tou é la plou belle dé Caraïbes ! Yè feré bien un cou de castagnettes avé toua."

   Loulou le regarda et brusquement, était-ce un effet du rhum, un éclair se produisit dans sa tête, ses yeux clignotèrent, un tremblement incoercible l’agita et un chat lui chatouilla la gorge : c’était le coup de foudre ! Elle venait de tomber amoureuse du bel hidalgo… Et Loulou n’avait jamais connu l’amour et n’avait jamais eu un coup de foudre (Page Pub : Vous avez peur des éclairs : Dingo Paratonnerre)

" Détachez-le" ordonna La Tortue.

   A son ton, les hommes comprirent qu’il ne fallait surtout pas discuter.

   Une fois libéré, El Cordobés s’approcha de Loulou et la regarda fixement. Il l’enlaça et tout en fredonnant une musique très rythmée (la sono était en panne), ils dansèrent un tango endiablé. Loulou était comme anesthésiée, sous hypnose.  L’équipage, quant à lui, était médusé. Comment se pouvait-il que La Tortue, la terreur des Caraïbes, la pirate la plus habile et plus expérimentée soit tombée sous le joug d’un hidalgo qui sentait l’Eau de Cologne et qui, de plus, avait les dents propres, ce qui chez les pirates est un signe de mauvaise santé.

" Qu’est-ce qui t’arrive, La Tortue ?" s’écria Fredo pendant que Grodubide qui venait d’arriver pour le partage et qui n’était au courant de rien, sortait son sabre afin de sauver sa cheffe.

   A l’appel de son lieutenant, Loulou revint sur terre.

" Oui, je t’entends Fredo ! Ne t’inquiète pas, je domine la situation."

   En fait, elle ne dominait rien du tout : le mal était fait, le ver était dans le fruit, la voiture au garage, le sandwich au frigo et la mouche dans la buanderie (ça ne veut rien dire mais quand on est amoureux, on dit n’importe-quoi). Une grande histoire d’amour allait commencer.

   Après ce tango endiablé (Note de l’éditeur : ce tango n’était pas argentin car, à l’époque, l’Argentine n’existait pas), El Cordobès raccompagna Loulou a son siège, là-haut sur le gaillard d’arrière. Une fois assise, il lui baisa la main et dit

" Si tou lé veux, moi épousé toua. Olé !"

   La Tortue était troublée. Jamais elle n’avait éprouvé un tel sentiment, une telle pulsion, une telle attirance pour quelqu’un. Mais comment résoudre ce dilemme, comment obéir à sa pulsion sans décevoir ses hommes.

   L’intermède musical étant terminé (Note de l’éditeur : Retrouvez « Le Tango endiablé » sur Youtube), La Tortue ordonna « Hissez les voiles ! On repart pour Sainte Lucie. » et les trois navires, chargés d’environ 300 esclaves noirs, que Loulou avait affranchis d’ailleurs (comme une lettre de la poste) et de quelques caisses de castagnettes, reprirent la route de la haute-mer.

   Mais le cœur n’y était plus. Fredo, très rapidement, se rendit compte du malaise : La Tortue ne dormait presque plus, avait de grandes périodes de silence, parlaient aux hommes de façon courtoise et grignotait seulement quelques amandes par jour. Ce n’était plus La Tortue d’avant.

   Un matin, au saut du lit, Fredo entra dans la cabine de sa cheffe.

" La Tortue, dit-il, il y a quelque chose qui ne va pas ! Tu n’es plus comme avant ! Je te sens troublée."

   Après quelques moments d’hésitation, Loulou avoua :

" Oui, Fredo. J’ai peur que le coup sur ma caboche m’ait changée- une larme perça au coin de l’œil- Moi-même, je ne me reconnais plus. C’est affreux… Je crois que je suis tombée amoureuse… Et je n’ai qu’une idée, c’est de passer le restant de ma vie avec lui.

- Avec l’ibérique pomponné et parfumé ? s’écria Fredo, en agitant les bras.

- Oui ! Hélas mon ami ! Je crois que je suis amoureuse de ce zigoto buveur de sangria… J’ai honte, atrocement honte !

   Après quelques moments de réflexion, Fredo lui dit :

" Ecoute bien La Tortue ! Tu ne peux plus être la pirate la plus cruelle des Caraïbes si tu es amoureuse… Il faut que tu laisses ta place. Mais si tu laisses ta place, tu seras, comme le veut la tradition, pendue en haut du grand mât… Tu t’en rends compte au moins ?

- Oui, je sais tout cela.

- Alors, voilà ce que je te propose. On va dire que tu n’es pas encore guérie de ton coup sur le crâne et que tu as besoin de repos. On te dépose sur une île que moi-seul connait… Avec ton danseur de flamenco… Et on n’entend plus jamais parler de toi ! Et bien entendu, je deviens le chef des pirates.

   Après quelques hésitations, Loulou acquiesça. L’idée de faire des câlins avec El Cordobés lui était tellement agréable.

   Après 3 jours de navigation, les 3 corvettes arrivèrent devant une île paradisiaque : l’eau transparente, couverte d’une végétation luxuriante et on pouvait voir les animaux courir le long du rivage.

" C’est là que je te dépose, La Tortue. Avec ton obsédé sexuel ! Cette île est inconnue, sauf de moi. Vous y trouverez tout ce qu’il faut pour survivre. On repassera dans quelques mois ou quelques années pour voir ce que vous êtes devenus.

- Merci Fredo. Et elle étreignit son fidèle second.

- Et moi, Fredo, nouveau flibustier en chef, je décide que cette île inconnue sera désormais l’île de La Tortue, c’est-à-dire ton île."

   Loulou embrassa tendrement son fidèle Frédo.

   Ainsi fut fait. Et c’est ainsi qu’apparut sur la carte des grands voyageurs, une nouvelle île : l’île de la Tortue. Loulou et El Cordobés s’y installèrent, vécurent heureux, eurent 17 enfants qui, eux-mêmes, restèrent sur l’île. Et ces enfants de l’amour aménagèrent l’île, plantèrent des champs de canne-à-sucre et construisirent un village complet avec de nombreuses tavernes où on ne buvait que du rhum local et bio. Et au fil du temps, l’île de La Tortue devint le repaire de tous les pirates des caraïbes, de tous les soulards des Caraïbes, de tous les bagarreurs des Caraïbes, de tous les pirates soulards et bagarreurs des Caraïbes. Et c’était une étape obligée pour tous les flibustiers qui passaient dans le coin.

   « Loulou ! Loulou ! Réveille-toi ! Qu’est-ce qu’il t’arrive ? » Vincent et Constance étaient très inquiets ; ils ne pouvaient pas réveiller leur fille. Elle finit pourtant par ouvrir les yeux.

" Alors, ma puce, tu es enfin réveillée.

- Maman ! C’est affreux ! Je viens de me rendre compte qu’on a oublié de mettre l’île de la Tortue sur la carte qu’on a faite à l’école !

- Ce n’est pas grave, ma puce. C’est une petite île que personne ne connait. Dis-moi, ce n’est pas parce que je t’ai traitée de tortue que tu penses à cela ?

- Mais non ! L’île de La Tortue, moi, je connais. C’est important. Je dois le dire aux copains. Il faut absolument rajouter l’île de La Tortue sur notre carte ! … Olé !"

   Vincent et constance se regardèrent, étonnés. Leur fille n’apprenait pourtant l’espagnol !

" Si tu veux vraiment apprendre l’espagnol, ajouta Vincent, ce n’est pas compliqué. On a de nouveaux voisins… Ils arrivent tout droit de l’Espagne et ils ont 2 garçons.

- Ah bon ! s’étonna Constance.

- Oui, je les ai rencontrés tout-à-l ’heure. Ils ont un drôle de nom d’ailleurs : El Cordobés de la Sierra. Bizarre non ?

   Loulou ne dit rien et baissa la tête.

   Même Monsieur Stevenson n’aurait pas pu inventer une si belle histoire !

04/09/2022: Histoire pour petits/ L'histoire de la tortue/ Pour Louise
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Published by popo - dans contes pour petits

THEMES ABORDES

Hervé Poher             

1003
Les textes édités correspondent à des lettres, des interventions, des discours écrits ou à des retranscriptions d'enregistrements. Bien entendu, les opinions et options, éditées dans ce blog, n'engagent que l'auteur.   

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