De Monsieur Hervé Poher
à
Madame Catherine Génisson
Guînes, le 12 décembre 2011
Objet : 6ème circonscription du Pas-de-Calais
Madame la Première Secrétaire Fédérale.
Par honnêteté, respect et amitié, je me devais de vous faire parvenir cette lettre.
Vous le savez, nous avons décidé, Alain Méquignon et moi-même, de maintenir notre candidature pour les législatives 2012 ; maintenir car il nous est insupportable d’admettre que l’investiture de notre candidate officielle soit basée sur un tour de passe-passe, sur une manipulation et sur un mensonge.
Tour de passe-passe quand le secrétariat fédéral a validé le changement des règles de vote : un vote séparé pour les hommes, un vote séparé pour les femmes, Jack contre Hervé, Brigitte contre Dominique. Vous avez refusé un vote général car le résultat était acquis et peu « transformable »… Mais Alain et moi, sûrs de notre légitimité, nous avons accepté d’aller au bout de ce processus… D’ailleurs, on ne nous a pas demandé notre avis et comme nous n’avions rien à craindre… cette circonscription n’étant pas et n’ayant jamais été réservée à la parité ! C’est normal, Jack était sortant et candidat…
Le secrétariat a décidé d’orienter le processus électoral et personne n’a eu le courage et l’amitié de nous prévenir… Quelle marque de dédain envers nous !
Manipulation car, pour ce vote, les dés étaient pipés et cela avait été fait volontairement. La démarche définie en Secrétariat Fédéral peut être résumée en « Tout sauf Poher ». Et je reconnais là la formation et la marque de certains « camarades ».
En effet :
· Si Jack gagnait l’élection interne, personne ne pouvait contester sa légitimité… « Vous avez voulu un vote, vous l’avez eu ! »… Donc pas de Poher !
· Si Jack perdait, vous sortiez la parité de votre poche et vous proposiez une femme… « C’est le national qui exige ! »… Donc pas de Poher !
· Jack vous a facilité les choses en ayant peur et en ne se présentant pas… « En plus, un plébiscite pour un seul candidat homme n’a plus de valeur…»
Et, dans cette logique, que vous avez osé dire, en Convention Fédérale, après le vote et malgré le vote, que pour la 6ème la fédération allait proposer une femme. Ce qui n’avait jamais été dit, ni même jamais évoqué en Conseil Fédéral, encore moins devant les sections ! Les circonscriptions réservées aux femmes avaient toujours été la 1ère, la 2ème, la 9ème. Des centaines de militants en sont témoins.
Il semble évident qu’il a été décidé, bien avant le vote, de manipuler le résultat et personne n’a eu l’honnêteté et l’amitié de nous prévenir et, au final, quel mépris pour les militants !
Mensonge enfin, car depuis samedi, nous avons compris que la copie rendue au National, par la Fédération, était fausse ou tellement orientée qu’elle en devenait fausse. Madame Bourguignon y est présentée comme « grande gagnante de la consultation militante !!! » Dois-je vous rappeler le résultat de ce vote ?
ü POHER : 337 voix
ü BOURGUIGNON : 193 voix
ü REMBOTTE : 153 voix
Et elle a gagné ??!! C’est ce que j’appelle de la « démocratie orientée, voire dirigée pour ne pas dire falsifiée » !
Passe-passe, manipulation et mensonge… Trois pratiques qui nous obligent, Alain et moi, à montrer qu’il existe d’autres méthodes, d’autres valeurs et, peut-être, d’autres légitimités. Et de poser la question : « Pourquoi la 6ème circonscription est-elle la seule circonscription où le vote militant n’a pas été respecté ? »
Soyez assurée, Madame la Première Secrétaire, que nous sommes désolés de devoir en arriver là, mais il y a des dires et des attitudes qui sont blessantes, inexplicables et injustes donc inacceptables. Et vous le savez, les blessures d’honneur sont toujours les plus dures à guérir.
L’honneur est peut-être la seule chose qui, à terme, nous restera, mais au moins, de façon démodée, nous serons fiers d’avoir su le garder.
Je sais que nous avons certainement tort de mettre de l’honneur, de l’honnêteté et de l’amitié là où ces mots ne représentent plus rien, mais on ne se refait pas !
A coté, en marge ou exclus du Parti, nous vous laissons le choix de notre nouveau statut. Nous nous y plierons, respectueux car honnêtes, malheureux mais obligés.
Recevez, Madame la Première Secrétaire, l’expression de nos salutations.
HERVE POHER