M,M,M
Permettez-moi, tout simplement de vous souhaiter la bienvenue dans la commune de Guînes, qui, comme vous le savez, est la seule et véritable capitale du Pas-de-Calais.
Je suis sûr que certains d’entre vous ne connaissent pas la ville de Guînes, mais je suis tout aussi sûr que tout le monde connaît les guinois, leur caractère trempé et leur sang bouillonnant. Cette image, un peu caricaturale, nous l’assumons pleinement, car elle n’est que le fruit de l’histoire.
Notre emblème et notre guide est un géant qui s’appelle Henry VIII, le roi d’Angleterre, qui a logé, en 1520, dans notre cité. Certains d’entre vous pourraient s’étonner que voir que la commune a pris un « bâtard d’anglais » comme image symbolique. En fait, lorsqu’il a fallu choisir le personnage qui serait le premier des guinois, nous avons oublié sa nationalité, personne n’est parfait, et nous n’avons retenu que ses traits de caractère :
- Il aimait bien manger
- Il aimait bien boire
- Et il aimait tellement les femmes qu’il en a usé 6, dont une paire furent raccourcies…
Tout cela ne pouvait que nous plaire. Et comme en plus, la commune d’Ardres avait choisi d’appeler son géant François 1er, nous, par opposition systématique, nous avons opté pour Henry VIII.
Mais, je dois vous avouer que ce roi bien connu n’est pas notre vrai chef spirituel. Celui qui correspond le plus au caractère guinois s’appelle Sigfrid le Danois. C’est un viking qui a fondé la ville, au 10ème siècle. Et ceci explique cela. Si vous intégrez que nous descendons des vikings, que nous avons été occupés 200 ans par les anglais, que nous avons connu les espagnols et les flamands, vous pouvez comprendre que nous sommes un melting pot de races et que nous avons le sang un peu bouillonnant. Cela explique aussi, pourquoi nous avons une forte propension à sortir la hache et à taper sur tout ce qui bouge, en criant « Par Thor et par Odin ! ». Mais, nous le faisons toujours à bon escient. Qu’on se le dise !
Vous êtes venus en pèlerinage. Oui, je dis bien en pèlerinage car c’est dans cette salle, le 12 février 1999, qu’a été officialisé la naissance du grand parc. Je sais que certains d’entre vous doivent penser : « C’est pas ce qu’on a fait de mieux ! »… mais c’est fait et on ne revient pas sur l’histoire…
Permettez –moi de vous expliquer pourquoi la commune de Guînes, dans un premier temps, puis la CCTP, ensuite, ont demandé à intégrer le parc.
- Est-ce pour avoir des moyens supplémentaires ? Non, nous nous débrouillons très bien.
- Est-ce pour avoir de la technicité supplémentaire ? Non, nous nous en sortons très bien.
- Est-ce pour avoir de nouvelles idées ? Rassurez-vous, nous n’en manquons pas.
Non, ce qui nous a motivé, c’est que nous voulions coller à l’image Parc, que nous voulions participer à la démarche Parc et que nous voulions adhérer à ce que j’appelle « l’Esprit Parc » .
Et avoir l’esprit Parc, ce n’est pas uniquement une démarche politique, c’est avant tout, une démarche philosophique. Philosophie qui veut qu’on intègre, systématiquement, l’environnement dans nos préoccupations, qui veut que la protection du patrimoine naturel et du patrimoine humain soient des priorités, qui veut que les richesses du terroir soient reconnues comme des atouts inestimables, qui veut qu’un Parc soit un territoire d’expérience et d’originalité.
Mais puisque faire partie d’un Parc résulte d’une démarche philosophique, cela implique, obligatoirement, une certaine façon de penser, une éthique collective et un devoir d’exemplarité. Voilà pourquoi nous avons voulu adhérer au Parc des Caps et Marais d’Opale. Voilà pourquoi, nous sommes fiers d’être dans un parc. Voilà pourquoi nous tenons à une certaine éthique philosophique.
Mesdames et Messieurs, j’ai déjà, sans doute trop parlé. Comme vous le voyez, le Viking n’a pas sorti la hache. C’est normal. En période de vœux, on ne coupe pas les têtes et, en plus, je dois vous avouer, qu’aujourd’hui, je n’ai pas de hache, car en janvier, à Guînes, en prévision de l’année future, c’est la période de l’affûtage des armes.
Que cela ne vous empêche pas de revenir nous voir et permettez-moi de terminer en vous souhaitant, au nom de la CCTP, au nom de la commune de Guînes et en mon nom propre, une année pleine de ce qui est essentiel, parce qu’on en a besoin, et débordante de superflu, parce que ça fait plaisir.
Hervé Poher