Mairie de Calais
M,M,M
Avoir été le premier président d’une structure nous oblige à certains devoirs et procure certains privilèges, en particulier celui de réaffirmer et de rappeler les grandes lignes philosophiques initiales, lignes qui nous ont permis de définir, ici, dans cette même salle, sereinement et équitablement, les relations entre les partenaires.
Aussi, permettez que je souligne 3 points :
1er Point : Le SYMPAC n’est pas un syndicat comme les autres.
- C’est un lieu de concertation unique entre l’urbain et le rural
- C’est un lieu où on ne parle pas de limite territoriale mais de bassin de vie… Et la nuance est importante.
- C’est le seul lieu où les EPCI peuvent prendre connaissance des politiques, des problèmes et des ambitions de leurs voisins. Et dans une société où pragmatisme et efficacité sont deux piliers essentiels de la gestion publique, pouvoir créer avec le voisin une dynamique collective n’est pas totalement idiot. A condition, bien entendu, de savoir regarder son voisin.
Pour toutes ces raisons, ce syndicat ne peut pas et ne doit pas être un enjeu de pouvoir. C’est ce que j’ai affirmé dès mon élection à la présidence du SYMPAC et c’est pour cela que la première décision que j’ai fait prendre a été de faire modifier les statuts de ce syndicat.
- En y inscrivant de nouvelles règles quand cela était possible
- Ou en faisant approuver par l’assemblée des modifications quand la règle ne pouvait pas légalement être inscrite dans les statuts.
Nous avions donc un accord règlementaire et un accord moral.
Quels étaient les grands points de ces accords ?
Pour qu’il n’y ait pas d’enjeu de pouvoir
- La présidence sera tournante, une fois un urbain, une fois un rural
- Le 1er vice-président sera toujours un rural si le président est un urbain ou sera un urbain si le président est un rural
- Tous les présidents d’EPCI seront, au minimum, vice-présidents sans ordre prédéfini, sauf pour le 1er vice-président
- Il n’y aura aucune indemnité de fonction pour les élus du SYMPAC.
Je le répète : certaines choses pouvaient être légalement inscrites dans des statuts ; d’autres ne le pouvaient pas, mais tous les points que je viens d’évoquer ont été approuvés à l’unanimité par l’assemblée et plus de la moitié de l’ancienne assemblée est encore présente ce soir.
2ème point :
Nous avons appris par la presse que la CAC avait décidé, de façon unilatérale, du moins, c’est comme cela que nous l’avons interprété, qu’un de ses membres serait président du SYMPAC, ce qui est contraire aux principes fondateurs que je viens d’énoncer.
Ou c’est une maladresse, ou c’est de la provocation ! La maladresse est éventuellement pardonnable ; par contre, la provocation sonnerait le glas de notre concertation et de la notion de pays. Depuis nous avons compris que ce n’était qu’une maladresse. En disant cela, je ne mets pas en cause l’honorabilité, le sérieux et la compétence de la personne qui pourrait être le président, issu de la CAC et je réaffirme toute l’amitié que j’ai pour monsieur Michel Hamy ; en disant cela, je tiens simplement à rappeler qu’en gestion publique, il y a un dogme incontournable qui dit que
« Quelle que soit l’évolution politique, il y a une continuité des lois, des règles et des règlements. »
Certains diront que ce qui a été annoncé par voie de presse n’était qu’une simple proposition, mais dans un syndicat où il y a 5 pères fondateurs et où les ruraux ont, très symboliquement, la majorité, cette proposition n’aurait même pas dû exister sans un minimum de concertation préalable.
Bien entendu, nous avons réagi et, malheureusement, personne n’a eu la politesse de nous répondre officiellement. Je suggère qu’avant de partir, ce soir, les 4 présidents de CC puissent laisser leurs adresses au secrétariat de la mairie de Calais.
3ème point : Utile à préciser. La philosophie de mes propos est formatée par la confiance, la réciprocité et un fonctionnement démocratique basé sur des principes… Je sais que le mot principe est démodé pour certains, mais il ne l’est pas pour moi.
Je veux préciser par là qu’il n’y a aucune connotation politique dans notre attitude. Personne ne conteste la légitimité du Président et des élus de la CAC. Les urnes ont rendu leur verdict ; ça ne se discute pas ! De même, personne ne conteste le poids économique, démographique et même politique de la CAC et de la ville de Calais au sein de cette agglomération. Mais dans la vie,
- Que ce soit la vie personnelle ou la vie publique,
- Que l’on soit David ou que l’on soit Goliath,
- Qu’on ait des arguments légitimes ou des raisons tortueuses
Il ne faut jamais oublier qu’il y a la forme et qu’il y a le fond.
Sur le fond, entre gens de bonne volonté, nous pourrons toujours trouver un accord parce que c’est notre intérêt à tous. Sur la forme, nous avons eu l’impression que certaines personnes manquaient un peu de pratique et n’avaient peut-être pas réalisé, jusque ces derniers temps, que les ruraux pouvaient, aussi, être un peu susceptibles.
Une remarque pour terminer : Je suis fils d’enseignante et ma mère m’a toujours répété une chose essentielle. Elle me disait : « Mon gamin. Quand tu va passer un oral d’examen, que tu sois au point ou que tu ne le sois pas, prends toujours les formes ; ça te donne des points en plus : Alors, mets une cravate, remonte tes chaussettes et dis bonjour en arrivant. »
Dans le cadre du SYMPAC, je pense et je le déplore sincèrement, que certains ont, peut être, oublié de remonter leurs chaussettes et de dire bonjour.
Et c’est parce que nous tenons à garder certaines règles que les 4 CC représentant le monde rural ont décidé de présenter une candidature à la présidence du SYMPAC. Nous vous proposons la candidature de Monsieur Richard Gosse, président de la CCSOC qui, s’il est élu, respectera les règles et laissera sa place, dans un délai de 18 mois, à un représentant de la CAC.
Quant aux soubresauts qui ont occupé les dernières semaines, je vous propose d’acter que l’incident est clos et que maintenant, très sincèrement, il est temps de se mettre au travail.
Je vous remercie de votre attention.
Hervé Poher