Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs.
En tant que Président sortant, il me revient la lourde tâche d’installer, pour la troisième fois, le nouveau conseil communautaire de la Communauté de Communes des Trois-Pays. Suite aux élections du 9 et 16 mars 2008, les conseils municipaux ont été recomposés. La démocratie a été appliquée ; les électeurs se sont exprimés ; les urnes ont tranché. Il ne nous revient pas, dans cette salle des fêtes, de commenter ces résultats et je tiens simplement à féliciter l’ensemble des élus ici présents. Vous êtes des élus municipaux et vous serez, dans quelques minutes, installés en tant qu’élus intercommunaux. Vous devez savoir plus que tout autre qu’il y a un temps pour tout :
- un temps pour la campagne électorale et un temps pour l’action ;
- un temps pour une ambition personnelle toute légitime et un temps pour une ambition collective obligatoire et attendue par la population.
On attend de nous de l’efficacité ; soyez-en conscients et redevables vis-à-vis de l’électeur.
Un dernier mot enfin : Tout ce que nous allons voter aujourd’hui est normalement décidé pour une durée maximale de 6 ans. Mais on ne peut pas préjuger du maintien de notre assemblée telle quelle durant 6 années car vous n’êtes pas sans ignorer que les services de l’Etat et de la préfecture ont des intentions plus ou moins affichées de regroupement des structures intercommunales. On parle beaucoup d’une réorganisation des intercommunalités dans le calaisis, réorganisation qui toucherait les Trois-pays, La communauté du Sud-ouest du calaisis et, peut être la Communauté d’Agglomération du Calaisis. Dans ce dossier, je n’en sais pas plus que vous et que les journaux, mais indéniablement, les structures et les élus que vous allez mettre en place aujourd’hui le seront pour une période limitée, quelle que soit la recomposition. Voilà ce que je tenais à préciser sur l’avenir à court terme de notre Communauté de Communes des Trois-pays.
Je vais donc, maintenant, installer le nouveau Conseil Communautaire.
DISCOURS DU PRESIDENT
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs.
Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier de cette preuve de confiance. Vous avez décidé de me confier, à nouveau, la présidence de la Communauté de Communes des Trois-Pays et je dois avouer que c’est
- Politiquement un honneur dont je suis pleinement conscient,
- Personnellement une attention quasi quotidienne
- Et, je me permets de rajouter, affectivement un plaisir renouvelé.
Politiquement un honneur (et quand je parle de politique, j’évoque, bien entendu le coté noble du mot)… un honneur car, vous l’avez sans doute remarqué, lors des dernières campagnes électorales, que ce soit la campagne des municipales ou la campagne de l’élection cantonale, la Communauté de Communes a été omniprésente, dans tous les villages, chez tous les candidats et dans tous les programmes. La CCTP a, depuis cette année, montré qu’elle était incontournable. Et si, certaines personnes, dans un but uniquement électoraliste ont dénigré notre collectivité, ouvertement ou par lettres pseudo-anonymes (Hélas, vous le savez, tout le monde n’est pas courageux !), nous leur démontrerons rapidement qu’elles ont eu tort et que la population adhère à notre démarche.
Si je dis cela, mesdames et Messieurs, c’est qu’il faut rappeler que sur 15 communes de la CCTP, 14 sont situées dans la Canton de Guînes, et que le résultat des élections cantonales du 9 mars dernier me donne un droit et une obligation évidente d’accompagner ce canton dans sa mutation. Comme je l’ai dit tout à l’heure : la légitimité des urnes est incontestable et ne saurait être contestée par quiconque.
J’ai aussi dit « Personnellement une attention quotidienne » car vous le savez, notre collectivité a été, depuis sa création, un laboratoire d’idées et un champ d’expérimentation. Beaucoup de politiques, beaucoup d’avancées, beaucoup d’originalités ont vu le jour dans les Trois-Pays.
- Le projet ARARAT a été copié dans toute la région… Qui a imaginé ARARAT ? C’est nous tous, dans les Trois-pays!
- On voit apparaître, depuis peu, dans toutes les intercommunalités rurales, des structures d’accueil pour la petite enfance… Qui a été assez téméraire pour se lancer dans cette politique dès 1999? C’est nous tous, dans les Trois-pays !
- Dans le cadre de la contractualisation, le Conseil Général amène les EPCI à mettre en place des Centres Intercommunaux d’Action Sociale, les fameux CIAS…. Qui a créé le premier CIAS du Nord-Pas-de-Calais ? C’est nous tous, dans les Trois-pays !
- Et maintenant, on voit fleurir, en milieu rural, les projets de transport à la demande… Qui a inventé le taxi vert ? C’est nous tous, dans les Trois-pays !
Certains observateurs pourraient trouver que je fais preuve d’un manque évident de modestie… Eh bien, oui, Mesdames et Messieurs, je l’assume et je le fais au nom de tous les élus qui accompagnent la CC depuis 1997. Pourquoi être modeste quand on peut être fier, collectivement, de notre travail, de nos haltes-garderies, de nos cyberpoints, de notre travail d’aménagement du territoire. Dans une société où il est très à la mode de faire du populisme et de dire du mal des élus (c’est tellement facile de dire du mal des élus surtout quand on ne l’est pas ou quand on ne l’est plus !), je réaffirme que, depuis 10 ans, vous avez eu, au sein de la CCTP, 46 élus
- qui ont osés être imaginatifs,
- qui ont osé assumer leurs décisions
- et qui ont voulu illustrer de la plus belle façon qui soit, la notion de service public, la notion d’aménagement du territoire et la notion de solidarité.
Et c’est parce que nous avons été, dés le départ, exemplaires, innovants et volontaristes qu’il sera encore plus dur, pour nous, de maintenir cette image. Soyons honnêtes et réalistes : On ne peut pas inventer tous les jours !
Je vous l’ai dit, enfin, être à nouveau président, c’est aussi affectivement un plaisir renouvelé, car j’ai porté ce dossier, avec quelques uns, dés le départ, dés 1996, avec des joies et des moments difficiles et, je ne suis pas autrement qu’un autre : on a souvent du mal à se séparer de ses enfants même quand il vous cause quelques insomnies.
Alors, bienvenue à vous tous, élus communautaires.
Bienvenue aux anciens qui reviennent dans une structure qu’ils ont forcément aimée. Je l’ai dit précédemment : vous pouvez être fiers, tous, collectivement, du travail qui a été fait. Le plus dur sera, sans doute d’en faire autant, dans les 6 ans qui viennent.
Bienvenue aux nouveaux représentants des communes, nos bizuths. Et puisque vous êtes bizuths, permettez- moi de vous expliquer quelques notions essentielles.
Dans les réunions intercommunales, vous allez apprendre à réfléchir avec les voisins, à vous investir souvent pour les voisins et à vous effacer parfois au profit des voisins. Car c’est une règle incontournable de notre fonctionnement : lorsque vous siégez à la CC, vous ne défendez pas votre commune, mais vous défendez la CC, vous défendez ses politiques et vous êtes solidaires de tous ses membres.
Vous êtes élus communaux chez vous ! Ici, vous êtes des élus intercommunaux.
Et nous rejetterons, systématiquement, les démarches uniquement corporatistes, les démarches sous-tendues par des intérêts personnels et les démarches imprégnées de poujadisme local. Je le répète, quitte à vous lasser: si vous siégez dans notre assemblée, ce n’est pas pour défendre votre commune mais bien pour faire avancer nos politiques et servir la population de toute la CC. Si vous n’avez pas compris cet axiome, vous vous êtes trompé d’assemblée.
Vous verrez qu’au sein de notre assemblée, nous devrons gérer nos propres politiques mais vous découvrirez que nous faisons beaucoup de choses simplement à la place des communes, parce que ces communes sont petites, ne sont pas riches et que c’est parfois compliqué pour un maire de faire certaines choses… Alors, plutôt que vous laisser dans l’embarras, la CC fait à la place des communes : Ca ne lui rapporte rien… ou uniquement des ennuis, mais ça rend service.
Vous l’avez, sans doute, remarqué, la CCTP fonctionne, depuis 10 ans, dans le calme et la sérénité. 98% des décisions ont été prises à l’unanimité. Je sais que cela ne peut pas durer et ne va pas subsister. Ce vote à l’unanimité n’était pas une règle incontournable mais c’était devenu une habitude car nous appliquons le principe de l’écoute, de la concertation, de la discussion et nous savons « qu’il n’y a jamais de problèmes… Il suffit simplement de trouver les solutions. » Encore faut-il vouloir les trouver, ces solutions. Dans des structures comme la notre, l’écoute est un droit et la concertation est un devoir. Mais à une condition, Mesdames et Messieurs : Que tout soit fait dans la transparence et qu’il n’y ait pas de manœuvres et de tripatouillages d’arrière cuisine. Notre démocratie locale est trop précieuse et le dévouement des élus, quel que soit leur origine, mérite mieux que cela !
Dernier point que je veux préciser sur le fonctionnement général de la structure. Les collègues qui ont travaillé avec moi depuis des années le savent. J’ai tellement une vision idéalisée du service public, que je suis devenu, au fil du temps, complètement insensible aux menaces, aux calomnies et au chantage. Nous sommes là pour servir des gens ; nous ne sommes pas là pour céder aux lobbies ou aux intérêts particuliers. Qu’on se le dise et, je le répète, certains résultats électoraux récents me confortent dans cette règle de conduite.
Voilà ce que tenait à vous rappeler avant d’aller plus loin : L’honnêteté, la clarté et la franchise ont été, sont et seront les corollaires de notre devise : « Le vert, le vrai, la vie »
Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention ; je vous remercie d’être les ambassadeurs d’une structure qui fait du vrai service public ; Je vous remercie d’aider la CCTP à s’épanouir, à imaginer et à s’incruster dans la vie de nos concitoyens et à être la grande sœur de vos communes. Vous les anciens, vous savez combien c’est utile, une grande sœur. Vous, les nouveaux élus, vous comprendrez rapidement qu’on a souvent besoin d’une grande sœur. Et rappelez-vous une chose : Si nous faisons tout cela, ce n’est pas pour nous… C’est bien pour les gens qui nous ont élus. Ils en ont besoin et ils le méritent.
Merci de votre attention
Hervé Poher