Mds et Mrs.
On m’a demandé de dire quelques mots après la disparition… je devrais dire après le départ de notre copain. C’est bien la première fois que ce têtu s’en va sans nous prévenir. Et, croyez bien, qu’actuellement, ce n’est pas les mots les plus faciles que j’ai eus à dire.
Son état civil nous certifie qu’il s’appelait Bernard Dewet… Mais pour moi, pour nous, pour tous les guinois, c’était Zorro. Pourquoi ce surnom ? Pourquoi cette image ? Je n’en sais rien… Mais tout le monde l’appelait Zorro…. A Guînes, à Calais, dans tout le département, je peux vous l’assurer,
- Quand on parlait politique
- Quand on parlait football
Les gens disaient : « Comment il va, Zorro ? ». Parce que, sincèrement, tout le monde était attaché à ce bonhomme… Simplement parce qu’il était attachant !
- Râleur comme tous les guinois
- Mais avec un cœur énorme… comme tous les guinois.
Mardi matin, la ville de Guînes s’est réveillée avec la gueule de bois. Et la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre. « Zorro nous a quitté… » Et depuis mardi, tous les gens, sur la place Foch ou dans les rues de la ville, tout le monde dit : « Notre copain… il est parti ! »
Car quelle que soit la position sociale, quelle que soit l’opinion politique, quel que soit le vécu que l’on ait à Guînes, les gens avouent : « Zorro, c’était un brave type. »
Alors, ai-ce bien utile de vous rappeler ses années passées à la coopérative agricole ?
- Ai-ce bien utile de vous rappeler la passion qu’il avait pour les sapeurs pompiers ou pour le football ?
- Ai-ce bien utile de rappeler son dévouement aveugle pour son idéal politique et pour ceux qui le représentaient ?
- Ai-ce bien utile de vous rappeler la fierté qu’il avait d’être un élu municipal ou intercommunal et la joie qu’il prenait à distribuer des bonbons, habillé en Saint Nicolas?
Non ! La seule chose qu’il est important de conserver, c’est cette image de Zorro, la clope au coin des lèvres et qui disait : « Ch’ti lal, je vais le baguer ! »
Tout en sachant pertinemment qu’il était capable, une heure après, de se décarcasser pour rendre service à celui qu’il appelait Ch’ti lal.
Permettez-moi de réaffirmer à Françoise, qu’entre nous on appelle « Pitite », à ses filles et à ses petits enfants, que la collectivité guinoise dans son ensemble est de tout cœur avec elles et que la silhouette de Zorro manque déjà dans les rue de notre bonne ville de Guines!
Aujourd’hui, le temps est pourri… Mais c’est normal. Le jour de l’enterrement de Zorro, Il ne pouvait pas en être autrement ! Le temps est à l’image de notre état d’esprit : maussade et agité…
A titre personnel, je voudrais vous dire que Zorro faisait partie de ces gens qui arborent une fidélité jusqu’à l’extrême et qui font preuve d’un dévouement impossible à quantifier, improbable à gratifier.
Et, vous le savez, la politique, la gestion publique, le combat pour des idées… Tout cela peut créer un mouvement fait d’images, mais avec des espaces de lumières et une vie qui reste dans l’ombre… Mais, sincèrement, je dois vous avouer que depuis mardi, j’ai personnellement la vilaine impression qu’il me manque une partie de mon ombre. »
Salut Zorro et surtout, là haut, ne fume pas trop… D’abord parce qu’on n’a plus le droit de fumer dans les lieux publics et, en plus, je crois que ton nouveau chef, là-haut, sera d’accord avec moi : ce n’est pas très bon pour ta santé. Salut l’ami.
Hervé Poher