Wimille, Maison Départementale, le 28 juin 2014
Bienvenue à cette réunion d’installation de l’Assemblée des Territoires et merci de nous consacrer quelques heures de votre samedi. Heureusement à Rio de Janeiro, il n’est que 4 heures et demie du matin…
Assemblée des Territoires… Beaucoup d’entre vous doivent se demander ce que représente cette nouvelle structure. Et certains m’ont dit : « Alors que nos dirigeants nationaux veulent réduire le mille-feuille, vous, au Parc, vous en rajoutez une couche ! Vous êtes vraiment de drôles de pâtissiers !»
Je ne peux pas dire le contraire mais nous étions obligés d’aller dans ce sens.
D’abord parce qu’il fallait trouver le moyen de discuter avec les territoires. Un parc qui n’est pas à l’écoute de ses différentes composantes peut perdre de son âme, de sa cohérence et de sa crédibilité.
Un Parc, comme nous l’avons exprimé dans nos nouveaux statuts, doit être le relais des politiques régionales, des ambitions départementales et des aspirations des collectivités locales. Et il nous faut un endroit où on pourra essayer d’assembler, de mélanger et de coordonner tout cela. Et des lieux où vous pouvez mélanger le meilleur de chacun, ce n’est pas très courant ! D’autant qu’il faut y rajouter l’aspect réglementaire imposé par la loi… Et vous le savez, nul ne peut être en dehors de la loi…
Ensuite, il nous faut endroit qui soit une soupape de sécurité pour vous et pour nous. Le parc a, en effet des missions et des obligations administratives et légales qui sont, quelquefois contraignantes et difficiles pour les autres. Et il arrive que le Parc émette des avis ou participe à des politiques qui ne font pas forcément plaisir aux élus locaux. Mais quitte à avoir une remarque ou une alerte, autant que ce soit le parc, dont vous êtes membre, qui vous la donne, plutôt que le Préfet, les services de l’Etat ou un collectif de gens un peu trop remuants.
Et c’est pour pouvoir vous entendre et vous expliquer qu’a été créée cette assemblée.
Troisième point : « Quand on ne dit rien, les gens n’entendent rien ; et quand la pièce est vide, cela ne sert à rien de parler. »
Je veux dire par là qu’il n’y a rien de pire, dans notre fonctionnement institutionnel, que ceux qui font bien mais ne communiquent pas ou que ceux qui veulent communiquer mais ne sont écoutés par personne. Par contre, nous le savons, il y en a beaucoup qui font mal et qui communiquent un peu trop…
C’est pourquoi nous avions besoin d’un lieu de rencontre, d’échanges et de communication. D’autant, Mesdames et Messieurs, qu’un parc est certes un lieu de gestion, d’organisation et de planification de certaines politiques mais un parc, c’est avant tout un lieu d’expérimentation… Et il n’y a rien de pire qu’une expérimentation mal assumée, mal comprise et mal interprétée. C’est pourquoi nous avons besoin, sur le terrain, de relais, d’interprètes, voire d’ambassadeurs. Ce sera aussi le rôle des membres de cette assemblée. Une décision bien comprise est une politique bien appliquée.
Bref, mesdames et messieurs, vous intégrez aujourd’hui le parlement du Parc. Rassurez-vous, nous ne vous demanderons pas d’être des godillots ou des béni oui-oui.
Non, nous vous demandons simplement, à vous élus locaux, de participer à une nouvelle forme de démocratie locale, à une nouvelle forme de coparticipation, à une nouvelle forme de co-imagination.
Exercice nouveau sans doute pour certains d’entre vous mais exercice aussi nouveau pour les gens du Parc.
C’est cela, mesdames et messieurs qu’on appelle de l’expérimentation. Et en rentrant chez vous, tout à l’heure, vous pourrez annoncer que vous êtes devenu des cobayes.
Merci de nous accompagner ; merci d’avance de ce que vous nous apporterez.
Merci à vous.
Hervé Poher