« Il en est des rituels, comme il en est des gens…
Certains sont des casse-pieds et d’autres sont stimulants »
En disant cela, M,M, je veux simplement signifier que le rituel des vœux, ce passage obligatoire dans une introspection annuelle, cet exercice de renouvellement logorrhéique est parfois ressenti comme un moment pénible … Pénible à la fois pour les auditeurs… Et pénible aussi, parfois, pour les intervenants… Mais, comme je l’ai dit, c’est un passage obligatoire car c’est le seul moment de l’année où une collectivité peut envoyer des messages en dehors d’un cercle restreint ; c’est le seul moment où l’on parle urbi et orbi.
Et pour nous, dans les Trois-Pays, vous vous en doutez, le problème n’est jamais simple. Permettez-moi d’énoncer les quelques règles qui s’imposent à l’orateur :
- 1ère règle : nous faisons toujours nos vœux le dernier jour du mois… mais, cette année, le 31
tombe un samedi… Et le samedi, on ne dérange pas un élu qui se ressource… Se ressourcer, c’est le terme officiel pour signifier qu’un élu est en vacances, fait du jardinage ou est parti faire les soldes.
- 2ème règle : Il ne faut pas tomber dans le banal et le déjà dit et il ne faut pas répéter la même
chose que les années précédentes.
- 3ème règle : les bougonnements et les coups de hache sont une tradition locale… Alors, comment
fendre harmonieusement et respectueusement des crânes sans irriter le représentant de l’Etat et sans contrarier nos collectivités partenaires ?
- 4ème règle : Comment ne pas être trop long car, quand après vous, vous avez des « langus » qui
parlent, les gens finissent par s’interroger sur le sens profond de l’éternité….
Respectant ces 4 règles, j’avais décidé de prendre, comme fil directeur, une revue de presse, revue de presse basée sur les cérémonies de vœux qui se sont déroulées sur notre territoire. Cela m’aurait amené à survoler quelques moments de l’année passée, quelques inquiétudes du moment présent et quelques projets en gestation. Mais, une fois écrit, le discours ressemblait plus à un inventaire, un catalogue, voire à un listing informatique. Bref, il ressemblait à tout sauf à un discours. En plus, il ne faisait que 22 pages… Or j’ai toujours rêvé de battre Fidel Castro !!
Je vous l’avoue, j’étais bien en peine et la solution m’a été suggérée par un élu, lors de la réception des vœux en sous-préfecture. En effet, mon collègue est venu me provoquer (parce que j’appelle ça, c’est de la provocation), en me disant :
« J’ai été très étonné d’apprendre que Confucius était passé à Guînes et je ne savais pas qu’il avait un humour aussi acide ! »
Je lui ai répondu, tout de go :
· « Premièrement : Si les gens voient de l’acidité là où il n’y a que de l’autodérision ou de la taquinerie au 2ème ou 3ème degré, c’est qu’ils ont bien atteint leur niveau maximum de compétence intellectuelle et qu’ils n’ont qu’à rester chez eux à lire leur horoscope et à rêver sur leur profil de carrière.
· Deuxièmement, je confirme : Confucius est passé à Guînes…Et tu ne sais pas tout ! Même Nostradamus a vécu pas loin de chez nous…D’ailleurs, on a retrouvé un grimoire (grimoire, ça veut dire livre de magie ou discours obscur) et ce grimoire contenait des prédictions parlant uniquement des Trois-Pays…. »
Et comme toutes les prédictions de Nostradamus : avant l’événement, elles semblent totalement hermétiques et on n’en comprend le sens qu’une fois l’événement passé… Même si certains, on le sait bien, ne comprennent rien avant et ne comprendront rien après !
Mesdames et Messieurs, faisant partie des initiés, je vais donc feuilleter avec vous le grimoire de Nostradamus, ancien touriste des Trois-Pays, et vous donner les interprétations de quelques prédictions essentielles. Interprétations qui sont en adéquation avec les différentes cérémonies de vœux qui se sont déroulées récemment.
Pardonnez-moi d’avance si je suis casse-pieds… Mais l’étude de la Renaissance, ce n’est pas toujours très facile.
Prédiction Première
« De l’avenir, tu chériras ;
Tête blonde, tu caresseras,
Poussière de craie, tu essuieras
Tout en priant le Saint Farda. »
Ce quatrain est limpide, Mesdames et Messieurs. Surtout pour les maires de petite commune qui savent qui est Saint Farda.
Son interprétation en est simple : Qu’ils ont raison les maires et les municipalités qui investissent dans l’enfance et dans l’école !! A Caffiers, à Alembon, à Licques, les écoles grandissent ; à Hermelinghen, l’école est ressuscitée. Et ces événements ont une portée symbolique forte… Tellement forte que l’Etat et le CG sont souvent là pour aider financièrement les communes. Et sincèrement, pourvu que cela puisse durer… Que Saint Balladur ne vienne pas terrasser Saint Farda !
On parle tellement de la disparition des départements… On nous menace de nous obliger à n’intervenir que sur nos compétences et rien que nos compétences… Serait-ce bien raisonnable ? Le CG est omniprésent par ses compétences obligatoires mais aussi par ses politiques volontaristes. Le besoin de réformes nous oblige-t-il à toucher à ce qui marche bien ? Rien que de poser la question, on suggère la réponse…
Pourquoi Nostradamus a-t-il éprouvé le besoin de parler de l’école ? Simplement parce qu’il savait que l’enfance, la culture et la solidarité sont les trois axes essentiels de la politique communautaire, donc de notre contractualisation, et que s’il y a bien un endroit où on peut retrouver ces trois axes intriqués les uns dans les autres, c’est bien à l’école ; c’est bien dans nos garderies ; c’est bien dans les politiques orientées sur l’enfance, l’éducation et la jeunesse. Je tourne la page.
Prédiction deuxième
« De l’avenir, tu feras tien ;
Usant la toise, tous les six ans,
Le roi nouveau garant de biens
Sera porteur pour tous les gens. »
Allusion à peine voilée aux élections de mars dernier qui ont reconduit certains, vu partir d’autres et amené de petits nouveaux. Et personne n’a de commentaires à faire sur ces résultats : la démocratie a parlé et la démocratie est, quand même, le moins mauvais des systèmes.
Mais ce que veut nous rappeler Nostradamus, c’est que quelles que soient vos motivations, quelles que soient vos opinions, quelles que soient vos ambitions, dés que vous êtes élus, vous êtes au service des gens, vous êtes au service de vos populations. Il veut rappeler que vous êtes au service de tous et que la notion de service public est incontournable dés qu’on a des responsabilités.
Nous venons tous d’horizons différents et nous avons souvent des parcours différents… Mais, c’est une constante : une fois que nous sommes élus, sur un même territoire,
- nos objectifs sont les mêmes,
- nos ambitions sont les mêmes,
- notre avenir est le même, même si nos moyens ne sont pas toujours identiques.
D’où cette notion devenue, elle aussi, incontournable, de coopération, de mutualisation et de dynamique collective. D’où cette notion de solidarité et ce devoir d’innovation et d’efficacité intercommunale.
Pourquoi Nostradamus a-t-il voulu parler de la démocratie locale ? Simplement parce qu’il tenait à rappeler que le rôle d’élu est noble et difficile, que la tâche est parfois ingrate mais que la solution ou les solutions sont et seront collectives. Une commune qui se veut libre et indépendante sera, dans le cours de l’histoire, automatiquement marginalisée. Je tourne la page.
Prédiction troisième
« De l’avenir, tu bâtiras ;
Sous l’œil de l’administration,
Construire sera un entrelacs,
Surtout au pays du dindon. »
Oui, Mesdames et Messieurs, Nostradamus nous le confirme : Il faut être masochiste pour vouloir construire à Licques ! Voyez-vous ça ! Construire une maison de pays, une déchetterie, une caserne de pompiers… Tout ça dans une cité majestueusement dominée par l’Abbatiale…
Mais, vous serez d’accord avec moi : pour qu’il y ait des maso, il faut aussi qu’il y ait des sado !
Et là, Mesdames et Messieurs, honnêtement, je me suis autocensuré… Dans un premier temps, je m’étais permis de raconter la conception, la naissance, la vie tumultueuse et la mort prématurée, bref « L’incroyable destin d’un permis de construire à Licques »…Mais l’histoire était trop triste et je ne voulais pas vous faire pleurer. Et de toute façon, Nostradamus l’a bien sous-entendu : Quand on ne veut pas être confronté à certains casse-têtes administratifs, on ne se présente pas à des élections ou on s’arrange pour ne pas avoir de projet… Je tourne la page.
Prédiction quatrième
« De l’avenir, te soucieras ;
Sous un ciel noirci de moutons,
De ton courage, tu useras
Pour verdoyer les horizons. »
C’est vrai, Mesdames et Messieurs. Le climat change ; la pluviométrie a augmenté, chez nous, de 30% en 6 ans et les inondations d’août 2006 nous ont rappelés à nos devoirs. Même si je l’avoue, en voyant ce qu’il vient d’arriver dans la région sud-ouest, il faut savoir relativiser. Et j’espère que certains donneurs de leçons regardent la télévision.
Ararat II, c'est-à-dire, le second programme de lutte contre les inondations, est un programme difficile et ambitieux, mais nous n’avons pas le choix ! Ararat I, c’était bien, mais nous n’avons pas osé aller assez loin. C’est pourquoi il a fallu inventer Ararat II.
Un premier ouvrage destiné à limiter les risques sur Hames-Boucres a été réalisé grâce à la coopération avec la CC du Sud-ouest du Calaisis. Permettez-moi de remercier les élus de la CCSOC, les propriétaires et les exploitants agricoles qui ont, très loyalement, joué le jeu.
Maintenant, il nous faut intervenir entre Campagnes-les Guînes et Andres. J’ai eu l’occasion de m’exprimer à Andres à ce sujet et je peux réaffirmer, ce soir, notre détermination à aller jusqu’au bout… car nous ne nous faisons pas d’illusions : L’intérêt commun et l’intérêt public ne sont pas forcément des valeurs partagées par tout le monde.
« L’abnégation de l’homme se limite souvent
A la haie d’aubépines qui limite son champ. »
Pourquoi Nostradamus a-t-il parlé de verdoyer l’horizon ?
· Pour nous rappeler simplement, que les plantations sont encore le meilleur moyen de lutter contre l’érosion des sols ;
· Pour nous rappeler que le département a inventé son Agenda 21 et que les collectivités doivent s’y inscrire et aller dans le même sens;
· que les trames vertes et bleues doivent être des réalités et qu’un plan climat territorial doit faire partie de nos ambitions.
· Il nous rappelle aussi que nos horizons, nos paysages et nos espaces d’infini, cultivés ou non, font partie de notre capital et qu’il est légitime de vouloir les léguer…
· En disant cela, il rappelle que tout le monde doit faire un effort mais que ce n’est pas pour cela qu’il faut faire tout et n’importe quoi. Je tourne la page.
Prédiction cinquième
« De l’avenir, tu rêveras;
Et pour bâtir un lendemain,
En oubliant les mauvais pas,
Tu parleras à ton voisin. »
Oui, M et M, C’est maintenant un secret de polichinelle : nous allons discuter avec nos voisins pour savoir si l’heure d’une grande intercommunalité « périurbano-rurale » n’est pas enfin arrivée.
- Peut-on imaginer la fusion de structures intercommunales ?
- N’est-il pas temps de repenser notre organisation du grand calaisis ?
Je ne vous donne pas de réponse. Nous allons discuter et après, on verra. Ca pendra le temps qu’il faudra !
Vous savez, les hommes, les décideurs en général, les politiques en particulier ont toujours le même défaut : quand quelque chose ne va pas, c’est toujours à cause des autres ! En 1996, j’étais porteur d’un projet de grande intercommunalité. Ce projet n’a pas abouti. J’assume entièrement la responsabilité de cet échec.
è L’idée était probablement bonne, mais moi, je n’ai sans doute pas été assez bon ;
è j’ai peut-être été maladroit et j’avais certainement besoin d’apprendre.
è Cet échec faisait, indéniablement, partie de mon parcours initiatique personnel. Et c’est souvent difficile de réussir un parcours quand on n’en connaît pas le tracé.
Comprenez que dans ce nouveau dossier, je laisse l’initiative à nos voisins et amis : il serait impardonnable de faire 2 fois la même erreur. Et certains sont peut-être plus diplomates que moi.
Les esprits ont évolué ; le contexte a changé ; maintenant, on doit et on peut parler. Dans le respect de chacun, sans engagement de quelque sorte ; En considérant ce qui a été fait et en étant volontariste pour ce qui sera fait ; En oubliant les ambitions personnelles et en se servant d’une ambition collective.
Mais en sachant aussi une chose : certaines personnes , principalement extérieures, vont tout faire pour que cette démarche échoue ; certains sont des habitués du maquignonnage politique. J’espère que l’Etat nous aidera à rester dans la logique et dans la sérénité. Sinon, permettez-moi de lancer un avertissement : En plus de la hache, avec les années, j’ai appris à manier le bazooka ! Je tourne la page.
Prédiction sixième
« De l’avenir, tu fonderas,
Le respect sera le mortier,
Dans la confiance, te nicheras
Pour qu’il soit facile d’avancer. »
Quand Nostradamus parle de respect et de confiance, je subodore, Mesdames et Messieurs qu’il veut évoquer 2 épisodes orageux de l’année passée. Qui sont peut-être passés, certes, mais qui sont inquiétants sur un certain état d’esprit et qui sont inquiétants pour l’avenir .Deux épisodes qui m’ont fait réagir vertement… D’autant qu’étant vice-président chargé de l’environnement, je sais manier le bois vert !!!
Mettons les choses au point, tout de suite. Dominique Dupilet, mon vénéré président, a tendance à dire que j’ai mauvais caractère… C’est faux, mais je veux bien admettre
- que je suis intransigeant sur certains principes et sur certaines valeurs,
- que j’ai tendance à être toujours à l’affût de ce que font les autres, surtout si c’est une erreur…
- que je suis totalement imperméable au chantage et aux menaces, qui auraient plutôt tendance à m’exciter
- et que je suis génétiquement et férocement susceptible… Surtout depuis que j’ai arrêté de fumer.
Alors, quand nous apprenons par le journal que les élus de la CAC, en petit comité et sans concertation, comme dans une arrière-boutique de la Cosa Nostra, se sont répartis les présidences d’organismes où ils ne sont même pas majoritaires, comprenez que je parle de Yalta du Calaisis et de mépris affiché pour les partenaires ruraux.
C’est vrai que distribuer des titres, c’est fort pratique pour acheter les silences.
Et donnez-moi acte que j’avais et j’ai toujours une légitimité pour oser dire cela : j’ai été le premier président du Pays de Calais. A ce titre, j’ai fait modifier les statuts du syndicat pour qu’il y ait une alternance dans les présidences et qu’il n’y ait plus d’indemnités pour les élus. On ne peut pas me suspecter d’ambition ou d’intérêts personnels !
Alors, comprenez aussi mon taux d’adrénaline quand, il y a 3 mois, nous avons reçu une proposition pour adhérer à Calais Promotion…
- Alors que les Trois-Pays avaient claqué la porte de Calais Développement il y a 2 ans,
- Alors que nous n’avions rien demandé,
- Alors que nous avons réalisé que dans certains domaines, nous devrons nous débrouiller seuls… Très honnêtement, Calais a assez de problèmes comme cela !!
- Et nous recevons une proposition pour que les 4 intercommunalités rurales siègent sur un seul strapontin… Et encore, ce strapontin semblait atrocement vermoulu ! Si on voulait nous faire comprendre que nous comptons pour du beurre, c’est réussi !
En 2007, j’avais dit, de façon excessive sans doute, que Calais Développement, c’était de la fumisterie et que c’était une pompe à fric… Avec la dernière proposition, j’ai fait amande honorable en disant qu’on était tombé dans le grand guignol ! J’assume
Et on peut offrir toutes les vice-présidences du monde pour essayer de réparer les dégâts… Quand on a reçu Sigfrid le Danois, Confucius, Henry VIII et Nostradamus, on commence à être blasé. Et vous savez, nous comptons peut-être pour du beurre, mais le beurre, ça glisse !
Alors quand je dis ce que je pense, on me répond
· que j’ai mal compris,
· que je suis « soupe au lait »
· et que ces décisions étaient faites pour jeter les bases d’une discussion…
Jusqu’à preuve du contraire, on m’a toujours appris qu’il fallait discuter avant et pas après !!
En plus, en gestion publique et quand on est responsable, on ne joue pas au poker… On ne met pas « pour voir » ou alors, il ne faut pas s’étonner que, comme dans les westerns, le gars en face dégaine son pistolet et tire !! On nous prend pour du beurre mais le beurre , parfois, devient rance ! Je tourne la page.
Prédiction septième
«De l’avenir, tu construiras ;
Au sein de ton département,
Dans un parc libéré du vent,
Conjuguer l’utopie à trois ! »
La CCTP va, cette année, avoir plus de travail que d’habitude : nous allons discuter avec nos voisins ; nous allons discuter avec le Département pour renouveler notre contractualisation et nous voulons participer à la refondation de la charte du Parc Naturel des Caps et Marais d’Opale.
Ces 3 démarches sont parfaitement complémentaires :
- la CC active au sein du calaisis ;
- une CC innovante au sein d’un grand département ;
- une CC qui veut défendre la véritable image et la dynamique d’un parc, en lien étroit avec la région…
Pourquoi Nostradamus a-t-il parlé de construction et d’utopie ? Simplement parce que rêver et bâtir doivent être les 2 hémisphères du cerveau d’un élu. S’il manque un hémisphère, l’élu est hémiplégique…
Voilà, Mesdames et Messieurs, j’en ai terminé de cet exercice obligatoire, peut-être un peu long pour vous mais stimulant intellectuellement pour nous. Et ça fait du bien, à partir d’un certain âge, de décrasser ses neurones de temps en temps. Heureusement, pour vous, Nostradamus n’est resté que quelques jours dans les Trois-Pays.
Je vous ai parlé de progrès, d’utopie et d’avenir. Et je ne vous ai pas parlé d’argent.
Parce que chez tout responsable, chez tout décideur, chez tout politique, le rêve, l’ambition et le projet doivent précéder la finance… C’est du moins ce que je pense… Tout en reconnaissant que ce que je viens de dire là est complètement idiot et est totalement déconnecté de la réalité… Car je le vois bien, dans le fonctionnement intellectuel des élus que je connais et dans le fonctionnement quotidien des collectivités que je fréquente, ce sont les argentiers qui font trop souvent la loi…. Les mots solidarité, dynamique et utopie s’effacent toujours derrière le mot budget. Mais laissez-moi rêver… Je reste un indécrottable utopiste !
Juste un dernier mot sur le fond et sur la forme de ce discours.
Sur le fond : il y a des années où on peut travailler le style et enrubanner les grandes idées. Et il y a d’autres années où il faut soigner son orthographe en mettant les points sur les I et les barres sur les T. Cette année, c’était une année à orthographe.
Sur la forme enfin : L’autre jour, à Lille, je participais à un colloque important sur l’environnement. Franchement, je dois vous avouer que je n’ai pas tout compris ce qui se disait mais j’ai entendu beaucoup de références à Socrate, à Montesquieu et d’autres grands penseurs. Quand je suis intervenu, j’ai commencé par leur dire que moi aussi, j’avais mes références… Mais que ce n’était pas les mêmes : Moi, mes références, c’est Pierre Dac, San Antonio et Gaston Lagaffe ! J’ai été remercié par beaucoup de gens simplement parce que j’ai su montrer, ce jour là, que les responsables peuvent faire des choses sérieuses sans toujours se prendre au sérieux.
Alors, Mesdames et Messieurs, pour ce début d’année :
Confucius vous aurait dit :
« Que l’amour envahisse les jachères de ton cœur
En semant tes prairies d’un million de bonheurs. »
Nostradamus vous aurait dit :
« De l’avenir, tu souriras ;
Toute senteur embaumera,
Toute beauté éclairera
Et tes enfants câlineras »
Et moi je vous dis, simplement et modestement, résumant mes illustres prédécesseurs dans les Trois-Pays: « De l’amour, du bonheur, des senteurs, des lumières, de la beauté et des câlins… » Et parodiant Georges Clooney dans une fameuse publicité, je terminerai en vous disant…. « Je vous souhaite tout cela… What else?
Hervé Poher