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AVERTISSEMENT:




Nous vous proposons différentes photographies qui n'ont qu'un seul but: vous livrer de belles images du Pas-de-Calais, quelques images du monde et quelques clins d'oeil humoristiques. Ces photos ont été copiées sur le web et restent la propriété des gens de talent qui les ont faites.

ITINERAIRE...

1989

- Election au Conseil Municipal de Guines

1992

- Membre de la liste régionale

1994

- Elu Conseiller Général du Canton de Guînes

1995

- Elu Maire de Guînes

1997

- Elu Président de la Communauté de Communes des Trois-Pays (CCTP)

 - Suppléant du député Dominique Dupilet

1998

- Vice-Président du Conseil Général

- Président d'Eden 62

2000

- Nommé élu référent pour l'Opération Grands Sites des Caps

2001 Réélu

- Maire de Guînes

- Conseiller Général

- Président CCTP

2002

- Suppléant du député Jack Lang

2004

- Membre de la liste régionale

- Elu président du Comité de Bassin de l'Agence de l'eau Artois-Picardie (--> 2014)

2004

- Elu président du Pays de Calais (-->2006)

2005

- Elu président de la Conférence Sanitaire du Littoral (-->2009)

2007

- Suppléant du député Jack Lang

- Démission du poste de maire

2008 Réélu

- Conseiller Général

- Adjoint à Guînes

- Président de CCTP

- Président Agence Eau

2011 Réélu

- VP du Conseil Général

- Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau

- Membre de la liste sénatoriale

2012 :

- Candidat aux législatives

- Elu Président du Parc Naturel

2013

- Sénateur du Pas-de-Calais 

- Démission de la CCTP

- Démission du CM de Guînes

2014 Réélu

- VP du Conseil général

- Président du Parc

2015

- Arrêt du Conseil Général

- Arrêt  Eden

-Arrêt Parc Naturel

2017

- Arrêt du Sénat

 

Par Date De Parution

PHOTOS

 

Poher (19)      

Poher (7)

Poher (18)     

Andre-et-Gilbert     

Contrat-avenir.jpg   

En-assembl-e.jpg

GB     

Inauguration-Petit-Prince.jpg      

Langelin-maire-honoraire.jpg

election 2007    

Ardres     

Conservatoire 2

Poher herve (6)     

2004 fete de la randonnee    

Bouquehault     

Kluisbergen     

Poher (14)     

tour     

99 Inauguration ADSL

MDR             

repas vieux      

jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 09:47

eau-art.gif

(Cette déclaration n’est pas une retranscription mot pour mot.

Douai, le 4 juillet 2014.

   Permettez-moi d’abord de me présenter

   Hervé Poher, sénateur, vice-président du Conseil Général du Pas-de-Calais. Et en tant que vice-président, j’avais et j’ai en charge le transport, la santé et l’environnement. Je précise cela car beaucoup me connaissent sous le coté environnemental. Je suis en effet responsable d’Eden 62, syndicat qui gère les espaces naturels sensibles du département ; j’ai porté, depuis le début, la démarche Grand Site de France pour obtenir le label pour le site des Caps  et je suis encore fortement impliqué dans le Parc Naturel des Caps et Marais d’Opale

   En 2004, je suis devenu président du comité de bassin. Pas parce que j’avais une expertise mais parce que j’avais une certaine expérience. J’ai été, en effet, dans une vie antérieure, maire de Guînes, commune prés de Calais et Guînes a la particularité d’être située sur un champ captant irremplaçable. Alors, sur les problèmes d’eau, j’ai tout connu : protection du champ captant, assainissement collectif… Bref, tous les problèmes possibles concernant l’eau. C’est même chez moi qu’a été mis en place le premier contrat de ressource pour tout le bassin Artois-Picardie, c’est-à-dire une participation d tous les consommateurs aux travaux de protection.

   Alors, pourquoi représenter ma candidature aujourd’hui ? Parce qu’on rentre dans une période un peu troublée pour diverses raisons et que je peux être encore utile.

   Tout d’abord parce que pense avoir bien rempli cette mission depuis 2004 : dans le consensus, sans faire de révolution, en disant que les choses peuvent évoluer mais en douceur, en assumant notre passé historique, industriel et notre environnement agricole. Les choses peuvent changer… Par petites touches mais sans révolution.

   Ensuite parce que je pense avoir compris l’esprit des Agences. Le Comité de Bassin, c’est bien un endroit de discussion et de concertation. L’endroit important pour les décisions, c’est le conseil d’administration et ce sont les commissions mais il faut avoir, à côté de ce Conseil,  un gardien des tables de la loi. C’est le rôle du Comité de bassin.

   Enfin, je pense pouvoir offrir ma façon d’être, de manier la hache et d’être le trublion.  Une anecdote pour terminer. A peine élu, en 2004, les présidents de Comités de Bassin m’ont demandé d’aller « titiller » le ministre de l’époque, Monsieur Lepeltier. Ce que j’ai fait de bonne grâce, au grand plaisir des autres présidents et au grand étonnement des membres du cabinet. Puis, même chose avec madame Nelly Olin.

    Quand Jean-Louis Borloo était ministre, c’est moi qui ai demandé officiellement, un report pour les dates d’échéance de la directive cadre sur l’eau. Ce n’était pas une demande très glorieuse mais il fallait bien que quelqu’un le fasse.

    Enfin, j’ai été chargé de dire à madame Batho que le fait de prendre 10% de notre budget, ce n’était pas de la solidarité mais un cambriolage. Cela ne lui a pas réussi puisqu’elle est partie 3 jours après.

Voilà ce qui motive ma candidature. Bref, si mon expérience et ma façon d’être peuvent encore servir à l’agence, je me mets à votre disposition.

Hervé Poher

                                                                           ------------------------------

Résultat du vote : H. Poher 26 voix /A. Flageolet 34 voix

PS : Commentaires après le vote : « C’était couru d’avance… C’était courageux d’y aller… Mais c’était inutile… "

« Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès !
Non ! Non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile »

Cyrano

    

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 14:30

 

sage canche

 

Montreuil-sur-Mer, le 16/12/2011

 

5 minutes ; 5 points

Premier point: Un constat tout d’abord.

   Depuis quelques semaines, nous sommes officiellement 7 milliards d’humains sur terre. Et nous serons, sans doute, 15 milliards en 2050.

   Et, comme vous, je le suppose, j’ai été frappé par l’attitude des médias lorsqu’ils ont parlé de cet événement : tous les médias parlaient de ce cap très symbolique avec joie mais une joie teintée d’une légère inquiétude.

   Car tous ont signalé et se sont interrogés sur les conséquences d’une telle évolution démographique. Et pour tous, médias, scientifiques, politiques, le problème majeur des futures décennies, c’est  l’eau, l’accès à l’eau et le rappel de la primauté de l’eau dans tous les processus de vie.

   Maintenant quand on parle « avenir de l’homme et avenir de la planète », systématiquement, on évoque le climat, la biodiversité et surtout, on parle de l’eau. C’est presque une banalité de dire que l’eau, c’est la vie… mais ce message là, c’est aux jeunes qu’il faut le passer parce que les jeunes comprennent plus vite. Ils comprennent plus vite car il est prouvé qu’après 25 ans, on détruit plus de neurones qu’on en fabrique. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est plus facile d’apprendre avant 25 ans qu’après. Donc, apprenons aux jeunes Je crois savoir qu’ici, c’est par et avec les jeunes que vous avez avancé.

Deuxième point: La Directive Cadre sur l’Eau, cette directive européenne, cette ordonnance, qui nous dit qu’en 2015, nous devrions avoir un bon état écologique de toutes nos masses d’eau… En sous-sol, en surface et même la mer… Tout doit être « nickel »…

   Dans notre bassin Artois-Picardie, nous n’y arriverons probablement pas et il nous faudra 6 ou 12 ans de plus.

         ·            Parce que l’histoire a laissé des traces,

         ·            parce que les pratiques ont fait que…

         ·            parce que la conjonction de plein de facteurs naturels ou humains font que chez nous, ce sera plus difficile qu’ailleurs…

   Mais le principal, c’est que nous soyons quand même sur le chemin, que nous ayons amorcé la démarche et que tous les acteurs sociétaux, élus, professionnels, citoyens, tous ces acteurs aient  conscience de cette urgence, de cette ambition, de cette priorité : le bon état de l’eau !

   Le rôle d’un élu ou d’un citoyen, c’est d’investir pour l’avenir… Et le meilleur des investissements et le plus beau cadeau à notre jeunesse, c’est une eau qui mérite son nom. L’élu et le citoyen ne demandent pas mieux que de s’investir dans cette noble tâche et c’est pour cela qu’il faut de la concertation, des explications, de la sensibilisation… Je crois qu’ici vous avez fait cet effort.  

Troisième point: Les spécificités de notre département… spécificités qu’il faut intégrer dans nos diagnostics et dans nos raisonnements, sinon, on tape à coté.

   Le grand nord de la France est souvent représenté comme une région urbaine et industrielle… Or le Pas-de-Calais, même s’il a eu, et on aurait aimé qu’il la garde, une grande histoire industrielle, le Pas-de-Calais est surtout un grand département agricole.

   Ce qui fait que nos objectifs, nos moyens et notre façon d’appréhender la gestion et la protection de l’eau seront imbibées et marquées de ces caractéristiques là. Et cela, nous devons tous l’intégrer, tous autant que nous sommes, contents ou pas contents. Nous n’avons pas forcément les mêmes problèmes que nos voisins et il y a une réalité de terrain. Et on n’aura pas d’avancées sans discuter avec les hommes pour qui la terre est un outil de travail.

Quatrième point : L’eau est pour notre département, une richesse exceptionnelle, même si les inondations nous posent parfois des soucis. Et je suis l’élu de Guînes et de la vallée de la Hem… Depuis hier, j’ai quelques préoccupations… Mais il est bien connu que les riches ont quand même, parfois, quelques soucis.

   Mais cette richesse, il faut savoir la gérer intelligemment et la faire fructifier. C’est pourquoi le Conseil Général a décidé  d’élaborer un schéma départemental de la ressource en eau.

   De plus,  dans le cadre de la grande réorganisation des intercommunalités, des syndicats et des structures, et d’après ce schéma, il a semblé intelligent d’imaginer une gestion de l’eau, en particulier l’eau potable, à l’échelle d’un Sage. C’est une dimension tout à fait arbitraire, certes, mais qui a une certaine logique et une certaine cohérence. C’est du moins, une des propositions de l’Etat et, en tant que Président du Comité de Bassin, je me permets de dire que cela semble intelligent.

Cinquième point et pour en terminer: nous sommes dans un théâtre… la pièce s’appelle « Le Sage de la Canche »…  Et « Au théâtre ce soir », on disait «  les décors sont de Roger Pruvost et les costumes de Bruno Roussel ».

   Monsieur Roger Pruvot que j’ai connu sur d’autres scènes et dans d’autres théâtres… Nous n’étions pas dans des navires de même couleur, mais Roger et moi, nous faisions, intellectuellement, souvent escale aux mêmes endroits. C’est normal ! Nous avons une sorte de complicité corporatiste… Nous avons fait le même métier, le métier de médecin… Mais avec une différence majeure : moi j’étais bon médecin ; lui, c’était un charlatan !... Et en disant cela, je suis imprudent car je sais qu’il va reprendre la parole après moi…

   Mais malgré nos différences et parce que j’ai un bon diagnostic, je sais reconnaitre la passion, la motivation et l’expérience là où il y en a… et monsieur Pruvot n’en manque pas, il faut bien l’avouer. Et c’est sans doute un plus pour ce Sage de la Canche Et malgré tous ses défauts, permettez que je donne, devant vous, à Roger un salut très amical, aussi bien de ma  part  que de la part de ses anciens collègues du Conseil Général.

   Et, celui qui taille les costumes, ici, c’est Monsieur Bruno Roussel, que je connais aussi, depuis bien longtemps… Monsieur Roussel est, comment dire, un râleur patenté, un contestataire génétique… Et si je me permets de dire cela, c’est que je suis de la même race que lui, de la même trempe et de la même déviance et que je connais parfaitement ce type de fonctionnement.

  Avec, toutefois, une conséquence intéressante pour vous tous : c’est qu’on peut se permettre d’être contestataire quand on est, soi-même, incontestable… C'est-à-dire très bon dans son domaine de compétence.

   Et un contestataire, quand il s’inscrit dans la gestion publique, devient bien souvent, un perfectionniste. Comme il râle, il se doit d’être très bon dans ses dossiers et il travaille plus que les autres… Et le tempérament de Bruno Roussel est sans doute un plus pour ce Sage de la Canche…

   Monsieur Roussel, vous avez dit, tout à l’heure que le préfet vous avait dit que vous étiez un utopiste. Répondez à Monsieur le Préfet ce que Oscar Wilde disait : « Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies ». Alors, soyez un homme d’utopies et vous serez un homme de progrès.

Voilà, Mesdames et Messieurs, 5 points rapides que je voulais évoquer.

   Un but pour l’avenir ; une ambition pour les jeunes ; une volonté de réparer nos erreurs; des hommes de conviction…. Tout cela va faire, pour ce Sage de la Canche, une bien belle dynamique…  Et Roger pourra, enfin, avec ses enfants, ses petits-enfants, ses arrières petits-enfants,  en toute sérénité, faire simplement des ronds dans l’eau.

HERVE POHER 

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 10:14

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   L’ordre du jour étant particulièrement chargé,  vous comprendrez que ma déclaration d’ouverture soit relativement brève.

   Deuxième réunion du Comité de Bassin, hors des murs de l’Agence de l’Eau et hors du département du Nord. L’an passé, nous étions à Saint Quentin ; cette année, nous siégeons à Arras et il ne faut pas être grand clerc pour deviner que dans un an, nous serons, probablement, dans la Somme. Ceci est, bien évidemment un appel du pied à certains membres de notre comité!

  Alors, permettez-moi, en tant qu’autochtone départemental, certains diraient en tant qu’indigène, permettez-moi donc, tout simplement, de vous souhaiter la bienvenue.

   Bienvenue dans le Pas-de-Calais, département qui vit, raisonne et fonctionne, depuis bien longtemps, avec l’eau. Toute l’histoire de ce département, toutes ses inquiétudes, tous ses problèmes mais aussi toutes ses richesses territoriales ont une connotation ou un substrat qui a un rapport avec l’eau.

  Nous affirmons souvent que nous sommes le château d’eau du nord de la France… Ce n’est pas tout à fait vrai mais ça nous fait plaisir et ça nous rassure… C’est naturel : chacun de nous aime à se croire indispensable. Mais nous savons tous, pertinemment  que l’eau sera et est déjà, pour tout un territoire, un atout économique, environnemental et humain absolument essentiel, voire incontournable. Et ce département a la chance d’avoir beaucoup d’eau…

   Bienvenue au Conseil Général du Pas-de-Calais. Tous les gens ne le savent pas, mais les conseils généraux ont souvent de par leurs compétences ou de par leurs politiques volontaristes, un regard, une implication, une responsabilité dans la gestion et l’avenir de l’eau.

   Il n’y a pas de séance où la problématique de l’eau ne soit réfléchie, évoquée ou discutée. D’ailleurs, depuis plusieurs années, l’eau est bien le domaine où nous avons réclamé le plus de décentralisation et le plus d’autonomie financière. Nous n’avons pas toujours été entendus mais nous nous sentons légitimes dans ces revendications car ce département a le privilège d’avoir beaucoup d’eau ! 

   Bienvenue, enfin, dans cette enceinte, enceinte du Conseil Général du Pas-de-Calais, enceinte qui a souvent été le lieu de débats passionnés,  au sujet de l’eau, sur les enjeux de l’eau,  voire à cause de l’eau.

   On dit souvent que l’eau suscite les passions, attise les envies et est, quelquefois, à l’origine des grands conflits de ce monde… Ici, à une échelle bien plus petite, à une échelle plus raisonnable et à une échelle moins sanglante, cela  a été parfois le cas : l’importance du lien eau/agriculture dans notre département, la pollution urbaine, les risques côtiers, les inondations intérieures, les wateringues… Autant de sujets qui rythment, ponctuent et émaillent nos débats régulièrement et si certains croient que l’eau est toujours porteuse de consensus… Ici, comme ailleurs, ils se trompent. Ici plus qu’ailleurs, ils se trompent car ce département a la chance, le privilège et le problème d’avoir beaucoup d’eau !

   Voilà pour ce petit mot de bienvenue qui était empreint de poujadisme local mais, vous le savez, le poujadisme local taquine les autres mais fait du bien à égo personnel. Et il n’est pas interdit, de temps en temps et surtout en fin de semaine, de se faire un peu plaisir.

   Mesdames et Messieurs, je vous demande simplement de retenir la date d’aujourd’hui comme date mémorable : En effet, dans l’histoire, il y a eu :

·         Le 2 décembre 1804, le couronnement de Napoléon 1er

·         Le 2 décembre 1805, la bataille d’Austerlitz,

·         Le 2 décembre 1851, le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte.

   Désormais, il y aura

·          Le 2 décembre 2011, la réunion du Comité de Bassin à Arras…

   Que d’événements singuliers, remarquables et historiques. J’espère simplement que vous en aurez pleinement conscience… Je m’autorise une petite pointe d’humour avant de passer aux choses sérieuses. 

   Et en résumé de mes propos, je vous dirais : bienvenue à vous tous !

    Hervé Poher

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 10:28

Parlement de l'eau 

 

Mes chers jeunes.

   Rassurez-vous, je serai rapide, bref et direct.

   Rapide parce que j’ai réalisé, qu’en français du moins, que les mots enfance, adolescence et espérance riment toujours avec le mot impatience.

    Bref parce que la jeunesse a appris à vivre et à parler par internet ou par les SMS en utilisant un langage résumé, phonétique et rapide.

   Direct enfin, parce que la jeunesse, et c’est un de ses privilèges, s’accommode mal des tergiversations des adultes et des méandres de la politique. Et dieu sait si la jeunesse a raison !

   Alors, allons droit au but avec un constat, une évidence et un conseil.

   Un constat tout d’abord : Depuis quelques jours, et cela ne vous a, sans doute, pas échappé, nous sommes officiellement 7 milliards d’humains sur terre. Et nous serons, sans doute, 15 milliards en 2050.

   Mais avez-vous remarqué que tous les médias ont évoqué cet événement, qui est très remarquable en soi, avec une joie teintée d’une légère inquiétude. Car tous ont signalé et se sont interrogés sur les problèmes posés par une telle évolution de la démographie mondiale. Et pour tous, médias, scientifiques, politiques, le problème majeur des futures décennies, c’est  l’eau, l’accès à l’eau et le rappel de la primauté de l’eau dans tous les processus de vie.

   Et vous pouvez aborder le problème de l’eau sous tous les angles, on en revient toujours à une évidence : l’eau symbole de vie ; l’eau symbole de renaissance et l’eau symbole d’espoir. Vie, renaissance, espoir… Trois mots qui s’appliquent, qui se calquent, qui se fondent  pratiquement, depuis que le monde est monde, dans l’image de la  «  jeunesse ».

   Et pourquoi ce constat nous interpelle-t-il ? 7 milliards d’humains et un problème majeur avec l’eau.

   Pourquoi ce constat nous angoisse-t-il ? Simplement parce que depuis des siècles, nous avons vécu avec une certitude qui n’en était pas une : nous étions certains que l’eau était inépuisable, abondante, recyclable, voire éternelle. Tellement éternelle qu’un jour, un pseudo-scientifique a inventé la mémoire de l’eau… Or, c’est seulement depuis quelques décennies que nous nous sommes aperçus que tout cela est faux, totalement faux. Nous savons maintenant que l’eau n’est pas éternelle, qu’elle n’est pas inépuisable et que les injures faites à l’environnement, et surtout à l’eau, sont parfois irréversibles donc irréparables.

   Et cela m’amène à une évidence : Vos parents, vos grands-parents ont été mal élevés, très mal élevés. Et je fais partie de ces gens là, comme beaucoup de personnes, là, devant moi.

   Ces personnes là, c'est-à-dire nous tous, avons été élevés avec la certitude que la nature peut tout inventer, peut tout réparer, peut tout cicatriser… Et vous le savez, c’est faux, archifaux ! Nous sommes responsables et coupables de l’état de la planète et pendant des décennies, nous n’avons pas voulu affronter la vérité et admettre notre responsabilité. Un président disait, en parlant de l’environnement : « La maison brule et nous regardons ailleurs. ». Il est plus que temps de regarder certaines choses en face, de dire certaines vérités et de confier à d’autres, à des experts, à des hommes et femmes de bonne volonté, le soin d’essayer de sauver ce qui peut encore l’être et surtout le soin d’enseigner, de semer et de répandre la vertu.

   Vous vous dites que qu’inonder le monde de bonnes intentions et de vertu, qu’expliquer aux hommes que le trésor le plus précieux n’est pas fait de diamants, mais de molécules d’eau ;  que l’eau est, sans doute, l’investissement le plus urgent pour les 20 prochaines années… Contre ces urgences évidentes, certains vous répondront que dans le contexte mondial actuel, tout cela, c’est du rêve, c’est de l’utopie et iront même jusqu’à vous dire que ce n’est pas très sérieux !!

   Mais si la jeunesse se contentait d’être sérieuse, ça se saurait ! Et si la jeunesse n’a plus le droit au rêve, si la jeunesse n’a plus droit à l’utopie, si la jeunesse n’a plus ce devoir d’imagination, ce n’est plus la jeunesse. La différence entre vous, les jeunes, et nous, les moins jeunes, c’est que vous avez encore accès au monde des illusions. Nous avec l’âge, nous avons perdu la clef de ce monde et nous sommes devenus bien trop pragmatiques, bien trop consciencieux, c'est-à-dire bien trop stériles.

   Et, je vous le dis, en toute connaissance de cause, il faut vous méfier des gens pragmatique.

   Et ceci m’amène à un conseil. Conseil simple : Résistez !  .

  Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, vous allez être confrontés au conservatisme, au scepticisme, à l’égoïsme et à la dénégation systématique. Alors un seul conseil : Résistez !

   Résistez et défendez l’idée face au chiffre. Car, ne vous faites pas d’illusions, face aux idées que vous émettrez, on vous opposera systématiquement des chiffres, des tonnes de chiffres, des montagnes de chiffres, accompagnés des mots « bilan, budget, déficit » ; c’est très tendance et ça permet de justifier beaucoup de choses !

   Or pour résoudre les problèmes de la planète, on ne peut se contenter de  manipuler des chiffres. Les idées, ça peut servir aussi !

   Résistez et défendez  l’idéal face au réalisme. C’est encore un privilège de la jeunesse. Car nous, les expérimentés, les décideurs bien en place, j’oserai dire les moins jeunes, nous avons perdu cette faculté d’imaginer le beau et le bon en dehors des contingences économiques ou sociales. Or pour résoudre les problèmes de la planète, on ne peut se limiter à gérer du réalisme. Les idéaux, ça peut servir aussi.  

   Résistez et défendez la solidarité face au chacun pour soi. Oui, je sais, le mot solidarité, c’est « as been », c’est parfois politiquement incorrect et la solidarité, ça peut coûter. Mais c’est aussi et surtout par la solidarité internationale, et ça nous le savons, que nous pourrons solutionner quelques uns de nos grands problèmes. La solidarité est une arme terriblement efficace contre certains maux de notre planète et le non-accès à l’eau est le mal prioritaire qu’il faut éradiquer. La solidarité n’est pas un handicap économique, c’est un atout humain.      

Voilà très rapidement ce que je voulais vous dire. Certains diront que ce sont , une fois de plus, des propos de comptoir, mais j’avais quand même envie de vous les livrer. Sans doute parce que, consciemment ou inconsciemment, nous nous sentons tous responsables de quelque chose… Mais il est vrai que quand nous étions jeunes, nos priorités et nos urgences n’étaient pas les mêmes que les vôtres. Ou c’étaient les mêmes, mais on ne voulait pas les voir… 

   Aussi, en conclusion, permettez que je résume mon propos :

1)    L’urgence pour le monde entier et pour les 20 ans à venir : c’est l’eau

2)    Votre devoir, c’est d’essayer de réparer les bêtises que nous avons faites ; nous vous en serons reconnaissants.

3)    Résistez à tous ceux qui s’opposeront à vous avec des chiffres, du réalisme ou une courte vue… Osez le rêve ; osez l’audace ; osez l’imagination !

   Si vous avez compris ces 3 principes minimum, vous serez digne de nous représenter dans toutes les instances de l’eau et je serai, à titre personnel, tout en assumant mon âge, très fier d’être représenté par des jeunes.

   Alors, soyez porteurs d’espérance et de changements. Bref, soyez jeunes et, conseil d’un sexagénaire, essayez de rester jeunes le  plus longtemps possible. Ca peut aider dans beaucoup de domaine !

   Merci de m’avoir écouté et merci de ce que vous ferez.

    Hervé Poher

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 12:42

Epuration Organica 

 

   Intervention en tant que Président du Comité de Bassin Artois-Picardie/ Hervé Poher

 

  Permettez-moi de dire un petit mot en tant que Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’Eau.

   Il y a un peu plus de 18 mois, fin janvier 2010, je devais aller à l’hôtel de Roquelaure. Les mauvaises langues diraient « Qu’allait faire Poher dans un Hôtel ? ». Non, l’Hôtel de Roquelaure est une vieille bâtisse du XVII ou XVIIème siècle, situé boulevard Saint Germain, et où est situé le ministère de l’environnement et du développement durable.

  Je devais, ce jour là, déjeuner avec le ministre de l’environnement, Jean-Louis Borloo et avec la secrétaire d’état Nathalie Kosciusko-Morizet. Vous vous dites que j’avais beaucoup de chance… Mais je vous assure que j’aurais volontiers cédé ma place pour tout l’or du monde. Car j’étais là pour faire quelque chose qui me déplaisait souverainement ; je devais faire quelque chose qui m’est insupportable et si j’avais pu me glisser dans un trou de souris, je l’aurais fait volontiers. J’étais là pour demander une faveur… Je m’explique.

   La Directive Cadre sur l’Eau, la fameuse DCE,  a dit qu’on devait obtenir, pour 2015, un bon état écologique de toutes les masses d’eau… Et cela pour tous les pays de l’Union Européenne. Très rapidement, on s’est aperçu que se serait difficile, voire intenable. Alors, on a rediscuté et finalement, pour 2015 et pour le France, il ne faudra pas 100% des masses d’eau, mais seulement   66% de ces masses, en parfait état écologique.

   Et moi, j’étais à Paris pour demander une exception pour le bassin Artois Picardie. Je devais demander le droit de n’atteindre que 50%. Alors que la moyenne de la France était de 66%, nous, nous ne devions atteindre que 50%...

   Pourquoi cela ? A cause de l’histoire et à cause de notre environnement. Dans notre région, nous devons assumer un lourd passé industriel et industrieux avec de nombreuses friches et des zones pollués. Ensuite, nous avons subi la construction de centre urbain, de mégapoles, en particulier dans le bassin minier et l’assainissement n’a pas bien suivi. Enfin, et il ne faut pas l’oublier, nous sommes avant tout une grande région agricole ! L’agriculture occupe 80% de notre territoire… Mais, c’est vrai, nous donnons l’imager d’une région très urbaine. Et, il n’est pas honteux de dire que, pendant des décennies, les agriculteurs ont usé et abusé des produits phytosanitaires, des pesticides et des engrais. Et tout cela se retrouve dans l’eau. Je le dis d’autant plus qu’il faut reconnaitre que le monde agricole a fait beaucoup d’efforts ces derniers temps.

   Voilà pourquoi, il est plus difficile, chez nous, d’arriver à un bon état écologique… Même des grands bassins y arrivent plus facilement. Je pense à Seine-Normandie, bassin dans lequel se trouve Paris… Et bien, Seine-Normandie va respecter et atteindre aisément l’objectif des 66%.

   Alors vous pouvez comprendre pourquoi je n’étais pas fier en allant à Paris… Imaginez : je suis Président depuis 2004 et je dois avouer que le bassin est incapable de respecter les engagements nationaux ! Et ce d’autant que quelques années auparavant, en 2006, madame Nelly Olin, ministre de l’environnement nous avait dit, à Lille, que nous étions vertueux « car nous faisions beaucoup de choses sans augmenter trop les redevances… ». Alors, un vertueux qui demande un traitement d’exception !!

   Bien entendu, nous avons eu notre dérogation car le terrain avait été préparé par les services et les directeurs d’agence, mais, honnêtement, je n’étais pas fier.

 Alors vous pouvez comprendre pourquoi je suis heureux, aujourd’hui, de participer au lancement de 3 stations d’épuration. Vous allez dans le bon sens ; vous intervenez sur l’eau et l’eau est un élément indispensable, incontournable… Et vous le savez, l’eau, c’est 70% du corps humain… Bref, vous allez dans le bon sens.

   Deux petites remarques pour terminer. J’ai bien entendu les remarques du Président Rivenet et je connais bien ces réflexes d’élus et de responsables locaux. Vous voulez plus de subventions. Mais quand je vois les chiffres à Licques… On vous donne, avec l’avance remboursable 80% de subvention… De toute façon, vous ne pouvez pas avoir plus, c’est interdit… Je sais, nous en avons souvent discuté, l’avance remboursable n’est pas considérée par les élus comme  une subvention ! Mais légalement, c’est une subvention Et, quand je regarde l’ensemble des chiffres, aujourd’hui… On vous donne plusieurs millions d’euros… Alors, il ne faut pas jouer trop souvent les « monsieur plus »… Le monsieur Bahlsen…  Celui qui donne un coup d’épaule pour augmenter les doses…

   Autre remarque : vous avez parlé du 10ème programme. Et bien justement, nous sommes en train de l’élaborer ce programme  et nous prendrons en compte, bien entendu, toutes les remarques des élus locaux… sur l’assainissement, collectif ou non-collectif et sur bien d’autres sujets.

   Dernière chose enfin. Madame Pollaert a dit qu’elle aurait sa station dans 9 mois, une grossesse de femme. Moi, je lui signale que je fais partie d’une organisation où il y a beaucoup d’éléphants. Et je tiens à rappeler que chez les pachydermes, la grossesse est de 18 mois. Alors, si elle s’en tire avec 9 mois, elle aura beaucoup de chance !

 

Hervé Poher

 

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1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 14:41

Poher 2011.2 

Douai, réélection à la présidence du Comité de Bassin Artois Picardie 

 

Juste un mot, mais qui sera très court car le verbiage d’un élu a 3 particularités :

·         Il s’accommode mal  d’un ordre du jour un peu chargé.

·         Il est médicalement dangereux pour des membres d’un comité de bassin qui peuvent, légitimement, être stressés avant de savoir s’ils vont vraiment retrouver les mêmes postes.

·         Et le verbiage est carrément inadéquat quand on est au début du mois de juillet et qu’on imagine qu’on pourrait être en train de faire ses valises.

   Donc juste un mot : merci ; merci de ce vote.

   Et je me plais à croire que vous avez voté un style, une certaine façon de faire, une certaine idée du consensus et une certaine idée de la continuité. Vous le voyez : je ne me donne pas trop de qualités ou de mérites.

   Je vous l’ai déjà dit : Le comité de Bassin est avant tout un lieu de réflexion, d’échanges et de concertation. C’est par définition et par essence le parlement de l’eau. Nous essayons tous, chacun à notre niveau, de personnaliser ce type de fonctionnement. Et c’est pour cela que ça marche.

  Chacun d’entre nous a un statut, a des objectifs et des préoccupations. Et si, dans une assemblée comme la notre, nous arrivons à faire se côtoyer, voire à se faire compléter tous nos pôles d’intérêt, avec un seul but : la préservation et l’amélioration de l’eau pour le bien de tous, c’est que nous faisons tout simplement et très correctement notre travail et notre devoir.

   Mais, comme promis, j’arrête là mon verbiage car nous avons, maintenant, toute une série de votes à valider et, à partir de 16 heures, nous devons, dans la foulée, tenir un CA.

   Encore une fois merci  et au travail.

 

Hervé Poher

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 10:54

Belle photo (138)

Douai le 13 mai 2011 

 Permettez-moi, tout d’abord, de vous remercier de votre présence à cette séance extraordinaire du Comité de Bassin. Le dernier Comité de Bassin s’est tenu à Saint-Quentin et suite à cette réunion, je me permets de vous confirmer une heureuse évidence et de reconnaître aussi une malfaçon.

   Heureuse évidence dans le fait de décentraliser nos réunions. Le déplacement à Saint-Quentin était une bonne initiative. Bien sûr, tout le monde n’a pas pu venir ; bien sûr, le verglas est venu contrarier la transhumance de certains d’entre nous mais en ne restant pas cantonné à Douai, nous avons voulu montrer aussi que nous n’oublions pas que notre Agence de l’Eau s’appelle « Artois-Picardie ». Il est évident que pour des raisons pratiques, on ne pourra pas décentraliser toutes les réunions, mais prendre le temps d’aller voir ailleurs, de façon régulière, me semble une initiative judicieuse.

  Mais permettez-moi d’assumer aussi, en tant que Président de ce Comité de Bassin, une malfaçon : En effet, à Saint-Quentin, nous avons du interrompre, voire écourter notre discussion parce que le maire de la commune était venu nous rejoindre. Et le maire de la ville de Saint-Quentin n’est pas n’importe qui  puisqu’il s’appelle Monsieur Xavier Bertrand, et quand un ministre vient, très gentiment, nous saluer, l’emploi du temps et le timing sont un tant soit peu perturbés.

   Je sais que certains d’entre vous en ont été un peu frustrés d’autant que la discussion portait sur des sujets on ne peut plus passionnants : les risques littoraux, les submersions marines et les inondations. Mais l’emploi du temps de monsieur le ministre étant très serré, nous n’avions pas beaucoup de marge de manœuvre. Je vous prie de m’en excuser mais je ne doute pas que ce Comité de Bassin aura d’autres occasions pour évoquer à nouveau ces problèmes essentiels pour beaucoup d’entre nous.       

   Ceci étant dit, passons à notre séance extraordinaire. Et si elle est déclarée extraordinaire, ce n’est pas, vous vous en doutez, parce que les sujets évoqués aujourd’hui sortent de l’ordinaire, mais bien parce que cette séance n’était pas prévue. Pas prévue, mais, dans le calendrier de mise en place du 10ème programme, il semble bien qu’une réunion d’information et de discussion supplémentaire soit nécessaire.

      Je vous rappelle que les présidents de CB se sont réunis, en mai dernier, à Metz, en présence de madame Odile Gauthier, directrice de l’eau et de la biodiversité, au ministère de l’environnement.

   Cette réunion de concertation semblait indispensable pour les Agences car plusieurs questions se posaient, voire s’imposaient :

- Première question : Quand discuter et valider le 10ème programme ? Sachant que 2012 serait marqué par une échéance électorale importante et que cette échéance pouvait nuire à la sérénité, voire l’efficacité des débats.

   Tout a été évoqué :

- Production d’un 10ème programme copie conforme du 9ème ; 

- Prolongation du 9ème programme d’une année afin de sortir, simplement, de la période tellurique… Et en écourtant le 10ème programme d’une année, afin de retomber dans les dates.

- Prolongation de 3 ans, jusqu’en 2015, permettant ainsi, indirectement, de faire coïncider les programmes et les SDAGE.

 -Deuxième question : Que mettre dans ce 10ème programme ?

Les inondations, Le milieu marin ? La préservation de la biodiversité ? La reconquête des cours d’eau et des zones humides ? Et l’assainissement, doit-on aller plus loin ?

- Troisième question : Comment finance-t-on tout cela ? Quid du retrait inexorable des départements ? Avec une question accessoire : Le prix de l’eau est-il sans limite ?

   Bref, pour être franc avec vous, Mesdames et Messieurs, Madame Odile Gauthier, l’ensemble des présidents de bassin et les directeurs d’agences avaient, en mai dernier, formulé beaucoup de questions mais, collectivement, il faut l’avouer, nous  n’avons apporté aucune réponse.

   Nous avons donc refait le point, le 10 mars dernier, au ministère, en présence de Madame la Ministre, Madame Nathalie Kosciusko-Morizet. Et suite à cette réunion, certains points ont été tranchés et certaines orientations ont été fixées. Permettez-moi de les résumer :

- Premier point : Nous n’attendons pas et nous nous mettons en route dès 2011, c'est-à-dire maintenant. Madame la Ministre a l’intention de présenter un projet de loi au parlement probablement à l’occasion de la loi de finance 2012.

- Deuxième point : Sans oublier les domaines traditionnels d’intervention des agences (l’assainissement et l’eau potable), le 10ème programme devrait aborder plus largement les enjeux de préservation de la ressource en eau et des milieux aquatiques.  La DCE et les SDAGE restent une priorité.

- Troisième point : Pour ce qui est de la directive inondation, le ministère compte beaucoup sur les comités de bassin pour participer à la mise en œuvre de la directive, en accord et en synergie avec monsieur le préfet coordonnateur de bassin, ce pilotage de bassin étant un relais du pilotage national. Dans ce cadre précis, pas de demande financière supplémentaire aux agences… Je rajouterais « Du moins, pour l’instant ! »

- Quatrième point : Dans le contexte de maitrise des dépenses, le ministère propose un plafond de dépenses identique à celui du 9ème programme, c'est-à-dire 14 milliards d’euros.

- Cinquième point : Etant donné la montée en puissance de l’ONEMA, une augmentation des participations des agences sera probablement demandée.

- Sixième point : Vu le calendrier actuel, il est impossible d’imaginer la création de nouvelles redevances. De plus, les départements reprenant leur liberté, il faudra, dans le 10ème programme être imaginatif quand à certains regroupements…

  Bref, Mesdames et messieurs ;

  Suite à ces quelques grandes orientations, je me doute que vous êtes dubitatifs et l’interrogation a plané dans la salle du ministère. Interrogation qu’on peut résumer ainsi: « Comment fait-on pour inscrire la quadrature polygonique du cercle dans un triangle ? »

   La réponse a été simple : « Vous utilisez vos marges de manœuvre. »

  Mais je voudrais simplement vous signaler, et j’en terminerai là,  que nos marges de manœuvre, à nous, dans le bassin Artois-Picardie, nos marges de manœuvre sont très restreintes, voire pratiquement nulles :

* Nous sommes déjà au taquet pour plusieurs redevances

* L’Agence a consommé son budget à 99,6% en 2010

* Pour la DCE, nous avons eu un traitement exceptionnel puisque notre objectif est fixé à 50%, mais c’est encore et toujours notre priorité.

   Voilà, j’ai essayé de vous résumer les discussions et de vous faire un état des lieux.

   Si vous en êtes d’accord, je vous propose d’entrer de suite dans le vif du sujet en donnant la parole à Monsieur le directeur de l’Agence.

 

Hervé Poher

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 09:39

 

Conférence avec Xavier Bertrand

                                                       Monsieur Xavier Bertrand et Monsieur Hervé Poher

Comité de bassin décentralisé à Saint-Quentin

 Permettez-moi de confirmer tout le plaisir que j’ai à présider, aujourd’hui,  cette réunion. Certains pourraient trouver que le mot « aujourd’hui » est de trop. C’est vrai que c’est toujours un plaisir de présider une assemblée de gens passionnés par un même sujet.

   Et quels que soient vos horizons personnels, vos engagements professionnels ou vos démarches politiques, personne ne peut nier

-         que l’eau est, pour vous tous, évidemment, une de vos motivations,

-         que l’eau est, pour vous tous, sûrement, une de vos préoccupations

-         et que l’eau est, pour vous tous, indéniablement, un vaste champ de réflexion.

   Mais si j’ai, aujourd’hui, un peu plus de plaisir qu’à l’habitude, c’est, vous vous en doutez pour 2 raisons : une raison de forme et une raison de fond.

   La forme d’abord. Nous sommes aujourd’hui à Saint-Quentin… Dans le département de l’Aisne… Tout en étant dans le bassin Artois-Picardie.

   Si je dis cela et comme cela, c’est simplement pour rappeler à quelques personnes, dont moi en particulier, que l’eau ne s’arrête pas aux frontières du Nord-Pas-de-Calais, que le bassin est bien plus grand qu’une seule région et que, puisque pour certains, le grand nord commence à la Porte de la Chapelle, n’ayons pas peur d’assumer que le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme et l’Aisne, font partie, ensemble, de ce grand nord.

  Et aujourd’hui, pour beaucoup d’entre nous, être à Saint-Quentin est un peu une piqure de rappel.  

   Sachez que lorsque Mr Strebelle m’a proposé cette réunion décentralisée, il faut rendre à César ce qui est à César, j’ai tout de suite trouvé l’idée géniale et je me suis demandé : «  Comment se fait-il que nous n’y ayons point pensé avant ? ».

   Aussi, pour rattraper cet oubli, je vous propose d’acter, dès aujourd’hui, le fait que nous décentralisions une réunion par an. Par exemple, la seconde réunion de 2011 pourrait se tenir dans la Somme ou dans le Pas-de-Calais. Je ne doute pas que votre accord sur cette initiative.

  

   Autre sujet de satisfaction : sur le fond.

    Je vous avais déjà fait part de certaines de mes interrogations et même  d’une certaine frustration.

   En effet, le comité de Bassin est, officiellement un parlement de l’eau. Or dans son fonctionnement, nous ne remplissions pas exactement cette fonction. Bien souvent, pour ne pas dire, presque toujours, le Comité de Bassin n’avait à l’ordre du jour que des sujets qui avaient déjà été  évoqués en commission ou en conseil d’administration, parfois dans les 2, et parfois, le matin même.

   Faisant confiance à Monsieur le Préfet ou aux présidents de commission, je ne voyais pas l’utilité, pour quelques-uns d’entre vous, de revoir pour la Xème fois certains dossiers et de réentendre pour la Xème fois certains propos ou certains arguments.

  J’avais donc émis le vœu que le comité de bassin ait un ordre du jour moins fourni en dossiers mais se recentrant sur quelques grands thèmes et permettant d’avoir des informations et des discussions de fond. 

   Apparemment, j’ai été entendu puisqu’aujourd’hui, vous avez comme plat principal, le problème des risques littoraux, des submersions marines et des inondations. Sujet qui intéresse directement plusieurs d’entre nous mais qui, intellectuellement intéressera tout le monde.  

   Voilà ce que je tenais à dire pour le début de cette séance.

   En remerciant Monsieur le directeur et le personnel de l’Agence qui ont veillé, j’en suis persuadé, au bon déroulement de cette transhumance ;

   Et en remerciant la chambre de commerce et d’industrie de l’Aisne qui nous accueille aujourd’hui ;

   Mesdames et messieurs. Si nous voulons avoir un maximum de temps pour nous sustenter et ensuite, voir les merveilles de cette ville, je crois que nous devons maintenant nous mettre au travail.

   Merci de votre attention.

    Hervé Poher 

 

Quentin La Tour

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 12:23

  

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strebelle 2

 

Douai, aprés un comité de bassin/ Hervé Poher

 Mesdames et Messieurs. On m’a fait comprendre que, si je voulais avoir une maigre pitance à manger ce midi,  je devais impérativement, en tant que président du comité de bassin Artois-Picardie,  parler de Monsieur STREBELLE.

   Vous me connaissez : je suis quelqu’un de discipliné, d’obéissant, timide de nature et en plus, je commence à avoir une petite faim.

   Je vais donc tenter de dire du bien d’un joyeux retraité.

  D’ailleurs, pour être franc avec vous, je n’ai pas eu le choix.

   Monsieur DELOBELLE m’a susurré, d’une voix acerbe : « Vous devez dire du bien de Monsieur STREBELLE. » Il a même rajouté, avec un soupçon de cyanure : «  Vous devez dire beaucoup de bien de Monsieur STREBELLE. »

    Quant à Monsieur GRANDMOUGIN, il m’a fait observer que les wateringues  étaient en sursis et il m’a fait, gentiment  comprendre que si nous voulions encore toucher des subventions, j’avais intérêt à trouver du positif chez Monsieur STREBELLE. Il a bien reconnu que ce serait difficile, mais que le principal, c’était d’essayer…

   Quant à Madame DRAPIER, elle m’a menacé de me harceler au téléphone,  jour et nuit, jusqu’à ce que je sois un minimum élogieux vis-à-vis de son ancien directeur. Et elle en a profité, d’ailleurs, pour dire du mal de son nouveau directeur…

   Même la chambre d’agriculture m’a menacé de bloquer l’agence avec des tracteurs si je ne procédais pas à une sorte de canonisation de Monsieur STREBELLE. Je ne sais pas ce qu’il leur a fait… Mais j’ai des doutes… Vous voyez, je suis comme Emmanuel CAU: excusez l’expression : j’adore foutre le bordel !

   Etant quand même d’un naturel docile, je le répète, je vais donc essayer de trouver un maximum de qualités à Monsieur STREBELLE. Et maximum, dans son  cas, c’est une ou deux !

   Mais même pour en trouver une ou deux, je l’avoue, Monsieur STREBELLE, vous me voyez bien embêté…

1)      En effet, je ne peux pas dire que vous êtes le meilleur des directeurs de l’agence… Je n’ai connu que vous et  la comparaison est donc très limitée. Vous me direz : « Etre le meilleur, quand on est tout seul, c’est bien pratique… » Et je sais qu’avec votre esprit pervers, vous pourriez même rajouter : "En tous cas, ça arrangerait bien certains politiques… »

 

2)      Je ne peux même pas dire que vous pourriez être un exemple pour chacun d’entre nous : vous fumez comme un pompier… Et quand vous montez sur une balance, on sait qu’il y a déjà 10 kilos de nicotine !... Et quand vous pensez qu’un paquet de cigarettes, ça vaut plus cher qu’un mètre cube d’eau… mais ça pèse moins lourd, je veux bien le reconnaitre !

 

3)      Enfin, je ne peux même pas dire que vous avez un effet relaxant sur votre entourage car, depuis que nous sommes à vos cotés :

-          Paul RAOULT a perdu 60% de son champ visuel et il a changé 3 fois de lunettes,

-          Patrick LEMAY vole, de façon compulsive,  des paquets d’amidon, à l’usine Roquette, pour pouvoir calmer ses nerfs, le soir, en les malaxant.

-          Charles Beauchamp suit une formation spécifique pour devenir terroriste.

-          Quant à moi, je ne sais pas s’il faut y voir un lien, mais c’est depuis 2004, depuis que je suis à l’Agence que je perds mes cheveux…

   Non, Monsieur STREBELLE ! Je suis bien ennuyé pour parler de vous. Apparemment, vous n’avez que des défauts… Ou presque…

   Permettez que je vous trouve quand même 2 qualités :

   La première, c’est que vous aimez bien le Pas-de-Calais. C'est-à-dire que vous avez bon goût, que vous êtes raffiné, que vous êtes un esthète… Personne ici n’oserait dire le contraire… sauf éventuellement Monsieur SCHAEPMAN qui ne trouve rien de plus beau qu’une maison flamande au milieu des Moëres.

   La seconde qualité que vous avez et à mes yeux, c’est une véritable qualité : c’est que vous êtes un vrai serviteur de l’Etat.

   Permettez que je m’explique sur un plan strictement personnel… Et en ne faisant plus le clown.

    Vous le savez, Monsieur STREBELLE, et cela est valable pour beaucoup d’entre nous, je n’ai pas la même formation que vous ; je n’ai pas le même parcours que vous ; je n’ai pas la même fonction que vous et je suis loin d’être un spécialiste comme vous. Je suis simplement un élu ; humblement un élu, alors que vous, vous êtes un serviteur de l’Etat.

   L’histoire et l’actualité montrent que la « cohabitation » entre les 2 statuts peut être parfois difficile. Je le dis en toute quiétude devant monsieur le Préfet de Région et je le dis en toute quiétude car vous ne pouvez pas trouver plus jacobin que moi dans toute cette région.

   De par vos fonctions et vos responsabilités, vous aviez un devoir de réserve. Et, Monsieur STREBELLE, parce que vous aviez le sens de votre devoir et parce que moi, j’avais une certaine conception de votre devoir, je pouvais, parfois, vous comprendre à demi mot… Même quand je faisais « le bébête »

   Si vous n’aviez pas  été comme cela, c'est-à-dire compétent, sérieux et réservé, le comité de bassin aurait fonctionné de façon anormale et moi, personnellement, j’aurais été frustré, voire déçu. Notre société politique et administrative fonctionne avec des rites, avec des règles, avec des constantes. Vous avez su les assimiler et les appliquer. Nous, de notre coté, il nous fallait les assimiler et les respecter.   

   Votre seul objectif, c’était l’Agence, le fonctionnement de l’Agence, l’efficacité de l’Agence, l’image de l’Agence. L’état et l’Agence avait, en votre personne, un très bon serviteur. Et en dehors de toutes les blagues que je me suis permis de faire, que vous ayez été un bon directeur de l’Agence, c’est quand même cela le principal.

  Classiquement, on devrait dire : « Monsieur STREBELLE, vous allez prendre une retraite bien méritée. »

   Je ne sais pas si vous l’avez méritée votre retraite, mais je suis sûr que vous n’allez pas rester inactif. J’ai du mal à vous imaginer ne faisant que du potager…

   D’ailleurs dans votre coin, l’eau est bourrée de produits chimiques et vos légumes sont dégénérés. J’ai d’ailleurs demandé au Ministre BORLOO de créer un territoire d’exception et j’ai le plaisir de vous annoncer, Monsieur STREBELLE que votre jardin est exclu de la Directive Cadre sur l’Eau… Du moins, jusqu’en 2185 ! Votre jardin est au dessus de toute ressource thérapeutique.

   Voilà, Monsieur STREBELLE. J’ai cherché une conclusion pouvant rappeler tout le bien  que nous pensons de vous, tout en gardant une pointe d’humour. Alors, je dirai, pour terminer : «  Quand on vous connait un peu, Monsieur STREBELLE, on est tenté de repousser l’âge de la retraite à 75 ans. » Mais ce que je viens de dire là, vous ne le répétez à personne sinon mon avenir politique est compromis ! 

  Très simplement. Monsieur STREBELLE, que les années qui viennent soient remplies

-          de tout ce dont vous rêvez,

-          de tout ce que vous voulez,

-          et simplement de tout ce que vous aimez.

Hervé Poher

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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 00:00

Agence Eau Douai                                                                                                                                              Douai

Mesdames, Messieurs

   Permettez-moi, tout d’abord de vous remercier pour cette preuve de confiance. Si je vous disais  que je suis très étonné du résultat, vous pourriez me qualifier de « faux-jeton » et vous auriez toutes les raisons de sourire… De même, si je vous affirmais que nous n’avons absolument  pas réfléchi et organisé le déroulement de cette réunion, je serais, sans aucun doute, au summum de l’hypocrisie et vous auriez toutes les raisons d’être perplexes au sujet de mon état mental…

   Non, Mesdames et Messieurs. Vous connaissez les règles du jeu et si nous voulons travailler en toute confiance, il faut savoir appliquer, dans nos relations, de  la clarté surtout dans les recoins qui vous semblent un peu obscurs. De même, et je dis cela pour les nouveaux, n’imaginez pas plus qu’il ne faut ; ne vous  trompez pas de lieu ou d’instance et

         n’allez pas instaurer du combat quand il n’y a que liberté de parole,

         n’allez pas imaginer du complot quand il n’y a que besoin de compréhension

         et n’allez pas voir de la polémique quand il n’y a qu’une volonté d’explication.

   Aussi, permettez-moi, pour éviter tout malentendu,  de vous apporter quelques précisions.

       Si je suis élu président du Comité de Bassin, ce n’est pas parce que je suis un spécialiste de l’eau et un expert en technique ou en technicité… Ma seule vraie spécialité, c’est la culture du cactus, à la maison ou en politique, et en technique, sincèrement, je n’y connais strictement rien.

      Si je suis élu président du Comité de Bassin, ce n’est pas parce que je suis un adepte de la nouvelle gouvernance, tout en étant un expert du fonctionnement administratif… Je suis, modestement,  un élu du suffrage universel et en administratif, je n’y connais rien et, franchement, ça ne m’intéresse pas.

      Non, mesdames et Messieurs, soyons clairs, francs et pragmatiques  et je crois utile de préciser les 3 points essentiels:


 1er point : Si je vous ai proposé d’être, encore une fois, président du Comité de Bassin, c’est simplement parce que j’ai, de par mon histoire personnelle, une certaine légitimité qui n’est pas absolue mais qui a le mérite d’être multi facettes : Sans être expert, je l’ai dit, je sais ce qu’est un champ captant… je sais ce qu’est un watergang ou un hortillonnage… Je sais ce qu’est une inondation… Dans tous ces domaines là, j’ai beaucoup donné. De plus, je suis représentant d’un grand département riche en eau, riche en agriculture et riche en volonté et en bonnes intentions … Alors, ne voyez en moi que le symbole d’un élu citoyen, qui pourrait être aussi de la Somme, de l’Oise ou du Nord… Et qui comme tous les élus, comme tous les citoyens responsables veut faire pour un bien.

 

        2ème point : Dans un Comité de Bassin, il n’y a pas d’enjeu de pouvoir. Le véritable pouvoir décisionnel  est au sein du Conseil d’Administration et de ses commissions, sous la haute autorité bienveillante de Monsieur le Préfet de Région et sous l’œil vigilant et quelquefois inquisiteur, du directeur de l’Agence.

        Un comité de Bassin, c’est un lieu de concertation, d’échange, éventuellement de friction, mais c’est surtout un lieu exceptionnel car c’est une des rares assemblées où l’objectif est unique, unitaire, unificateur et universel… Il ne peut pas en être autrement. Car quels que soient nos opinions, nos pôles d’intérêt, nos professions ou nos fonctions, nous ne pouvons pas faire autrement que d’être en accord sur l’objectif final : retrouver une eau aussi pure que  lors de la Genèse… Et nos seules différences, nuances et sujets de discussion seront, vous le savez bien :

                    Comment aller vers cet objectif ? 
             A quelle allure va-t-on vers cet objectif ?

                    Quels moyens utiliser pour atteindre cet objectif ?
 

         3ème point : Ce matin et cet après-midi vont être mis en place le Conseil d’Administration et diverses commissions. Ce sont les vraies instances  décisionnelles de l’Agence, mais le Comité de Bassin doit être et sera le gardien de la philosophie, le gardien de l’utopie et l’endroit où l’on rappelle quelle est notre seule ambition collective. Bref, vous l’avez compris, le Président du Comité de Bassin ne sera que le gardien du temple. Et ce n’est pas, pour un utopique comme moi, le rôle le plus désagréable.

   Voilà les quelques points que je tenais à rappeler pour que nous puissions travailler en toute confiance et avec le maximum d’efficacité. Et vous le verrez, un Comité de Bassin, c’est une savante alchimie pour obtenir un équilibre entre les options de chacun, les opinions de chacun et les préoccupations de chacun… Tout cela en avançant. Bien sûr, quand on est polarisé sur le maintien de l’équilibre, on avance peut-être moins vite, mais le principal, c’est de ne pas tomber et d’avancer quand même.

   Et pour terminer, permettez-moi d’anticiper les critiques de certains de mes amis, ici présents. En effet, en 2005, j’avais affirmé qu’un président de Comité de bassin devait être un apôtre de l’eau… Aujourd’hui, j’ai évoqué la Genèse et j’ai dit que je serai le gardien du temple… Je tiens à vous rassurer : mes références ne sont pas toujours religieuses et je fais plus souvent appel à mon bréviaire médical qu’à la bible ou aux évangiles. De plus, je tiens à préciser que le fait de passer du statut d’apôtre de l’eau  à celui de gardien du temple ne veut pas dire que j’ai attrapé la grosse tête…

   Mesdames et Messieurs. Encore une fois merci de votre confiance et le gardien du temple que je suis vous demande, très humblement, d’être tous, à votre niveau, des apôtres de l’eau.

/ Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Agence de l'Eau
23 octobre 2007 2 23 /10 /octobre /2007 00:00

perturbateur endocrinien

Colloque à Lille.
M,M

   Permettez-moi, tout simplement de remercier nos intervenants. Vous deviez faire passer un message, simplifier un domaine qui n’est pas facilement vulgarisable, nous informer en éveillant notre alarme sans nous affoler… Je pense que vous avez rempli votre mission.

   Pour « monsieur tout le monde », ce sujet pouvait sembler ardu, compliqué, voire réservé  à une élite intellectuelle ou à des initiés. De plus, il faut bien l’avouer, cette préoccupation, c'est-à-dire « Les perturbateurs endocriniens dans l’environnement », est relativement récente et dans notre siècle,  10 ou 20 ans, c’est peu dans l’appropriation d’un problème. Ce que je veux  souligner par là, c’est qu’entre l’évocation d’un problème, la démarche de démonstration scientifique et la décision politique, il y a toujours, dans notre société,  un temps de latence qui peut sembler long, très long, trop long, voire inacceptable. Et ce sentiment énervant de « perte de temps » est tout à fait légitime… Et encore, je n’évoquerais pas la force d’inertie ou le mutisme imposés par certains lobbies ; de même, je me garderai bien d’évoquer l’aboulie et l’apathie de décideurs de tout bord et de tout acabit  qui, parfois, ne décident pas… Le cas de l’amiante, dont on parle beaucoup ces jours-ci en est une parfaite illustration.

   Il n’y a pas besoin d’avoir fait de hautes études scientifiques pour savoir que la mécanique de l’être vivant est une mécanique remarquable, où chaque cellule a son rôle et chaque substance a une ou plusieurs cibles et une ou plusieurs fonctions. Mais, à contrario, il est évident que cette mécanique normalement parfaite peut facilement se dérégler quand un des éléments est perturbé dans sa qualité ou dans sa quantité. Chez les êtres vivants, l’équilibre hormonal est un processus essentiel à l’épanouissement de l’organisme. Et quand je parle d’équilibre, cela sous-entend la coordination entre le besoin, la production, l’action, la régulation en particulier avec le rétrocontrôle, et l’élimination.

   Et c’est parce qu’avec le temps, on a fini par saisir toutes les subtilités et la complexité de ce fonctionnement, qu’on a pu mettre au point certaines merveilles de la pharmacopée. Et c’est aussi pour cela qu’on comprend, maintenant, le niveau d’impact et les mécanismes d’actions de certaines substances. Soit en effet positif, soit en effet négatif.

   Et la langue française a ceci de merveilleux, c’est que chaque mot veut bien dire ce qu’il dit, tout en suggérant des nuances ou des orientations. Je ne connais pas assez bien la langue de Shakespeare pour savoir si vous avez les mêmes moyens, mais je le suppose. Quand vous dites Evolution, ce n’est pas pareil que Changement, qui lui-même n’est pas pareil que Modification, qui lui-même n’est pas pareil que Perturbations. Et le mot perturbation a une connotation péjorative évidente et est toujours utilisé dans un but précis.

   Aussi, Mesdames et messieurs, si je vous dis que, dans ce domaine, nous ne sommes qu’au début des découvertes et au début des mauvaises surprises… je ne suis pas pessimiste, je suis simplement réaliste. Le catastrophisme n’est pas de mise, mais le réalisme s’impose. Employer le mot Perturbateur,  cela veut bien dire ce que l’on veut dire, mais ce n’est pas pessimiste. Et organiser et assister à des colloques comme celui d’aujourd’hui, c’est affirmer qu’il y a vraisemblablement une solution, mais qu’avant de formuler une solution, il faut  avoir un certain courage et savoir énoncer le problème…

   Permettez-moi de dire que je vois quelques signes encourageants.

-         Ce qui est encourageant, c’est la prise de conscience collective de ce problème, d’où cet effort international pour la recherche, dans ce domaine précis. Il faudra, sans doute, faire plus… En cela, la mise en place de REACH est une bonne chose.

-         Ce qui est encourageant, c’est que l’environnement est devenu une des préoccupations majeures de notre société. On n’aura pas des Grenelles tous les ans, mais au moins, l’environnement fait la une des journaux. Pourvu que ça dure… et pourvu qu’on ne touche pas au principe de précaution.

-         Ce qui est encourageant, c’est que depuis 1 siècle, la connaissance et la compréhension du fonctionnement de la nature et de l’être humain, en particulier, ont fait des progrès époustouflants.

   Cela ne veut pas dire que c’est gagné, cela veut dire simplement que nous avançons vers le raisonnable et le raisonné.  Voilà ce que je tenais à vous rappeler à la fin de ce colloque.   

   Juste une anecdote pour terminer.

   Lorsque j’ai été élu Président du Comité de Bassin Artois-Picardie, le président du bassin Seine-Normandie a voulu me rencontrer. C’était Monsieur Robert Gallet, ancien ministre et qui s’investissait pleinement dans sa charge de président de bassin. Et au cours de la conversation, il m’a dit : « Vous savez Poher, Seine-Normandie est un bassin difficile parce qu’il y a une forte concentration de population…. Mais l’un des problèmes les plus ennuyeux, c’est que les poissons de la Seine deviennent stériles… Parce que trop de parisiennes prennent la pilule et que des résidus hormonaux se retrouvent dans le fleuve… »  Et il a rajouté en souriant : « Comme quoi, les associations de pêcheurs devraient subventionner les stérilets. »

   Je ne suis pas sûr que cette idée soit reprise par le Grenelle de l’environnement, mais au moins, quelqu’un a eu le mérite d’y penser.

       Merci à vous tous et bonne soirée.

/ Hervé Poher

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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 00:00

nelly ollin lille


Visite de Madame Olin; Préfecture à Lille

Madame la Ministre.

 

Et je dis bien, Madame la Ministre, car si on veut changer les mentalités, il faut d’abord changer les règles de l’orthographe….

 

   Permettez-moi, très simplement et très humblement, au nom des membres du Comité de Bassin Artois-Picardie, de vous souhaiter la bienvenue dans le nord de la France. Et quand je dis Nord, je ne parle pas uniquement du  département du Nord ; je veux, bien entendu, aussi parler du Pas-de-Calais, de la Somme et d’une partie de l’Aisne… Bref, de toutes les composantes de notre bassin Artois- Picardie. Et comme de toute façon, dès qu’on se situe au dessus de Paris, les gens disent le Nord…

 

   Il m’échoie le devoir de vous présenter ce bassin, avec son histoire, ses caractéristiques, ses forces et ses faiblesses. Mais je dois vous avouer, qu’en préparant cette intervention, j’étais très partagé entre deux stratégies : vous parler de l’histoire industrieuse de cette région, avec ses stigmates et ses difficultés économiques ou vous montrer le dynamisme et la volonté qu’ont les responsables et les habitants pour essayer de sortir de cette spirale qui pourrait s’assimiler, parfois, à une fatalité. Je ne peux faire autrement que de faire les deux.

   Il y a, dans l’esprit des gens et dans les médias, des images et des clichés qui nous collent à la peau. Le plat pays, avec un ciel gris, des gens miséreux et des affaires sordides….. Sincèrement, le grand Nord de la France, ce n’est pas cela.

 

-         Oui, notre passé industriel a laissé des traces, mais ce passé, nous en sommes fiers et nous le revendiquons.

 

-         Oui, nous avons subi des chocs importants : choc du charbon, choc de la métallurgie, choc du textile et j’en passe… Mais notre situation géographique, notre environnement et notre volonté sont autant d’atouts que nous devons et que nous saurons exploiter.

 

-         Oui, nous sommes une très grande région agricole, avec ses problèmes et ses incertitudes, mais nos agriculteurs sauront assumer les mutations indispensables.

 

   Tout cela pour dire, Madame la Ministre, que tous ces clichés médiatiques qui caractérisent tout ce qui est au nord de Paris, ne reflètent pas la réalité des choses et le vécu de ses habitants.

 

   Laissez-moi, très rapidement, vous présenter ce bassin Artois-Picardie.

 

   Nous sommes les plus petit de la famille métropolitaine. Avec 19600 km2, nous représentons 4% de la surface du territoire national; mais avec 4 millions 700 milles habitants, nous avons presque 8% de la population. Ce qui veut dire, très naturellement, que notre densité de population est 2.5 fois supérieure à la densité nationale ou européenne.

 

   Comme je vous l’ai déjà dit, nous sommes une grande région agricole : 70% de notre territoire est occupé par l’agriculture, alors que la moyenne nationale n’est que de 55%.

 

   Chez nous, pas très grands fleuves d’envergure nationale, mais tout un réseau de rivières, de petits cours d’eau canalisés et un maillage de canaux unique en France. De plus, nous avons un système très particulier, à l’extrême nord du bassin, qu’on appelle le réseau des wateringues et qui permet d’évacuer l’eau des terres situées sous le niveau de la mer. Cette mer qui fait partie de notre histoire et qui est, aussi, un de nos atouts majeurs.

 

   95% de l’eau potable vient de nos nappes d’eau souterraines. C’est une chance pour nous, c’est un cadeau que nous a fait la nature et c’est une richesse dont nous sommes parfaitement conscients.

 

   Je l’ai dit et vous le savez : Même si nous sommes une grande région agricole, ce qui a marqué notre passé, c’est l’omniprésence de l’industrie lourde ; c’est le choc des restructurations et c’est l’impact socio-économique sur nos populations.

 

-         De cette histoire glorieuse, il nous reste beaucoup de friches industrielles, des soucis avec les sédiments toxiques et des problèmes dans l’ex bassin minier avec des affaissements et des désordres hydriques.

 

-         De cette histoire humaine, il nous reste quelques chiffres qu’il est important de connaître :

·        Un taux de chômage supérieur de plus de 3 points à la moyenne nationale

·        Le PIB  est inférieur de 20% au PIB moyen national

·        Et je n’ose même pas vous parler des indices sanitaires qui sont les plus mauvais de France.

 

-         Et paradoxalement, Madame la Ministre, le prix de l’eau, chez nous est cher : 3,40 Euros le m3, en moyenne, c’est-à-dire 15 % de plus que la moyenne nationale.

 

   Devant de tels chiffres, vous devez vous dire que :

-  soit le président du Comité de Bassin, que je suis, exagère un peu,

- soit qu’il est tombé dans le catastrophisme et l’image négative que je dénonçais, tout à l’heure. Non, Madame la Ministre, cela est un diagnostic objectif du territoire et cette réalité, nous l’assumons et elle nous motive encore plus.

 

   Nous sommes en train de préparer le 9ème programme. Le Sénateur Paul Raoult, président de la commission programme vous en parlera plus en détails. Mais sachez, Madame la Ministre, que nous y avons déjà bien travaillé, que la stratégie est définie, que les enveloppes sont préparées et que nous ambitionnons d’être les bons élèves de la classe. Dans cette démarche de préparation du 9ème programme, Monsieur Strébelle, directeur de l’Agence, a l’habitude de dire que nous sommes raisonnables et vertueux. Mais ce n’est pas étonnant car notre riche passé historique nous a légué les gênes de la raison et de la vertu… Toute modestie mise à part.

 

   Avant d’en terminer, permettez-moi, Madame la Ministre d’évoquer deux sujets qui me tiennent, particulièrement à cœur.

 

   Parmi les nombreux défauts que je revendique, j’en ai un auquel je tiens particulièrement : je suis un indécrottable optimiste.

-         Et lorsqu’on me parle d’eau, en me disant que nous n’arriverons pas à respecter les prescriptions de la Directive Cadre, je réponds systématiquement qu’un décideur, qu’un responsable ou qu’un élu qui, dès le départ, dit qu’il ne croit pas à la réussite de son action n’est pas digne de son poste.

-         Quand on me dit que croire que l’on puisse réussir un tel challenge est une vaste utopie, je réponds inlassablement qu’ici comme ailleurs, le progrès n’est que l’accomplissement de nos utopies.

 

   Oui, Madame la Ministre ; je crois, comme beaucoup d’entre nous, en l’action publique, je crois qu’on peut changer les choses, je crois que dans une démarche de développement durable, et en particulier, dans le domaine de l’eau, nous pouvons et nous devons gagner.

 

   Mais pour gagner, il faut s’en donner les moyens. Et dans le domaine de l’eau, nous ne gagnerons que si nous maintenons une dynamique collective associant les collectivités locales ou syndicats qui sont les maîtres d’ouvrage, l’Agence de l’eau qui est un financeur indispensable et les Conseils Généraux qui sont des partenaires incontournables.

 

   Les hasards de la vie font que je suis Président du Comité de Bassin, Maire d’une commune située sur un champ captant irremplaçable et vice-président du Conseil Général du Pas-de-Calais, chargé de l’environnement. Je participe donc aux 3 éléments de la dynamique. Et à ce titre, permettez que je défende 2 principes.

 

   Le premier, c’est le principe de contrat de ressource. Les urbains viennent, dans la majorité des cas prendre l’eau dans le monde rural et c’est les ruraux qui doivent assumer tous les travaux de protection des champs captants. Même avec l’aide de l’agence et des conseils généraux, la facture est parfois lourde et, bien souvent, vous le savez, la ruralité n’est pas riche. Que quelques centimes d’Euro soient demandés au consommateur pour être reversés à celui qui protége, ce n’est que justice. Personne ici ne peut dire le contraire.

    Je ne connais pas un élu rural qui refuse de faire… Encore faut-il lui donner les moyens de faire. Le contrat de ressource n’est plus une nouveauté ; j’espère simplement que, pour fortifier cette dynamique collective, certains décideurs comprendront que la solidarité ne peut pas toujours être à sens unique.

 

   Autre sujet essentiel et qui est d’actualité : la loi sur l’eau. Et un point particulier de cette loi sur l’eau : La création ou la non création d’un fond départemental.

 

   Madame la Ministre, je vous l’ai dit : dans ce bassin, l’espace rural est important. Et dans les années à venir, c’est dans l’espace rural que nous aurons le plus de travail à faire, d’actions à mener, de gens à persuader.

 

 Mais, Madame la Ministre, de par votre expérience, vous savez comment fonctionne un élu local et vous savez que, bien souvent la carotte est plus efficace que la bâton.

    *Il faut tout faire pour que les aides aux maîtres d’ouvrage soient au maximum ;

    *il faut tout faire pour que nous puissions impliquer le maximum de collectivités.

 

   Et les départements sont prêts à s’investir encore plus, mais faut-il leur en donne les moyens. La création d’un fond départemental, par l’intermédiaire d’une taxe affectée, permettrait d’aller encore plus loin, d’aller encore plus vite, donnerait à l’union agence-département une capacité d’intervention qui est devenue indispensable. Les départements sont demandeurs et en assumeraient l’éventuelle mais très hypothétique impopularité.

 

   Vous savez, Madame la ministre que les départements ont des choses importantes à gérer et des problèmes difficiles à régler. La création d’un fond départemental permettrait de mettre l’eau, encore plus au centre de nos préoccupations. J’espère que tous nos députés sauront, dans ce dossier, être volontaristes et pragmatiques.

 

   Voilà, Madame la Ministre. J’en ai terminé.

 

   Vous avez osé monter dans le grand nord : je vous en félicite. Mais permettez-moi une note d’humour. Car vous êtes venue, soit disant pour nous parler d’eau. Mais je subodore une tout autre raison et, surtout, ne le prenez pas mal : Vous êtes venue pour nous observer et pour étudier les mœurs des gens du Nord. C’est compréhensible car, en plus des clichés négatifs qui nous collent à la peau, nous avons une réputation qui est attachée à nos semelles…. Nous avons, en effet, la réputation d’être, parfois, un peu ours…. Mais les ours que vous avez devant vous, ne viennent pas de Slovénie et n’ont pas besoin d’être mis en cage… Du moins, pas aujourd’hui, je vous rassure… Et vous verrez, vous n’aurez aucun mal pour les libérer.

 

   Madame la Ministre ; Encore une fois, bienvenue dans le bassin Artois-Picardie et sachez, que même dans un pays qui a décidé la séparation de l’église et de l’Etat, vos paroles seront, pour nous tous, des paroles d’évangile.

 

/ Hervé Poher

 

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5 avril 2006 3 05 /04 /avril /2006 00:00

eaux baignade

 

Merlimont, le 5/04/06

 Mesdames, Messieurs

 

Permettez-moi, tout d’abord d’exprimer mon plaisir d’être parmi vous pour clôturer cette conférence professionnelle, consacrée à la nouvelle « directive eaux de baignade ». Et si je suis heureux, c’est à plus d’un titre….

 

   Heureux, tout d’abord, parce que je suis Président du Comité de Bassin Artois Picardie et que dans le panel des interventions que j’ai effectuées, depuis 18 mois, il manquait une intervention concernant les eaux de baignade.

 

   Heureux, ensuite, parce qu’en regardant, cette directive européenne, je me retrouve en terrain connu ; En effet, j’y vois noté les termes d’entérocoques et d’échérichia coli, petites bêtes que je fréquentais jadis, assez couramment, dans une profession antérieure.

 

   Heureux, enfin, parce que je suis un authentique produit de la côte d’Opale et que j’ai passé, une partie de ma jeunesse dans un village, situé en bord de mer, village qui, dans le temps abritait des naufrageurs de côte. Alors, la mer du Nord, je connais… Les plages de notre beau département, je connais…. Et les bains de mer, je connais….

 

   A ce sujet, permettez-moi de préciser, tout de suite une chose. Dans les différents postes que j’occupe actuellement, il y a une chose que je supporte très mal et qui a le don de m’exaspérer, c’est ce que j’appelle le poujadisme local, c'est-à-dire la propension tout à fait naturelle qu’ont certains responsables ou élus, à ne se battre que pour leur petit royaume ou leur petites compétences. Alors, une fois n’est pas coutume, je vais m’autoriser à souffrir d’un poujadisme local parce que, je le répète, la côte d’Opale, je la connais bien et que j’ai appris à nager entre Dunkerque et Berck. Et c’est parce que j’ai pris énormément de tasses, parce que je connais le goût de l’eau de mer, parce que je suis imprégné de l’iode de notre rivage que je peux, en toute objectivité vous dire une chose : tous les acteurs de ce territoire ont, depuis des années, extrêmement bien travaillé. Comme diraient les jeunes : il n’y a pas photo !

 

    Quand je me rappelle de l’état lamentable de certaines de nos plages, dans les années 70… Des odeurs nauséabondes de certains lieux de baignades, avec des égouts à ciel ouvert…. De la qualité plus que douteuse de l’eau de baignade…. Et cette eau n’avait qu’un seul intérêt, c’est qu’elle était chargée de tellement d’organismes divers et de produits de toute sorte, qu’elle en devenait un décapant remarquable pour tous les problèmes de peau ou pour les ulcères de jambes…. Tout était nettoyé….. Je ne dis pas qu’après, vous n’aviez pas la gangrène… Mais, en tous cas, l’effet était saisissant.

 

   Oui, je peux affirmer que nous avons fait, que vous avez fait un réel effort et la situation de 2006 n’a rien à voir avec celle des années 1970. Maintenant, nous avons des plages dignes de ce nom et nous avons une eau, globalement digne de cette appellation. Il y a encore, sans doute, par ci, par là, quelques efforts à faire, mais le plus dur a été réalisé et je me dois de remercier tous les acteurs de cette dynamique collective.

 

   L’Europe a décidé de revoir la vieille directive, de lui donner un coup de jeune, de lui payer un lifting. Et dans cette démarche, nos élus européens ont été intelligents, réalistes et concrets. Et comme cela, n’est pas forcément une habitude chez eux, ils en ont d’autant plus le mérite et il faut les en féliciter.

 

   Ils ont, tout d’abord, modifié le nombre de critères… C’est vrai que 19 critères, c’était un peu trop et cela pouvait nous amener à des classements un peu sévères et à des incompréhensions, même si de nombreuses communes ont su remplir ce cahier des charges. Permettez que je prenne un exemple, au hasard et que je fasse un test dans cette salle. Je vais vous demander qui peut répondre aux 19 critères que je vais énoncer… Et n’y voyez aucun parti pris de ma part, ni aucun essai d’influence politique, ni un aperçu sur mes options personnelles. N’y voyez juste qu’un exemple, teinté  d’un trait d’humour… Prenez cela comme la blague d’un élu sérieux qui ne se prend pas au sérieux.

 

Pour être présidente de la République, il faut :

 

-         Ne pas être du sexe masculin

-         Ne pas être colérique

-         Chausser du 39

-         D’être vaccinée contre la fièvre jaune

-         Etre brune

-         Avoir les yeux verts

-         Avoir son permis de conduire

-         Ne pas fumer

-         Savoir ce qu’est la démocratie

-         Parler le serbo-croate

-         Avoir visité la Chapelle Sixtine

-         Ecouter du Beethoven

-         Ne pas se ronger les ongles

-         Aller en vacances en Auvergne

-         Savoir jouer à la belotte

-         Soutenir le PSG

-         De ne pas être allergique aux acariens

-         Faire du jogging

-         Savoir faire cuire des saucisses de Strasbourg

 

   Je suis sûr que, dans cette salle, personne ne répond aux 19 critères. Par contre, si je réduis ces critères à 2, les plus importants …. Pour être présidente de la république, il faut être une femme et être une vraie démocrate. Là, je suis sûr que toutes les dames, ici présentes, répondent aux conditions. Et pourtant, je n’ai pris que 2 critères, en les précisant, voire en les majorant. Cela dit, la démocratie est imprévisible : la présidente sera, peut-être un président….

 

   Cela pour vous démontrer que la modification des directives en fonction des connaissances et de l’expérience est une démarche, on ne peut plus raisonnable.

 

   Ensuite, la directive a modifié le classement. C’est normal. Avant, il y avait des génies, des gens très intelligents et des demeurés… Très humblement, je pense qu’entre les très intelligents et les demeurés, il y a une petite place pour la majorité d’entre nous.

 

  Et enfin, chaque état devra élaborer un profil des eaux de baignade et devra fournir, au public, un maximum d’informations. C’est un souci de communication et de transparence. Dans notre société, cela est devenu incontournable.

 

   Tout cela pour dire qu’après plus de 30 ans d’existence, la vieille directive avait besoin d’être rafraîchie et l’Europe a eut l’intelligence de procéder à ce rafraîchissement. Mais cela n’enlève rien au mérite qu’ont eu beaucoup de collectivités en mettant la qualité des eaux de baignade comme objectif prioritaire de leur action et cela depuis des années.

 

   La mer a longtemps été considérée comme une vaste poubelle, capable de tout absorber, capable de tout digérer. Maintenant, les esprits changent ; la prise de conscience est réelle et nous savons que l’eau est un capital. Et un capital, ça se travaille, ça se soigne, ça se protège. Dans une région comme la notre, vous ne pouvez parler de tourisme si vous n’intégrez pas cette exigence. Et vous savez que le tourisme est porteur d’activité donc d’emplois. Mais je suis sûr que vous en êtes parfaitement conscients, vous les élus côtiers. Sinon, vous ne seriez pas ici, cet après-midi.

 

   Mesdames et Messieurs. Nous avons quelques années pour tout mettre en place, pour encore aller vers la perfection, pour que la côte d’Opale devienne un lieu d’exception, pour que le Pas-de-Calais devienne  un lieu d’exemplarité. Mais les années passent vite. Alors, mettez-vous au travail. Les collectivités territoriales et l’Agence de l’eau seront à vos cotés pour cette noble croisade.

   Et si vous travaillez bien et que vous remplissez les 19 critères… C’est que vous êtes une perle rare et soyez assuré que je voterai pour vous. 

/ Hervé Poher

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16 mars 2006 4 16 /03 /mars /2006 00:00

eau

 

Bilan de la concertation : Lille, 16/03/06

 

                                                M,M

 

Je suis comme beaucoup d’entre vous….. Quand je fais le bilan des quelques décennies qui pèsent sur mes épaules, je dois reconnaître que j’ai déjà vécu plusieurs vies. 

 

   Laissez-moi vous en citer 3, parmi d’autres, qui m’ont le plus marqué :

 

·        Je suis le père de 3 enfants et, quand ils étaient petits, comme tous les enfants, ils pensaient que tous leurs désirs étaient toujours réalisables. Et quand, malheureusement, nous, les parents, expliquions que ce n’était pas possible, soit pour une question financière, soit pour une question de temps, ils répondaient très naïvement: « Y’a qu’a…. Faut que ! ». C’est vrai que pour eux les parents ont toutes les possibilités d’agir, possibilités inhérentes au statut de parents.

 

·        Parallèlement à cela, j’étais médecin et la médecine, contrairement à ce que beaucoup de monde croit, n’est pas toujours une science exacte. Et lorsque dans ma pratique quotidienne, les gens me voyaient embêté, ils suggéraient très naïvement : « Y’a qu’a… faut que ! ». C’est vrai que pour eux, le médecin a toutes les possibilités pour trouver, possibilités inhérentes au savoir du scientifique.

 

·        Puis, je suis devenu un élu, avec certains postes importants. Et les gens que je rencontre, qui viennent m’exposer leurs problèmes et leurs difficultés, me disent très naïvement : « Y’a qu’a…. Faut que ! ». C’est vrai que pour eux, l’élu a toutes les possibilités de modifier le cours des choses, possibilités inhérentes au pouvoir théorique conféré par la démocratie.

 

   Tout cela pour dire que vous avez beau avoir la volonté de l’action, la connaissance des problèmes et la légitimité de faire, tout ne se fait pas naturellement et que la politique du « Y’a qu’a… Faut que ! » est rarement applicable, malheureusement pour nous.

 

   Dans le cadre de l’eau, la problématique est exactement la même :

-          nous connaissons les enjeux,

-          nous connaissons les problèmes,

-          nous connaissons les causes,

-          nous connaissons les solutions

 

   Et pourtant, il nous est impossible de pratiquer la politique du « Y’a qu’a… Faut que ! ».

 

-         Parce que les enjeux sont essentiels et que nous n’avons pas le droit à l’erreur ;

-         Parce que les problèmes sont actuels et que nous n’avons pas le droit de tarder ;

-         Parce que les causes sont multiples et que nous n’avons pas le droit d’en oublier ;

-         Parce que les solutions nous coûteront cher et que nous n’avons pas le droit de rechigner.

 

   Lorsque vous commencez des études de médecine, la première des choses que l’on vous apprend, c’est un réflexe intellectuel que tout praticien doit avoir. C’est « Signes, Diagnostic, traitement ».

 

       Les signes sont évidents : L’eau est malade, l’eau est bien malade, l’eau est gravement malade et si nous ne faisons rien, d’ici quelques décennies, ce malade sera malheureusement incurable. Le diagnostic a été fait : nous savons pourquoi l’eau est malade, nous connaissons parfaitement les causes de cette maladie, nous savons que le seul virus responsable de cette maladie, s’appelle l’homme, l’homme avec ses préjugés, l’homme avec ses habitudes, l’homme avec ses certitudes.

Et l’ordonnance pour le traitement, nous savons, à peu prés la rédiger, mais les traitements sont souvent très chers, ont parfois des effets secondaires et sont, quelquefois, mal supportés.

 

   Alors, laissez au président du Comité de Bassin que je suis, le privilège de répéter ce qui est mon credo, depuis que j’occupe ce poste, credo que je décline en 4 points :

 

-         1er point :Il est urgent d’agir car chaque moment perdu peut devenir irrattrapable. Nous n’avons plus le choix parce que nous avons un devoir : léguer un monde sain, léguer un monde propice au développement de la vie, léguer un monde digne de ce nom. Et le monde ne sera que ce que nous en ferons.

 

-         2ème point : Il est stérile de s’attarder sur la stigmatisation des coupables. Dans le domaine de l’eau, je l’ai dit, je l’ai répété et, aujourd’hui encore, je le réaffirme : nous sommes tous responsables et nous sommes tous coupables. Sans avoir assisté à l’ensemble de cette manifestation, mais en ayant pris connaissance du résultat de la concertation, je sais que, systématiquement, nous retrouvons les mêmes réflexions, les mêmes incriminations, les mêmes suggestions.

 

Aussi, quitte à lasser les membres du Comité de Bassin, ici présents, permettez-moi de répéter, de rerépéter, de seriner, de radoter en  rappelant qu’il faut savoir assumer ses erreurs et qu’il faut savoir assumer son passé, avant de changer l’avenir.

 

Alors quand j’entends dire à un industriel qu’il doit moins polluer, je réponds : « Oui, moi, Hervé Poher, je vais faire un effort. ». Parce que si les industriels se sont servis de la nature de façon irraisonnable, c’est bien parce que la société, dont je suis membre, avait demandé de produire plus, de produire pas cher et de créer de l’activité économique et de créer des emplois. L’environnement importait peu. Et rappelez-vous ce qui a été dit, tout à l’heure : les gens attachent plus d’importance à l’emploi qu’à la qualité de l’eau.

 

 Lorsqu’on dit à un agriculteur qu’il doit polluer moins en mettant moins d’engrais, je réponds : « Oui, moi Hervé Poher, je vais faire un effort. ». Parce que si les agriculteurs ont modifié la nature de façon irraisonnable, c’est bien parce que la société, dont je suis membre, avait demandé de produire plus, de produire pas cher et de maintenir de l’activité.

L’environnement importait peu.

 

    Et lorsqu’on dit à un particulier qu’il doit polluer moins, je réponds : « Oui,

      moi, Hervé  Poher, je vais faire un effort. », parce que si la société dont je  

      suis membre, a utilisé  l’environnement de façon irraisonnée ; c’est bien

      parce la notion de développement, le besoin de confort et de bien-être ont

     été basées sur la certitude que l’eau est inépuisable, que l’eau n’était pas

     chère  et que la nature peut tout réparer.  

 

         Et nous savons maintenant que cela est totalement faux.

 

    Et permettez-moi, pour terminer de mettre en cause les élus que nous

      sommes, et de tous niveaux, parce que nous ne sommes pas les moins

      coupables.

      Nous les obsédés du goudron, nous les intégristes du développement

      économique, nous qui jouissons quand on nous parle d’aménagement du

      territoire, ayons le courage de faire la liste des aberrations que nous avons

      cautionnées depuis des décennies. Mais, bien souvent, nous l’avons fait

      pour une noble cause… Parfois, hélas, c’était par pur électoralisme.

 

   Oui, dans ce dossier, comme dans d’autres, nous pouvons et nous devons être fiers du génie humain, parce qu’il est admirable et qu’il semble sans limite mais nous devons aussi, collectivement être honteux des outrages que nous avons faits à la nature et des hypothèques que nous avons posées sur l’avenir de la planète.

   Si nous voulons une mobilisation de tous, si nous voulons créer une dynamique collective, si nous voulons insuffler un nouvel état d’esprit, il faut d’abord savoir reconnaître nos propres erreurs. Et quand on fait cette démarche, après, on peut légitimement trouver des solutions.

 

-         3ème point : Il faut que tous les pans de la société se mobilisent et il faut se donner les moyens d’agir.

 

C’est un peu le sens de cette première consultation : Il faut écouter les gens, expliquer aux gens, sensibiliser les gens et les 6500 réponses que nous avons eues, pour cette première consultation, sont bien la preuve que la prise de conscience est en route et qu’il nous faut continuer cet effort de pédagogie, de concertation et de mobilisation.

    La solution du problème de l’eau ne peut pas venir que d’en haut. Bien sûr, nous espérons beaucoup de la prochaine loi sur l’eau qui devrait renforcer le rôle des comités de bassin ; Bien sûr, nous définirons, prochainement, avec Madame La Ministre, les grandes orientations pour les 5 années à venir ; Bien sûr, nous travaillons dans des cadres bien définis par l’Etat ou l’Europe……

 

Mais vous le savez, nos dirigeants, nos élus, la France, l’Europe peuvent donner des orientations, éditer des directives et promulguer des lois….. Si le citoyen, particulier, industriel, agriculteur et élu, ne prend pas conscience du danger et ne fait pas les efforts nécessaires, les lois, les diktats ou les recommandations ne servent à rien. La solution sera entre nos mains quand la volonté sera dans nos têtes.

 

-   4ème point : Nous devons impérativement penser à la coopération internationale, pour tout ce qui est problèmes d’eau. Je ne pouvais faire autrement que de vous en parler, le jour de l’ouverture du Forum Mondial de Mexico. Que 40% de la population mondiale ait un accès restreint à l’eau est difficilement pensable, mais que 4000 enfants meurent chaque jour, c’est  franchement insupportable. Dans un mois, le Comité de Bassin Artois Picardie installera une nouvelle commission chargée de l’aide internationale avec les pays qui ont des problèmes d’eau. Faire partager notre expérience, apporter notre savoir faire, apporter des aides techniques et financières…. Voilà le minimum que nous pouvons faire, voilà le minimum que nous devons faire.

 

   Depuis que le monde est monde, depuis que l’homme vit sur cette planète, nous avons vécu des tournants, avec de grands changements, avec des moments d’exaltation, avec des moments d’incertitude mais toujours avec un seul leitmotiv : le progrès de l’homme. Aujourd’hui, nous savons que le progrès de l’homme ne peut passer que par la prise de conscience de certains objectifs vitaux, avec un changement complet de nos comportements et une modification totale de notre façon d’utiliser notre environnement.

 

Alors, on s’adresse à tout le monde…. En ne se faisant pas trop d’illusions. Car nous savons tous que le meilleur investissement pour régler le problème de l’eau, ce n’est pas un investissement financier, c’est bien un investissement dans les enfants, dans la jeunesse, dans ceux qui ne sont pas encore ancrés dans de mauvaises habitudes.

 

Eux sauront changer de comportement.

Eux sauront regarder la nature autrement.

Eux sauront avoir le réflexe qui n’est pas environnementaliste, qui n’est pas écologiste, qui n’est même pas politique…. Ils auront le réflexe et l’esprit citoyen.

 

  Mesdames et Messieurs. J’ai dit, dernièrement, que le seul rôle d’un Président de Comité de bassin, c’est d’être un apôtre de l’eau, de prêcher et de rappeler que tout n’est pas inéluctable. Je vous demande, sincèrement, d’être aussi les apôtres de l’eau, d’être les porteurs de la bonne parole, d’être des bâtisseurs d’avenir. Et si, chacun d’entre nous, amène sa petite pierre à cette ambition collective, nous pourrons réussir à léguer un monde dont nous n’avons pas honte, dont nous n’aurons plus honte.

 

  Merci de votre mobilisation, merci de votre engagement, merci de votre implication, merci d’être les défenseurs de l’eau. Merci à tous nos partenaires, merci à l’éducation nationale, merci d’avance à tous ceux qui nous rejoindront… Ce combat, nous devons le gagner ; ce combat, nous pouvons le gagner….. Mais nous ne pourrons le gagner que tous ensemble, j’en suis certain. Une ambition collective pour un monde meilleur…. Pourquoi pas ! Je sais que ce matin, un intervenant a dit que l’optimisme, dans les problèmes d’eau, s’apparentait à de la naïveté. En tant qu’homme, j’assume la naïveté ; en tant que citoyen, je revendique l’optimisme ; en tant qu’élu, j’ai besoin de l’utopie. Car  certains me diront : quelle belle utopie que tout cela !…. Ce à quoi, comme d’habitude, je répondrai : Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies. Alors,  Mesdames et Messieurs, si vous le voulez bien, soyons utopistes, tous ensemble, pour nos enfants.

 

/ Hervé Poher

 

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Published by Hervé POHER - dans Agence de l'Eau
15 octobre 2005 6 15 /10 /octobre /2005 00:00

  Hesdin,


                                                           Mesdames, Messieurs.

 

   Il y a quelques semaines, j’ai eu l’honneur d’être réélu à la présidence du Comité de Bassin Artois Picardie. J’avais, depuis un an, eu l’occasion de mesurer l’importance de cette fonction, mais aussi les limites d’une telle responsabilité. Vous le savez, le vrai gouvernement, c’est l’Agence de l’Eau, et le Comité de Bassin n’est que le parlement de l’eau. Mais c’est au parlement qu’on discute des orientations, des nouvelles politiques et, il semble, qu’à l’avenir, les prérogatives du Comité de Bassin, seront de plus en plus importantes.

 

Mais même, si le pouvoir réel d’un président de bassin est relativement limité, il a, au moins, un pouvoir et un devoir, c’est d’aller prêcher la bonne parole.

 

   J’ai dit, après mon élection, que je devais être l’apôtre de l’eau. Et comme, tout apôtre digne de ce nom, je me dois de vous énoncer les 10 commandements qui doivent, impérativement, être présents dans tous les esprits et être le leitmotiv de tous les décideurs. Cela ressemblera, peut-être, à un discours programmatique mais je me dois de profiter de la présence des principaux décideurs et gestionnaires régionaux pour réaffirmer certaines choses. De plus, vous risquez de réentendre certains propos tenus par moi ou par d’autres. Mais je crois fortement à la valeur de la répétition et dans notre société de communication, les messages ne sont valables que s’ils sont récents.

 

Permettez-moi d’énoncer ces 10 commandements :

 

1er Commandement : L’objectif commun, unique et incontournable, c’est l’année 2015. Cette année là, nous devrons avoir respecté la Directive Cadre Européenne qui dit simplement : «  En 2015, il faut avoir atteint le bon état écologique des eaux ». J’entends, parfois, pour ne pas dire souvent, affirmer que cet objectif est impossible à atteindre et que des dérogations seront nécessaires. Je me refuse à tenir ce langage là. Nous devons tout faire pour réussir et c’est seulement, en 2014, que nous ferons un état des lieux et que nous jugerons de l’opportunité de dérogations. Le meilleur moyen de démotiver les gens, c’est de dire, dés maintenant que nous n’y arriverons pas.

 

2ème Commandement : C’est à nous, adultes, de réparer les bêtises que nous avons faites.

   Nous avons vécu, depuis des décennies, dans une philosophie unique basée sur l’économique et l’aménagement du territoire à tout crin, en méprisant les atteintes au milieu naturel, parce que s’occuper de l’environnement représentait une contrainte intellectuelle et surtout une contrainte financière.

 

    Ce temps là est révolu. Si nous avons un peu d’amour propre et si nous avons vraiment conscience qu’il nous faut préparer l’avenir de nos enfants, nous ne pouvons pas faire autrement que d’intégrer les contraintes environnementales dans toutes nos décisions. L’économique est important, l’économique est indispensable, l’aménagement du territoire est essentiel mais on se doit de concevoir tous ces projets en intégrant l’impact sur notre environnement.

 

3ème Commandement : Il faut sortir de ce dogme qui vous fait croire que la nature peut tout réparer. C’est vrai que la nature est puissante, c’est vrai qu’elle a une force d’adaptation remarquable, c’est vrai qu’elle sait défier, chaque jour, la compréhension de l’esprit humain… Mais c’est vrai aussi que depuis des années, nous l’avons violée, nous l’avons meurtrie, nous l’avons outragée. Et l’eau, élément essentiel, élément indispensable, élément vital de cette nature a été plus outragée et plus violentée que tout autre. Elle est sous la terre, elle est sur la terre et elle tombe du ciel….On voulait croire et il était bien pratique de croire qu’elle était éternelle et que la nature saurait réparer les outrages. Nous savons, maintenant que c’est faux.

 

4ème Commandement : Il faut que nous fassions notre Schengen des esprits. C'est-à-dire que les problèmes liés à l’eau doivent dépasser les frontières sociologiques, professionnelles et même politiques. La mobilisation pour l’eau n’est pas le monopole de certains esthètes, de certains intellectuels en mal d’idées ou de certains politiciens… Non, cette mobilisation doit être  une dynamique collective de tous les décideurs, de tous les responsables et de tous les citoyens. Chacun doit faire ce qui est en son pouvoir et c’est comme cela que nous y arriverons. N’en déplaise à certains, la prise en compte de l’environnement n’est plus le monopole d’une idéologie politique. Elle doit faire partie intégrante de toute volonté de progrès.

 

5ème Commandement : Il faut sortir de la démarche de culpabilisation pour entrer dans une démarche de solutions. Dans les problèmes de pollution, d’inondations ou de gestion de l’eau, nous n’avons pas intérêt à chercher les coupables…Parce que nous sommes tous coupables : industriels, agriculteurs, citoyens et même les élus…et j’ai l’habitude de dire «  surtout nous, les élus ».

 

-         Les industriels sont coupables parce que pendant des années, ils ont oublié la nature au profit de la production. Mais pourquoi l’ont-ils fait ? Parce que la société, c'est-à-dire nous, leur a demandé de créer des emplois, de produire plus, de produire moins cher. Quand on me dit : «  Les industriels sont coupables », je réponds : « La société est coupable ».

 

-         Les agriculteurs sont montrés du doigt parce qu’ici, ils ont défriché, parce que là ils ont trop nitratés, parce que là bas ils ont pollué. Mais pourquoi l’ont-ils fait ? Parce que la société, c'est-à-dire nous, leur a demandé de produire plus et de produire moins cher. Les agriculteurs ne sont pas coupables, c’est la société qui est coupable.

 

-         Les citoyens, et notre génération en particulier, ont été élevés avec cette idée, que j’évoquais tout à l’heure, que l’eau est indestructible, renouvelable et éternelle. De plus,  l’eau ne valait pas chère. Pourquoi se gêner, pourquoi économiser, pourquoi se priver. Notre société a réalisé, bien tardivement, que l’éducation du citoyen était devenue indispensable.

 

     Parce que le pétrole était un liquide précieux, on a su inventer des solutions de rechange. Maintenant que le problème de l’eau se pose, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de solution de rechange. Et que, comme en médecine, la prévention est un moyen indispensable de résolution de nos problèmes. Le meilleur moyen de soigner une maladie, c’est de ne pas tomber malade.

 

-         Et les élus, enfin. Nous, les décideurs, les donneurs d’ordre et les forgerons de la loi, combien de bêtises n’avons-nous pas faites, combien d’erreurs n’avons-nous pas commises, combien de compromissions n’avons-nous pas acceptées sous prétexte de développement économique, d’aménagement du territoire ou de complaisances électoralistes. De plus, nous, élus, nous avons tous le même défaut : nous sommes des obsédés du goudron….. Et quand on voit les inondations, quand on déplore l’érosion des sols ou quand on est confronté à des phénomènes de pollution massive,

·        on regrette certains aménagements,

·        on regrette la disparition des certaines zones humides,

·        on regrette certains permis de construire,

·        on regrette notre manque de vigilance.

 

6ème  Commandement : Nous devons, désormais, intégrer dans nos esprits, dans nos schémas décisionnels, donc dans nos réalisations, un volet « Conséquences environnementales ».

Cela doit devenir un réflexe et si, cette prise en compte alourdit financièrement votre projet, dites-vous bien qu’un investissement de départ est toujours moins important qu’une dépense de réparation future.

    De plus, il faut avoir le courage de sanctuariser certaines zones du territoire. Nous l’avons fait au département, nous l’avons fait sur le littoral. Cela a créé des mini-révoltes, des rancoeurs et des animosités….Mais au bout de 20 ans, on nous a dit : « C’est vrai ! En fait, vous aviez raison ».

   

7ème Commandement : Nous devons entrer dans une logique d’efficacité.

     Notre société a une fâcheuse tendance à nous pondre, bien souvent, des lois inapplicables ou des décrets purement technocratiques. A nous, de savoir faire passer le message du pragmatisme, de l’efficacité et du réalisme de terrain.

    Quand on est un élu local, on connaît vraiment l’âpreté des problèmes et le poids de la responsabilité. Et c’est nous qui essayons de respecter les lois et c’est nous qui essayons d’appliquer les décrets. De plus, c’est nous qui risquons la prison et contrairement aux techniciens, nous passons à la toise électorale tous les 6 ans.

    Alors sachons faire remonter le message de la base, le message des acteurs de terrain.

 

8ème Commandement : Il n’y a pas de solution unique, vous le savez. Les solutions sont multiples. Elles dépendent de la géographie, de la géomorphologie, de l’occupation spatiale de votre territoire et, permettez moi de rajouter, de l’imagination des gens. Toutes les idées qui permettent une amélioration de l’état écologique de l’eau, sont bonnes à prendre.

 

9ème Commandement : Il faut, toujours garder à l’esprit que le problème est global. Quand on vous parle du bon état écologique de l’eau, nous vous parlons

-         De l’eau sous terre, dans nos champs captants ou ailleurs,

-         De l’eau de surface, rivières, lacs, ruisseaux et mares

-         De l’eau de nos zones côtières qui, vous le savez, vous le voyez, a une fâcheuse tendance à se dégrader.

 

   Et les zones humides ont, dans cette démarche qui doit être, avant tout, pragmatique, un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité, dans son rôle de réservoir hydraulique et dans son rôle d’assainissement. Lorsque ma commune a été déclarée « Champ captant irremplaçable », je me suis étonné de voir que le marais de Guînes n’était pas classé en zone très vulnérable, alors que dans ce marais, il existe plusieurs stations de pompage. Les spécialistes m’ont répondu : «  C’est simple, Mr POHER, la meilleure des station d’épuration, c’est votre marais. Le champ captant situé sous votre marais, ne risque pas grand-chose ».

 

10ème et dernier Commandement : La solution sera collective ou ne sera pas. C'est-à-dire que si nous voulons réparer nos erreurs et léguer à nos enfants un monde plus sain, avec une eau digne de ce nom, il faut nous unir : Collectivités locales, collectivités territoriales, Etat, socioprofessionnels, associations et citoyens. L’enjeu est noble mais les contingences financières sont énormes. Seuls, nous ne pouvons pas grand-chose ; ensemble, nous pouvons essayer de réparer. Et s’il y a bien un domaine où l’on se doit de créer et d’appliquer le principe de solidarité, c’est dans le domaine de l’eau. Et cette solidarité doit être effective dans la philosophie, effective dans l’action et effective dans les financements. L’eau est à 90% en milieu rural et c’est les ruraux qui doivent la protéger ; et pourtant les ruraux sont moins riches que les urbains. Si l’on veut que les ruraux soient motivés et efficaces, il faut leur montrer concrètement que nous sommes solidaires sur chaque action et sur chaque dossier.

 

   Voila ce que je tenais à vous dire. Mais sachez, qu’avant d’être le Président du Comité de Bassin, je suis avant tout le maire d’une commune située sur un champ captant irremplaçable, le maire d’une commune régulièrement touchée par des inondations et un vice-président du CG, conscient de l’importance de nos décisions.

 

   C’est pourquoi, je peux vous assurer que

 

-         Le CG saura être à vos cotés dans ce combat pour l’eau. Nous avons décidé de l’eau sera une de nos priorités politiques. Et dans le cadre de la réorganisation du CG, nous venons de créer un pôle Aménagement du territoire et développement durable. C’est tout un symbole. Symbole que nous prenons en compte, encore plus qu’avant, la notion d’environnement ; symbole que nous voulons être des acteurs de la solidarité.

 

-         Et je peux vous assurer que l’Agence de l’Eau saura, dans l’élaboration de son 9ème programme être aux cotés de tous ceux qui se montrent volontaristes. La Commission Programme avait 3 commissions de travail : les collectivités, l’industrie, l’agriculture. A la fin du mois, nous proposerons la création d’une 4ème commission : la commission « Milieux naturels ». Simplement pour bien montrer que le maintien des habitats et de la biodiversité sont aussi des thérapeutiques efficaces pour une guérison indispensable.

 

Mesdames et Messieurs, je sais que vous avez besoin de nous ; Mais je me dois de vous confirmer que nous avons surtout besoin de vous. L’eau mérite bien ce consensus. Et merci de votre engagement, de vos idées et de ce que vous ferez.

 

   En agissant pour l’eau vous ferez

*   simplement votre devoir de citoyen,

*   consciemment votre devoir d’élu et surtout, ne l’oubliez pas,

*   naturellement votre devoir naturel de parent. Et ça, Mesdames et Messieurs, ça n’a pas de prix.

 

/ Hervé Poher

 

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Hervé Poher             

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