Eden 62
Desvres, le 4 mai 1995.
Chers amis.
Après 17 années de concubinage avec vous, je me dois de vous quitter. Je ne le fais pas de gaieté de cœur, mais la vie politique et administrative est ainsi faite et ce processus était prévu.
Je voulais vous redire combien j’avais été heureux et fier d’être le président d’Eden 62. J’y ai mis tout mon cœur, toute mon énergie et toutes mes passions. On disait, bien souvent « Poher, c’est Eden »… Ce qui était un peu vrai… ou « Eden, c’est Poher », ce qui était un peu exagéré. Mais cela voulait simplement signifier que j’étais totalement incrusté dans cette fonction de président et que j’étais totalement en symbiose avec vous.
Et si j’y ai mis autant de cœur, c’est simplement parce que les adorateurs de la libellule sont forcément attachants… Parce qu’une libellule, c’est attachant. J’en suis intimement la victime.
Et si j’y ai mis autant d’énergie, c’est que les réseaux « anti », les groupuscules « d’intérêt personnel » ou les « politicards » de bas-étage sont encore nombreux… Et les principes, la philosophie et l’âme d’Eden doivent être défendus, pied à pied, jour après jour, action après action. Certes, en faisant cela, on ne se fait pas que des amis… C’est mon cas mais j’en suis intimement fier.
Et si j’y ai mis autant de passions, c’est simplement parce que la protection de l’environnement, des paysages et des ambiances est un sujet majeur pour l’avenir et je suis sûr que d’ici quelques années, aucune politique ne pourra être validée si elle n’inclut pas la protection des paysages, de la biodiversité, des espèces et la lutte contre le changement climatique. J’en suis intimement persuadé.
Alors. Continuez à être ce que vous êtes ; continuez à faire ce que vous faites ; continuez à nous faire rêver par vos histoires, vos photos et votre vécu.
J’en ai besoin ; mes petits-enfants en ont besoin ; notre société en a besoin.
Merci pour tout… « Et que la force soit avec vous. »
Amicalement.
« Les amoureux des libellules ne sont pas toujours à l’aise dans un monde de crocodiles… Et, à contrario, les éléphants ne sont jamais à l’aise dans un champ... de pâquerettes. »
Hervé Poher