Un déplacement de la commission a été effectué en Corse afin d'évaluer l'intérêt de modifier la loi Littoral pour permettre la crétion d'autres centres d'enfouissement technique.
Sénat/ Réunion de commission/ Compte-rendu du déplacement en Corse.
« J'ai été faussement étonné de découvrir que nous parlions la même langue que les Corses, mais que nous ne vivions pas dans le même pays.
Voilà deux décennies que, nous, élus locaux, subissons toutes sortes de pressions pour faire évoluer le système de collecte des ordures ménagères : Tri sélectif, aménagement de décharges, ressourceries, incinérateurs... La loi nous l'impose, l'augmentation des taxes sur les mises en décharge nous y incite. Sur le continent, on pratique le tri, la valorisation et au stade ultime, en dernier recours, c’est l'incinération et la décharge.
En Corse, c'est d'emblée la décharge. On ne les a pas obligés à faire toute une évolution comme la nôtre… Et tous ces déchets sont transportés en camion et comme tous les camions de transport appartiennent à la même famille... Je n'en dirai pas plus...
Deuxième remarque. La collectivité territoriale de Corse ne souhaite qu'une seule chose : le tri. Elle ne veut pas d’incinérateur et pas de structures spécialisées. Mais le tri sélectif, ça ne se fait pas comme cela ! Il faut des années pour le mettre en place. Il faut faire intervenir les ambassadeurs du tri, modifier les habitudes, habituer les gens, etc. Cela ne se fait pas du jour au lendemain.
Alors, c’est un peu le système corse. Le Préfet nous a dit qu’il « avait 1 million d’euros en réserve, au cas où… Et si on est embêté, on devra exporter les déchets sur le continent ». Mais l'exportation, c'est une solution un peu trop facile : je ne crois pas que sur la côte, on ait particulièrement envie d'assumer les ballots de déchets corses comme l'année passée.
En conclusion : Il ne faut pas toucher à la loi Littoral spécialement pour la Corse. Cela créerait un précédent qui pourrait donner des idées à tous les insulaires. L'île de Beauté mérite son nom et il faut qu’elle le reste. La Corse est un pays merveilleux et les corses sont des gens sympathiques. Mais je suis sûr que les Corses sauront prendre les décisions qui s'imposent si l'on se montre un peu strict avec eux. C'est en tout cas ce que je leur souhaite…
… La Sardaigne, voisine de la Corse, est réputée être une île « zéro déchets » et dotée d'une économie circulaire. Je m'y suis rendu, la situation est « moins pire » qu'en Corse, mais la réalité reste très éloignée des discours !
Hervé Poher