Lumbres/ 07.06.2012/ Eléctions législatives
Bonjour à tous. En disant cela, je suis sûr de n’oublier personne.
Alain a de grandes qualités mais celle qui dépasse les autres, c’est le fait que quand il a parlé, on n’a plus grand-chose à dire. Et c’est reposant ! C’est comme pendant la campagne, quand on fait du porte à porte : c’est lui qui parle et moi, j’attends derrière, dans le jardin. Les gens doivent se demander ce que j’attends !
Mais permettez-moi d’abord de dire :
« Bonjour à Lumbres ». Cité incontournable, cité inévitable et cité inséparable de l’histoire rurale, de l’histoire de ce département… De l’histoire du Pas-de-Calais.
« Bonjour à Lumbres », véritable épicentre de cette nouvelle circonscription. J’eusse aimé que l’épicentre soit Guînes. Mais ce n’est pas Guînes, ni Marquise, ni même Desvres, contrairement à ce que disent certains. C’est Lumbres. Ce n’est pas Ardres, Fauquembergues ou Pernes… C’est Lumbres. Le point d’équilibre de cette circonscription, regardez sur une carte, c’est bien Lumbres.
« Bonjour à Lumbres », où il y a eu quelques grands noms, dont un plus grand que les autres : Bernard Chochoy. Bernard Chochoy qui fut maire, vice-président de la Région, Président du Conseil Général, Sénateur, Député, Secrétaire d’état… Aujourd’hui, s’il se présentait à des élections, on dirait que c’est un affreux cumulard !!! On le dit bien de moi en ce moment. Mais il en avait les capacités ; il en avait le talent ; il en avait donc le droit.
« Bonjour à Lumbres », la ville de Jean-Claude. Jean-Claude Leroy qui est la première personne que j’ai connue au Conseil Général. Pendant plus de 15 ans, nous étions assis l’un à côté de l’autre. C’est lui qui m’a appris mon rôle de Conseiller Général car je n’y connaissais rien. Et comme le hasard fait que nous avons à peu près le même âge… 15 jours de différence… Et je le dis ici, comme nous l’avons tous dit ailleurs : le candidat naturel, normal et logique de cette nouvelle 6ème circonscription, c’était Jean-Claude. Nous l’avons tous dit. Cette nouvelle circonscription est composée par 40% de l’ancienne 3ème, un peu de la 6ème, un peu de la 7ème et de la 8ème ; Jean-Claude pouvait et avait toute légitimité à être le candidat. Mais, vous le savez, il a décidé de prendre une autre route : il est devenu sénateur. On peut le comprendre ; je peux le comprendre. Pendant des années, j’ai vu Jean-Claude arriver au Conseil Général comme un vrai zombie. Pour le taquiner, je disais même qu’il s’adonnait à la fumette… Tellement il avait l’air fatigué. Et à chaque fois, il me racontait les 300 ou 400 kilomètres qu’il avait faits dans son week-end pour aller à telle ou telle kermesse, à telle ou telle fête de village…Et il était crevé… J’étais même prêt à lui faire une ordonnance. Alors au bout de 10 ans, il a pris un autre chemin. On peut le comprendre.
« Bonjour enfin à Lumbres », aux élus, aux non-élus, aux citoyens et un bonjour particulier à Dominique Rembotte qui est ma complice au sein du Parc. Et quand je dis cela, n’y voyez pas malice. Et j’en profite pour la remercier de ce qu’elle a fait et de ce qu’elle fait pour le Parc.
Hier encore, on m’a dit : « Un meeting, ça ne sert à rien ! Surtout à la fin ! Les gens ont déjà leur opinion. » Sans doute, mais un meeting, ça permet de se voir, de s’entendre, d’expliquer, de comprendre, de se faire connaitre… C’est vrai, dans mon coin, on dit, en regardant les affiches : « C’est qui à côté de Poher ? » et ici, on dit : « C’est qui à côté de Méquignon ? ».
Et puis, un meeting, ça permet aussi de parler de la campagne… Sur la forme et sur le fond.
Sur la forme d’abord. Quelques anecdotes. Certaines dont j’ai déjà parlées mais qui me font bien rire.
Dès le début, on nous a affublés de sobriquets : Laurel et Hardy, Pic et Poc… Cela ne m’a pas vexé ; l’essentiel est qu’on parle de nous. « Dites du bien, dites du mal ; le principal, c’est d’en parler. » Quand j’étais maire et que je trouvais que les gens ne parlaient pas assez de moi, j’envoyais quelqu’un dans les cafés en lui disant de raconter n’importe quoi sur moi, histoire de faire causer les gens…
Alain m’a affirmé que la campagne électorale le faisait maigrir ! Permettez-moi de dire 2 choses : tout d’abord, qu’il a de la marge et ensuite, que sa balance ne doit plus marcher pendant les périodes électorales.
Pour faire la première photo de campagne, je me suis disputé avec tout le monde. Ils ne voulaient pas celle que vous avez devant vous. Et moi, je voulais celle-là : c’est l’une des rares où je suis souriant… car tout le monde sait que le sourire n’est pas une nature très prononcée chez moi.
J’avais le droit à 596 affiches car il y a 596 emplacements. J’en ai fait faire 1600… Et je ne suis pas sûr d’en avoir assez. Car figurez-vous que j’ai découvert quelque chose de curieux. Comme dans la science, on connait le réflexe de Pavlov… En période électorale, ma tête sur les murs provoque chez certains un réflexe d’arrachage systématique.
Nous sommes 13 candidats ; 13 à table… Heureusement que je ne suis pas superstitieux… D’autant qu’en arrivant, j’ai vu un chat noir et qu’en plus, là-bas, il y a des travaux et je suis passé sous une échelle.
Dernière anecdote. Alain est terrible en campagne. J’ai dit hier qu’il faisait une campagne électorale comme s’il faisait du syndicalisme : Il ne lâche rien et tire au bazooka sur tout ce qui bouge. Alors, un jour, je lui ai dit qu’il fallait prendre les formes, qu’il fallait être plus diplomate, plus policé… Il m’a répondu : « Ne t’en fais pas ; c’est comme les gendarmes : il y en a un qui fait le méchant et l’autre fait le gentil !! Moi, je fais le méchant ; toi, tu fais le gentil ! »
Voilà pour ces quelques anecdotes, mais rassurez-vous, il m’en reste d’autres que je mettrai dans mon livre de mémoires.
Sur le fond, maintenant. Ma candidature, notre candidature était inévitable.
Inévitable parce je suis porteur d’une légitimité historique. Vous le savez : en 1997, suppléant de Dominique Dupilet alors que pas grand monde ne voulait l’être… pour diverses raisons. Puis suppléant de Jack Lang en 2002 et 2007. 15 ans, 15 ans d’apprentissage… Vous ne pensez pas que j’ai aussi le droit, après 15 ans d’apprentissage de faire le boulot ?
Candidature inévitable parce qu’il y a une légitimité de territoire. Alain vous l’a dit : nous habitons ce territoire, nous vivons dans ce territoire, nous respirons dans ce territoire. Il a sa maison à Fauquembergues ; moi, j’habite à Guînes et j’ai même laissé ma plaque de médecin. Savez-vous que sur les 13 candidats, seulement 5 habitent dans la 6ème circonscription. Et sur les 5, il y a 3 guînois… J’aurais préféré être le seul guînois…
Candidature inévitable parce qu’il y a une légitimité de l’honneur… Pour montrer à certains que tout n’est pas permis et que nous sommes des élus, des hommes et des citoyens… que nous ne sommes pas que des numéros ou de la pâte à modeler. Nous avons une certaine dignité et nous avons le droit au respect.
Candidature inévitable parce que cette circonscription est énorme… C’est un découpage de fou ! 95 kilomètres de Wissant au bout du canton d’Heuchin ; 165 communes ; 45 minutes pour aller de Guînes à Fauquembergues… C’est-à-dire, 1 heure et demi pour aller de la mer au Ternois… Et encore, je roule vite ! Et pour représenter cette circonscription gigantesque, il faut se partager les tâches ; un au nord, un au sud et il faut la connaitre, cette circonscription : il faut la sillonner, la labourer, la pratiquer, la sentir… Bref, ce que nous faisons depuis des années, parce que nous vivons et nous connaissons nos territoires.
Candidature inévitable parce qu’il reste tant à faire et tant à défendre ; cela ne veut pas dire que nos prédécesseurs n’ont rien fait ; cela veut dire que la société évolue, les esprits évoluent et les problèmes naissent et s’imposent. Il y a 10 ans, on ne vous aurait pas parlé d’internet et du téléphone en milieu rural… Ce n’était pas une priorité.
Mais pour bien faire, pour résoudre ces problèmes, il faut avoir de l’expérience… Du moins, c’est préférable ! Et de l’expérience, nous en avons.
J’ai été maire de Guînes pendant 12 ans. Je connais les problèmes des maires, les angoisses des maires quand il faut élaborer un budget, se battre pour des subventions, ne pas savoir comment on monte un dossier et se poser des questions sur l’avenir. Je connais la difficulté du métier de maire.
Je suis encore président de la communauté de communes des Trois-Pays. Et dans cette communauté, j’ai fait plein de grandes et belles choses : les premières haltes-garderies en milieu rural ; le premier CIAS du nord de la France, pour plus de solidarité… Et le mot solidarité n’est pas un gros mot ! le transport à la demande et les premiers programmes de travaux pour lutter contre les inondations. Et bien d’autres choses encore…
Et depuis 1994, je suis au Conseil Général. Je suis dans toutes les commissions qui s’occupent de la ruralité, FARDA, 5ème et 6ème commissions. Je connais, comme Alain, tous les dossiers qui vous concernent, qui vous préoccupent. Depuis 1997, je suis vice-président chargé de la santé, de l’environnement et depuis quelques mois, des transports.
Et en tant que vice-président chargé de la santé, j’ai créé les PRS, programme Régionaux de Santé pour faire plus de prévention dans notre département. Je suis aussi le papa d’Opaline 62, cette belle structure qui permet de faire du dépistage gratuit, pour les femmes après 52 ans, à la recherche du cancer du sein.
En tant que responsable de l’environnement, je dirige Eden 62, qui gère 5000 hectares dans ce département… Propriétés du Conseil Général ou du Conservatoire du Littoral. Je suis en plus responsable de tout ce qui concerne le développement durable et l’Agenda 21.
Et enfin, pour les transports, j’ai participé, avec Alain, à l’élaboration du nouveau schéma de la mobilité… Plus de 100 heures de réunion… avec de nouvelles lignes de transport départemental… avec un tarif unique à 1 euro quel que soit la destination ou la distance… avec 2 aller-retour par jour et avec la gratuité pour les jeunes jusque 18 ans inclus… Pourquoi 18 ans inclus ? Pour qu’ils aient le temps de passer leur permis.
Et dernièrement, j’ai pris la présidence du Parc ! Ce n’est pas un cadeau, cette présidence ! Mais j’ai un rôle, un devoir : récupérer le label et faire signer la charte à toutes les communes. Ce ne sera pas facile parce que les problèmes existent dans chaque commune : urbanisme, vie sociale, aménagement du territoire… Mais j’ai un devoir : je dois réussir. Je suis là pour quelques mois, en CDD. Pourquoi moi ? Simplement parce que je suis responsable, depuis 1999, de l’opération Grand Site des Caps. Et que, l’année passée, nous avons obtenu le label Grand site de France… Le site des Caps fait désormais partie des 10 plus beaux sites de France. Ce n’était pas évident, mais nous avons réussi. Alors, le président Percheron m’a dit : « Tu as été chercher le label pour le Grand Site, avec tes dents. Pour le Parc, tu feras la même chose avec les dents. » Voilà pourquoi, je suis président du Parc.
Alors, si vous additionnez toutes ces responsabilités, on finit par me traiter de cumulard. Je suis peut-être cumulard, mais moi, au moins, j’ai de l’expérience et je connais les dossiers. De toute façon, je ne resterai pas cumulard puisque j’ai pris l’engagement que si j’étais parlementaire, j’abandonnerais tous mes postes dans un exécutif. Vous me direz que j’ai pris un engagement avec une famille qui m’a rejeté !!! Alors cet engagement pourrait ne pas valoir grand-chose. Mais je suis assez bête pour le respecter car, contrairement à d’autres, je respecte toujours mes engagements.
Et en plus de l’expérience, dans ce territoire, pour bien faire, il faut aussi connaitre les dossiers.
Et qui pensez-vous le mieux placé pour défendre l’école en milieu rural… Pas une personne qui vient de la ville, qui habite en ville et qui ne connait même pas nos classes uniques et nos RPI. Il ne suffit pas de venir dans nos villages, au moment des élections, pour défendre nos écoles !
Qui est le mieux à même de défendre nos services publics… Et je mets la médecine dans le service public. Même avec un fonctionnement libéral, la médecine est un service public. Et tout le monde sait qu’un village ne peut vivre que s’il y a un médecin dans un rayon raisonnable, une pharmacie et des paramédicaux pas trop loin… Qui peut parler de tout cela, si ce n’est que des gens qui habitent et qui vivent dans ce territoire.
Qui peut parler de l’aménagement du territoire, du désenclavement de nos villages, de la lutte contre les inondations… Si ce n’est des élus qui ont eu des responsabilités dans ce territoire ?
Qui peut parler et défendre l’agriculture si ce n’est des élus du territoire agricole. Je le dis d’autant plus facilement que j’avais une formation d’urbain et que j’ai appris, au fil du temps, ce qu’était l’agriculture. Et je l’avoue, je me suis beaucoup disputé avec les agriculteurs… Tellement disputé qu’on a fini par se comprendre. J’ai évolué dans ma façon de voir leur profession ; ils ont évolué dans leur façon de voir mes pôles d’intérêt. Et maintenant, nous nous entendons bien et les choses sont claires. Dominique Rembotte peut en témoigner au niveau du Parc.
Et les traditions ! Qui peut aider à garder les traditions ? Si ce n’est des gens du territoire, des gens qui ont été confrontés au fonctionnement, aux usages et aux pratiques du territoire. Et permettez-moi de parler de la chasse. Parce qu’en ce moment, tout le monde courre après la voix des chasseurs et parce que le Président Schraen et le vice-président Taccoen sont présents dans cette salle. Et je les en remercie sincèrement. Tout le monde sait que depuis des années, je me suis beaucoup disputé avec les chasseurs, que je me suis violemment disputé avec les chasseurs… Mais qu’à force de se disputer, les chasseurs ont appris à m’entendre et moi, j’ai appris à les écouter. Et c’est cela le principal. Le principal, c’est de se rencontrer, c’est de dialoguer et c’est de s’écouter. La dernière fois que nous avons mangé ensemble, Président Schraen… je ne suis pas sûr de me rappeler du menu, mais au moins, on a parlé et il en est sorti quelque chose. Et ce soir, je le dis honnêtement, je suis content : d’un côté, j’ai les gens d’Eden 62, de l’autre, la fédération des chasseurs… Et ils sont dans la même salle… Dans cette histoire, je n’ai qu’un seul mérite : j’ai montré qu’on pouvait avoir un dialogue.
Voilà, Mesdames et Messieurs, pourquoi ma candidature était inévitable. Inévitable et elle s’est fortifiée au fil des semaines, au fil de la campagne.
Fortifiée par nos arguments : l’expérience, l’efficacité et le terrain. Personne ne peut nous nier l’expérience, l’efficacité et la pratique du terrain.
Fortifiée par notre comité de soutien. Quand Eric a voulu créer un comité de soutien, ma fille, qui s’est occupée de politique dans le Nord, m’a dit : « Un comité de soutien, ça ne sert à rien ! » Mais quand vous êtes à plus de 1500… Que les grands élus sont 27 membres du Conseil Général qui soutiennent un exclu… qu’on appelle un dissident… Qu’il y a 42 maires, plus de 180 élus municipaux et près de 1200 citoyens… Ca fait chaud au cœur… Et vous ne pouvez pas savoir tous les messages de soutien que l’on reçoit.
Fortifiée, enfin, par les arguments de nos concurrents ou de nos adversaires… Quand ils disent que ma candidature, c’est de la vanité masculine. Malgré mes longues études, je ne savais pas que la vanité était une spécificité masculine… Je connais aussi des femmes vaniteuses !
Ensuite, on a dit que j’étais un horrible cumulard… Celui qui a dit cela est un jaloux ! Car pour être cumulard, il faut d’abord être élu et comme il n’arrive pas à se faire élire, il en devient jaloux… Autant le renvoyer dans son box. ..
Un jour j’ai parlé de parachutisme et on a dit, dans les journaux, que je devrais me taire parce que j’avais soutenu Jack Lang pendant dix ans. Mais c’est justement, parce que, pendant 10 ans, j’ai fréquenté un parachutiste que je sais de quoi je parle !
Et enfin, on m’a traité de misogyne. Un misogyne, c’est quelqu’un qui a de la haine ou du mépris pour les femmes… C’est faux, archifaux… J’ai de la haine et du mépris pour certaines pratiques et certains comportements ; Cela n’a rien à voir avec une spécificité génétique, XX ou XY… J’aurais maintenu ma candidature même si la concurrence s’appelait Alfred !
Voilà, mes chers amis, pourquoi nous sommes candidats ; voilà pourquoi notre candidature est fortifiée ; voilà pourquoi nous sommes sûrs de gagner.
Et nous allons gagner pour 4 raisons :
- Pour montrer qu’il existe une justice, même en politique
- Pour montrer qu’il existe une vérité, même en politique
- Parce que nous avons fait une campagne dans la bonne humeur et que j’ai dit des bétises pour vous faire rire... et que vous avez ri
- Et parce que, surtout, le 17 juin, c’est la fête des pères et c’est la Saint… Hervé
Merci à vous tous… Et nous allons gagner !
Hervé Poher