Monsieur le Président.
Rassurez-vous, une fois n’est pas coutume : je serai bref, du moins, je vais essayer.
Bref, parce que le soleil de cette fin de semaine nous incite plus à déambuler dans la campagne et quand je dis « la campagne », je pense à la nature et non pas à la campagne électorale.
Bref parce que ce contrat a déjà été discuté, présenté et validé à la commission permanente du Conseil Général et qu’il m’a déjà été donné de parler des spécificités et de quelques originalités de ce document. Je sais bien que tout le monde n’a pas la chance d’assister à la commission permanente… Mais chacun a le droit de garder des privilèges. Et de toute façon, nous avons discuté de cette contractualisation à maintes fois, au sein de la CCTP.
Bref enfin, parce que, dans le renouvellement de ce contrat, nous avons pris deux ans de retard et on m’a toujours appris que quelqu’un qui arrive en retard doit se faire tout petit ! D’autant plus que ce retard, je l’assume personnellement.
Mais permettez-moi, quand même, quelques mots.
Lors de la présentation de ce contrat, en commission permanente, j’avais parlé de « Continuité, de confirmation, de confortement et d’expérimentation », chaque terme se rapportant à toute une série de politiques et d’actions inscrites dans le document. Et l’association de ces 3 mots « Continuité, confirmation et confortement » à un 4ème mot qui est « expérimentation » voulait montrer que la contractualisation, tout en amenant à nos EPCI un cadre rassurant, n’empêchait pas d’être inventif, imaginatif et productif. Au contraire, l’accompagnement devait nous inciter à être novateurs.
Et je dis bien « cadre rassurant » car un partenariat avec une grande structure comme le Conseil Général est forcément rassurant. Tout le monde le sait : l’angoisse de nos collectivités et l’inquiétude de nos collègues élus locaux sont en train de plomber notre fonctionnement sociétal. Des réformes financières en urgence, des réorganisations administratives et territoriales peu concertées, une précarisation de nos populations et des banquiers qui n’osent même plus vous regarder en face… Tout cela est porteur d’incertitude et les élus n’aiment pas l’incertitude !
Or, c’est humain, c’est naturel et c’est comme cela depuis que le monde est monde : Dans les périodes d’agitation et d’incertitude, on se replie sur soi et on ne bouge plus. Il en est des collectivités comme il en est des hommes. C’est-à-dire qu’on fait l’inverse de ce qui est souhaitable.
Alors, c’est rassurant d’être accompagné par une grande sœur ; c’est rassurant de se dire qu’on n’est pas tout seul dans la tempête et qu’une structure beaucoup plus importante que nous, est toujours à nos côtés ; et c’est rassurant de se dire que malgré le coup de vent, on va pouvoir maintenir un socle minimum.
Et dans ce socle minimum, je mets, bien entendu tout ce qui me semble inimaginable de ne plus faire : la solidarité, l’enfance, la culture, le service au public en milieu rural, l’aménagement du territoire… Bref, tout ce qui fait le devoir et l’honneur d’une collectivité.
Et c’est pour cela que l’accompagnement du conseil Général est essentiel et rassurant. Parce que nous, simplement au niveau de l’intercommunalité, nous sommes heureux de faire de la culture, nous sommes enthousiasmés de faire de l’enfance et nous n’avons pas honte de faire de la solidarité.
Et cette assistance rassurante va plus loin puisque le Conseil Général nous accompagne dans l’expérimentation et dans l’innovation. Je veux parler, bien entendu, de notre démarche vers un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, PLU qui va essayer d’intégrer certaines dispositions de la loi de 2005 sur le développement des territoires ruraux et sur les compétences du département et certaines mesures obligatoires du Grenelle II. Le tout devant être en harmonie avec la charte du parc naturel…
Nous le savons : L’exercice peut être aléatoire ; l’exercice semble osé ; l’exercice sera périlleux… Parce qu’il est évident que nous allons voir resurgir
Ø les vielles tentations d’égocentrisme,
Ø les vieilles balivernes d’un poujadisme local dépassé,
Ø et certains vieux réflexes de gestion locale électoraliste.
Mais
· parce que nous nous appelons la communauté de communes des Trois-Pays,
· parce que, depuis que nous avons été créé, nous avons toujours innové,
· parce que notre slogan est : « Le vert, le Vrai, la Vie »,
· parce que nous sommes intégralement, naturellement et philosophiquement intégrés dans un parc naturel…
· Parce que tout ça… nous devons avancer dans cette réflexion et montrer que chez nous, l’intérêt général n’est pas que la juxtaposition des intérêts particuliers et qu’une vision générale d’avenir, ce n’est pas un patchwork des visions personnelles du moment. Sinon, nous nous sommes tous trompés !
Mais, je le répète, l’exercice sera osé et il sera périlleux. Et c’est pourquoi je remercie le Conseil Général de son accompagnement financier, intellectuel et humain.
Monsieur le Président. Lorsque vous avez voulu la contractualisation, les choses étaient claires : « C’est du donnant-donnant ; je vous aide dans vos politiques, mais vous m’aidez dans les miennes… ». Tout cela a été parfaitement intégré… et moi, par honnêteté intellectuelle et affective, je l’ai intégré peut-être encore un peu plus que les autres.
Mais dans cette histoire-là, je peux vous l’avouer, Monsieur le Président : vous avez quand même été roulé… Parce qu’une contractualisation, ce sont des projets, certes ! Ce sont des financements, certes ! Ce sont des mutualisations, certes !
Mais c’est aussi et surtout une assurance, un accompagnement, une présence rassurante, c’est une grande sœur ( si on parle des collectivités) ou un grand-frère (si on parle des départements) et ça, vous avez oublié de l’estimer et pourtant, vous le savez, une grande sœur, ça n’a pas de prix !
Merci à vous tous.
Hervé Poher