REUNION SYMPAC. Calais, le 02/12/05
Mesdames et Messieurs.
Comme je vous l’ai expliqué, dans un courrier adressé à chacun d’entre vous, j’ai décidé de remettre ma démission de président du SYMPAC, donc de Président du Pays.
Permettez-moi de rappeler les raisons de cette décision.
Tout d’abord des raisons de disponibilités :
- J’ai été réélu, dernièrement Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie. Et mon devoir, en tant que président de cette instance, c’est de sillonner 4 départements pour y porter la bonne parole. Bernard Carpentier, qui siège aussi au Comité de Bassin, pourrait en témoigner : le challenge est important. Nous devons tous, élus, citoyens, industriels et agriculteurs, respecter une directive européenne qui fixe à 2015, le bon état écologique des masses d’eau. L’objectif sera difficile à atteindre mais nous devons tout faire pour réussir. Je crois à cette mission d’apôtre et je dois m’y consacrer.
- Vous le savez peut-être, j’ai été aussi élu, il y a 15 jours, Président de la Conférence Sanitaire du Bassin littoral. Cette structure réunissant des élus, des établissements et des socioprofessionnels, doit être l’interlocuteur de L’ARH, c'est-à-dire de l’Etat, pour tous les problèmes sanitaires, fonctionnement et investissements médicaux sur un territoire allant de Dunkerque à Berck en passant par Saint-Omer. Depuis 1998, je me suis fortement investi dans ce combat pour un rattrapage sanitaire au profit de la Région Nord/ Pas-de-Calais et de notre littoral, en particulier. C’est pourquoi, tous les membres de la Conférence m’ont demandé d’être le fer de lance de ce nouveau challenge. Cela aussi me prendra du temps.
Mais la seconde raison est probablement plus importante que ces besoins de disponibilité : Je tiens, avant tout à respecter une parole donnée. Lors de la modification des statuts, certains avaient souhaité que le mandat de président soit limité à un an. L’inscrire dans des statuts était impossible, mais je m’étais engagé à respecter cette règle. Parce que l’honneur d’un élu, c’est de respecter sa parole, je démissionne donc aujourd’hui.
Vous le savez, les élus et ceux que l’on qualifie de politiques ont mauvaise presse. Le dernier sondage publié montre que 80% de la population n’a plus confiance dans l’action politique. Déviance de notre société médiatique où les gens assimilent le travail de terrain des élus locaux à ce choc des ambitions que nos responsables politiques montrent régulièrement à la télévision. C’est à nous, parce que nous sommes les plus proches des gens,
- de démontrer que l’action sur le terrain est une tache noble,
- que l’engagement pour le bien public est éminemment respectable
- et que l’ambition est souhaitable quand elle est au service des autres.
Et pour se faire, la première des choses à s’imposer, c’est de montrer à nos concitoyens que nous savons respecter nos engagements et que l’action est plus importante que les titres.
J’ai accepté d’être le premier président du Pays de Calais. Non pas parce que je crois aux vertus du mille-feuille administratif, non pas parce que je sois avide d’une carte de visite surchargée, mais simplement parce que je suis persuadé que la concertation, l’échange et la dynamique collective entre nos EPCI ne peut-être qu’un plus pour chacun de nous.
Bien sûr nous sommes tous attachés à nos collectivités et c’est légitime ;
Bien sûr, nous sommes tous fiers de nos innovations et c’est naturel ;
Bien sûr, nous sommes tous persuadés pouvoir être porteurs d’idées géniales et c’est humain.
Mais la résolution de nos problèmes sera collective ou ne sera pas. Et je l’ai souvent répété, notre seul intérêt doit être le bien-être de nos populations et surtout pas l’enjeu du pouvoir avec ses mesquineries et sa mauvaise image.
J’ai accepté d’essuyer les plâtres et de faire ce qui est bien souvent le plus ingrat, c'est-à-dire de mettre la machine en route. J’attendais un signe fort de la Région qui se doit d’être notre partenaire privilégié. Je m’en suis très souvent ouvert au Président Percheron. Ce signe arrive enfin, puisque une réunion des Présidents de Pays est organisée, à Lille, le 9 Décembre prochain. J’attendais un signe, c’est mon successeur qui l’aura.
J’ai toujours défendu l’idée d’un Pays du Calaisis, me mettant, vous le savez, en porte-à-faux avec certaines instances dont je suis membre. Mais l’important, ici comme ailleurs n’est-il pas d’être en phase avec ses convictions plutôt de céder à la pensée unique. D’autant quand on est persuadé qu’à terme, on aura raison. A titre personnel, je serai toujours au service du Pays, d’autant que mes différentes fonctions me mettent, directement, en prise avec certains domaines inscrits dans notre charte. Donc, si vous ne me subissez plus en tant que président, je serai, pourtant, votre interlocuteur incontournable dans bien des dossiers.
Voilà ce que je tenais à vous rappeler. Concertation, dynamique collective et service au public doivent être les 3 mots d’ordre de ce Pays.
Permettez-moi de terminer en citant une phrase qui m’est très chère : L’homme n’est pas ce qu’il dit, l’homme est ce qu’il fait. Ici comme ailleurs, parlons peu et faisons beaucoup.
Merci à vous tous.
Hervé Poher