Intervention à Paris lors d'un débat sur la disparition des Conseils Généraux.
Je vais en décevoir certains mais je représente un département qui a décidé de rentrer en résistance. En effet, nous avons voté une motion de résistance… A l’unanimité ! C’est-à-dire le PS, le PC, l’UMP, les indépendants … et même les exclus- dissidents (et chez nous, ils commencent à être nombreux !)
Motion de résistance parce que nous avons été choqués, révoltés et nous nous sommes sentis ulcérés par ce qui s’est passé. Oui, je dis bien ulcérés par ce qui s’est passé… Sur la forme et sur le fond.
Sur la forme d’abord :
Annoncer la disparition des conseils départementaux au milieu d’un discours de politique générale, sans en avoir averti les premiers intéressés, sans avoir consulté et sans avoir expliqué… Nous avons pris cela pour du mépris !
Ensuite, tous ici, nous avons fait campagne pour François Hollande… Même les exclus… Et que disait François Hollande… Il ne parlait pas de la disparition des départements ! Au contraire, il voulait renforcer leur pouvoir et leur donner plus de moyens. Revoyez le discours de Dijon.
Et cette façon de sortir des sondages… Ici 60% des français veulent la disparition des départements ; là, 19% des budgets des collectivités territoriales ne servent à rien parce qu’ils sont affectés à des doublons ; là enfin, 99% des français ont confiance en leurs pompiers et seulement 13% ont confiance dans les politiciens.
Et enfin, il faut arrêter de dire : « Ceux qui ne veulent pas la réforme sont des conservateurs » ou « Ce sont des notables ringards et à la limite de la sénescence ». C’est quoi cette façon de faire ? On a quand même le droit de penser différemment et de le dire !
Et sur le fond, là aussi, nous sommes choqués et ulcérés.
Je viens du 62, du Pas-de-Calais. Vous savez, ce département qui n’a pas été gâté par l’histoire. Dans tous les domaines…
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Au niveau social, ce n’est pas facile… et nous avons notre social interne mais aussi celui qui vient de l’extérieur… C’est chez nous que se pose le problème des migrants et des mineurs étrangers ! C’est à Calais ! Voyez ce qui se passe aujourd’hui…
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Au niveau économique car nous avons subi le choc de la mine, de la métallurgie et du textile !
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Au niveau environnemental avec les guerres, l’industrie et l’omniprésence de l’agriculture.
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Et au niveau sanitaire… J’arrête là car je ne voudrais pas vous faire pleurer.
Mais tous ces problèmes nous les avons pris à bras-le-corps, avec le Conseil Général, et nous sommes en train de sortir la tête de l’eau… Enfin… Et, en plus, on commence à obtenir des récompenses et des labels…
Alors, nous annoncer comme ça la disparition des Conseils Généraux… Eh bien oui… oui, nous sommes ulcérés !
Hervé Poher