Mairie de Guines
M,M,M
Monsieur le Président, c’est toujours un honneur et un plaisir de vous recevoir au sein de la mairie de Guînes et dans le territoire des Trois-Pays. Mairie que vous connaissez bien, territoire qui vous est, on ne peut plus, familier.
Votre présence, aujourd’hui, en plus d’être une visite amicale dans un coin de ruralité, est aussi une démarche officielle qui va nous permettre de valider la contractualisation entre la Conseil Général et la CCTP.
Nous faisons partie des premiers contrats élaborés et validés par l’instance départementale. Et ce n’est pas un hasard.// Si nous avons été parmi les premiers, c’est que nous étions volontaires pour servir de cobaye et que la contractualisation est un processus que nous pratiquons, déjà, depuis plusieurs années. Et, c’est pour cela que, localement, nous savons que, dans cette démarche, nous pouvons trouver des avantages pour chacun des partenaires :
1er avantage : Le mot de contrat fixe bien les règles du jeu. Il faut que, dans une discussion pour élaborer ce document, chacun y trouve son compte. J’ai l’habitude de dire, c’est du gagnant/gagnant.
La collectivité locale expose ses ambitions, ces projets et ses difficultés ; Le Conseil Général nous dit, franchement, où il peut et où il veut nous accompagner, dans le cadre de ses propres politiques ou même dans le cadre de certaines politiques innovantes. Ce n’est pas une démarche d’une collectivité qui cherche des financeurs ; c’est une véritable démarche partenariale.
2ème avantage : Pour l’EPCI, l’élaboration d’un tel contrat nous oblige à analyser nos politiques et à décortiquer nos projets. Et soyons francs, cela nous oblige à faire le tri et à fixer nos vraies priorités qui, si c’est possible, doivent être en adéquation avec les compétences et les volontés du Conseil Général. Quand 2 volontés et 2 politiques se rejoignent, le vrai gagnant, c’est l’usager, c’est l’habitant, c’est notre concitoyen. C’est ce qu’on appelle « la dynamique collective ». Cela nous oblige aussi à sortir d’une vision locorégionale qui peut se défendre électoralement, mais qui est malvenue quand on fait du social, du développement économique ou un véritable aménagement du territoire. Devant certains enjeux, le poujadisme local n’a pas de raison d’être.
Pour le Conseil Général, cela donne une meilleure visibilité financière pour les 3 années qui viennent, tout en étant en contact permanent avec les collectivités locales. Et ce contact permanent ne peut apporter que des plus.// Les EPCI exposant certaines problématiques, l’assemblée départementale peut essayer de nous aider à trouver la réponse.
3ème avantage : Il est indispensable que chacun valorise les politiques de l’autre. Dans une journée classique, l’habitant lambda ne peut pas faire autrement que de passer dans des réalisations, des structures ou des politiques dépendants du Conseil Général. Et il est bon de le rappeler régulièrement. De même, si cet habitant lambda demeure dans les Trois-Pays, il devra, automatiquement, croiser des réalisations ou des compétences de l’EPCI. Mais dans cette démarche, il n’y a pas de compétition…. Il y a synergie et complémentarité : l’un amenant beaucoup parce que c’est dans ses compétences ; l’autre amenant un peu parce que c’est sa volonté ou son devoir. L’action sociale en est le meilleur exemple.
4ème avantage : Avantage qui est plus psychologique. On dit souvent : « L’important, c’est d’être dans la vérité. » Mais, vous le savez, Monsieur le Président, quand un EPCI se veut dynamique, quand un EPCI veut être une collectivité volontariste, quand un EPCI veut être un territoire d’expérimentation, il nous arrive, bien souvent, à nous, élus, d’avoir des doutes.
La gestion pure, c’est très codifié et ce n’est pas inventif; l’innovation, c’est plus excitant, mais c’est, excusez-moi l’expression, un peu casse gueule. Je veux dire par là que, depuis 1997, date de création de notre intercommunalité, nous avons eu des moments d’incertitude et des périodes d’angoisse. Quand on sort des sentiers battus, on risque, parfois, de se perdre.
Lorsqu’en 1998, nous avons décidé de créer, en milieu rural, des haltes-garderies avec ludothèque et cyberpoints, certains nous on dit : « Ce n’est pas vraiment utile. » Heureusement, des partenaires, dont le Conseil Général, nous ont dit de relever ce challenge. L’histoire nous a donné raison et ce type d’équipement est en train de fleurir dans tout le département.
Lorsqu’en 2000, nous avons voulu créer le Taxi Vert, nous connaissions les problèmes engendrés par la mise en place d’un vrai service public de transport, destiné, principalement, aux plus démunis. Vous le savez, Monsieur le Président, tous les territoires ruraux sont en train de se poser la question.
Lorsqu’en 2002, nous avons imaginé l’opération Ararat, pour lutter contre les inondations, beaucoup de gens affirmaient que ce programme était trop ambitieux et qu’on n’y arriverait pas. Il est réalisé à 90% et sert de référence pour les services de la DIREN.
Quand, enfin, en 2005, nous avons décidé la création du CIAS, certains avaient des doutes sur son utilité et son rôle. Maintenant, les doutes sont dissipés et nous savons déjà, que dans l’action sociale, ce CIAS veut être et sera un relais important dans les interventions du Conseil Général. Nous avons créé le premier CIAS du N-PDC, mais je crois savoir qu’il est en train de faire beaucoup de petits dans ce département.
Dans toutes ces innovations, dans toutes ces expérimentations, qui ne sont pas citées par hasard, il nous fallait des partenaires, des conseils et des soutiens. Le Conseil Général a été de ceux-là. Et, aujourd’hui, la contractualisation officialise le devoir de solidarité, le besoin d’aménagement du territoire, mais aussi, le droit à l’imagination et à l’audace. Et vous le savez, l’avenir, pour nous, sera basé sur une notion que la CCTP, comme d’autres, se doit de défendre : celle du développement durable. Parce que c’est notre volonté, parce que c’est une aspiration de nos populations, parce que cela nous mettra enfin en phase avec notre devise : le Vert, le Vrai, la Vie. Et comme cette volonté va rejoindre celle du département, permettez-moi de proposer les Trois-Pays comme territoire d’expérimentation.
Monsieur le Président. Dernièrement, une journaliste est venue m’interroger et j’ai voulu lui expliquer que, dans la démarche de contractualisation, il fallait être honnête et que j’étais viscéralement attaché à la CCTP, c’est humain, mais que j’étais tout aussi attaché, affectivement, au Conseil Général. Le problème, si problème il y a, est de savoir si le viscéral est plus important que l’affectif. Un médecin vous répondra qu’ils sont intimement liés.
Et j’ai dit à cette journaliste : « Le département ne peut pas être une vache à lait. » Erreur de ma part, je l’avoue. La métaphore était mal choisie car nous ne sommes pas en pays d’élevage bovin…. Par contre, nous sommes dans le pays de la volaille. J’aurais dû dire : « Le Département ne sera pas le dindon de la farce. ». C’eut été plus adéquat.
Monsieur le Président. Merci de nous faire confiance, cela nous rassure ; merci d’être un partenaire du développement local, cela nous conforte ; merci de nous permettre d’être un partenaire du Conseil Général dans sa noble tâche; pour nous, c’est un honneur. Merci, tout simplement d’être parmi nous. Je sais que vous n’aimez pas trop le terme de pays, mais Trois-Pays… Avouez, quand même, ce n’est pas la même chose.
Et pour terminer, comme aujourd’hui, il fait très chaud….. Je tiens à vous signaler que je n’ai rien sur le dos, mais que, tout à l’heure, j’aurai tout dans l’assiette.
Hervé Poher