Mes chers amis…
Beaucoup d’entre vous se posent la question :
- « Pourquoi doit-on voter ? »
- « Pourquoi le Président a-t-il dissout l’assemblée ? »
- « Pourquoi a-t-il dissout alors qu’il possède une majorité écrasante à l’assemblée, majorité au sénat, majorité des Conseils Régionaux et des Conseils Généraux ? »
- « Pourquoi a-t-il dissout moins d’un an avant les nouvelles échéances ? »
- « Pourquoi a-t-il dissout avant même d’avoir essayé de réduire la fracture sociale ? »
Un conseil d’ami… Quand une fracture n’est pas réduite au bout de 2 ans, il faut envisager l’amputation… ou il faut changer de médecin !
Alors, certaines mauvaises langues prétendent que tout ça, c’est calculé.
« Certains disent qu’ils ont honte… » Soit disant que, cet été, vont éclater des scandales financiers touchant le maire de Paris et plusieurs ministres et que cela ferait mauvais effet…
Je ne sais pas si c’est vrai… mais c’est plus que probable !
D’autres disent « Qu’ils sont bloqués », que les déficits budgétaires sont tellement importants qu’ils vont devoir serrer la visse et qu’ils ont peur des mouvements sociaux, en fin d’année.
Je ne sais pas si c’est vrai… mais c’est plus que probable !
D’autres enfin disent : « C’est qu’ils ont tout calculé ! » Le Président a juste 5 ans encore à faire ! L’assemblée est élue pour 5 ans… Pilepoil ! Ils auraient les mains libres pour accomplir leurs desseins…
Je ne sais pas si c’est vrai… mais c’est plus que probable !
Toutes ces raisons sont, sans doute, valables mais la plus importante, c’est qu’ils ont décidé de changer la société.
Et la question est simple : « Doit-on garder une société social-démocrate ou doit-on passer dans une société ultralibérale ? »
« Doit-on garder notre société avec ses libertés et une intervention de l’Etat ou doit-on la livrer aux grandes entreprises, aux actionnaires d’AXA, de la Générale des Eaux, de Bouyges, ou d’autres ?
C’est cela la vraie question ! « Doit-on garder nos services publics ou doit-on copier sur les américains ou les anglais de Md Tatcher ? »
Soyons clairs ! Nous voulons garder notre type de société… Et ce type de société n’est pas le résultat de divagations technocratiques ou le résultat de diarrhées philosophiques… Non, cette société, notre société, c’est le résultat de 200 ans d’histoire ; c’est le résultat de traditions, de coutumes et d’un esprit bien français. Notre type de société est le seul qui corresponde à la devise : « Liberté, Egalité, Fraternité. » Dans les sociétés collectivistes, il n’y avait pas de liberté ; dans les sociétés ultralibérales, il n’y a pas d’égalité ou de fraternité… Alors, on nous dit : « Ils ont créé 11 millions d’emplois ! » Mais combien de millions de malheureux, de déshérités, de désespérés… On ne le dit pas !
Notre société française est ce qu’elle est parce que, depuis 200 ans, nous avons refusé que le seul moteur humain soit la rentabilité ; nous avons refusé que le seul objectif social soit le profit ; nous avons refusé que le seul avenir de notre pays se résume au mot « Dividende »…
L’ultralibéralisme et une gestion comptable de l’éducation, c’est quoi ?
C’est supprimer la notion de laïcité ; c’est supprimer l’égalité devant le savoir ; c’est supprimer l’espoir de progression sociale ; c’est favoriser les riches et léser les pauvres….
L’argent ne doit pas être un facteur d’éducation !
L’ultralibéralisme et la gestion comptable dans le domaine de la santé, c’est ce qui commence à se faire actuellement :
L’ultralibéralisme, c’est donner des équipements, scanners et angiographies, à des cliniques privées et le refuser aux hôpitaux publics.
L’ultralibéralisme, c’est voir des cliniques privées, gérées par des grands groupes, qui font des bénéfices, alors que nos hôpitaux manquent de moyens et que certains vont être fermés parce qu’ils ne sont pas rentables.
Une gestion comptable de la médecine, c’est culpabiliser le malade et le médecin en disant qu’ils sont responsables du déficit de la sécurité sociale, alors que les médicaments ne représentent que 4% du budget global.
Une gestion comptable, c’est nier le rôle et le devoir du médecin qui ne soigne plus les gens comme il doit les soigner, mais comme on lui dit de soigner.
Une gestion comptable, c’est laisser souffrir les gens, au stade ultime de leur vie, parce que le seul médicament qui peut les soulager est trop cher… Je l’ai vu !
Une gestion comptable, c’est aussi prescrire 3 jours d’antibiotiques, au lieu de 6, pour faire des économies… Cela, c’est une aberration médicale… Et c’est dangereux !
Sous prétexte de rentabilité et d’équilibre budgétaire, on pousse les médecins à mal faire leur métier et on favorise les grands groupes qui en font une source de profit.
Et que dire du grand patron d’AXA, le groupe d’assurances, qui a affirmé que les assurances étaient prêtes, qu’elles attendaient la mort de la sécurité sociale et qu’elles, elles feraient du bénéfice !
« Pour le bonheur de qui ? Des plus riches ! Pour le malheur de qui ? Des plus pauvres ! »
Qu’on le veuille ou non, l’ultralibéralisme et la gestion strictement comptable de la santé va créer une médecine de riches et une médecine de pauvres.
Ce que je viens de vous dire dans le domaine de la santé et de l’éducation est tout aussi valable pour tous les autres services que l’on dit publics. C’est pourtant ça, la notion de service public !
Voilà ce que nous propose Juppé, Madelin et les autres.
Voilà ce que nous refusons ; nous refusons
- Que la notion de solidarité soit remplacée par la notion de profit
- Que la notion d’humanisme soit remplacée par la notion de dividende
- Que la notion de grandeur de l’homme soit remplacée par la notion de performance d’entreprise.
C’est cela que nous refusons et c’est pour cela que nous voterons à gauche.
Certains de nos adversaires sortent des arguments fallacieux, erronés, voire un peu « neuneu ».
Ils disent : « Il faut un nouvel élan. » Jusqu’à preuve du contraire, en athlétisme, quand on refait un nouvel élan, c’est qu’on a loupé le coup d’avant… Qu’on se le dise !
Juppé dit : »Donnez-moi 40 jours pour tout changer ! » Je ne comprends pas ! Il est à Matignon depuis plus de 730 jours et il demande 40 jours en plus ! Il est dans un gouvernement de droite depuis prés de 1500 jours et il veut 40 jours de plus !
Ils disent « On a assumé l’héritage. » L’héritage de qui ? Nous sommes en 97. Si on retourne 20 ans en arrière, on a eu 10 ans de gouvernement de droite. Si on retourne 10 ans en arrière, on a eu 5 ans de gouvernement de droite. Si on retourne 5 ans en arrière, on a eu 4 ans de gouvernement de droite. C’est l’héritage de qui ?
On voit même, dans notre circonscription un certain candidat RPR qui dit : « Il faut du changement ! » Il ne sait, sans doute pas que le gouvernement est à droite et que lui aussi est de droite… Alors changer quoi ? Changer qui ?
Dernier argument : « La cohabitation serait dangereuse pour la France. » Franchement, ce n’est pas à eux de nous donner des leçons de cohabitation !
Non ! Tous les arguments donnés par nos adversaires ne tiennent pas debout. Ils essayent de masquer le négatif de leur bilan et de ne pas parler de leur seul objectif : une société ultralibérale.
Nous, socialistes, nous refusons cette orientation parce que nous croyons
- A la solidarité et à la fraternité
- Au progrès humain et à l’humanisme
- Au rêve, à l’espoir et à l’utopie.
Et c’est parce que nous croyons à tout cela que la gauche va gagner, que le Parti Socialiste va gagner, que Dominique Dupilet va gagner.
Hervé Poher