Chers amis, chers camarades.
Jack vous a parlé, tout à l’heure d’humour… Et c’est vrai qu’il faut savoir s’amuser et ce soir, pour être franc, je vais me faire plaisir.
Et une de plus… Je parle bien sûr des campagnes et des victoires. Je ne sais si vous êtes comme moi, mais pour me souvenir de ces campagnes, j’ai besoin d’un événement, d’une phrase ou d’un moment d’exception… Je vais prendre quelques exemples.
En 1994, j’étais candidat pour les élections cantonales du canton de Guînes ; et dominique Dupilet m’accompagnait. Un jour, dans ma voiture, il allume un petit cigare et dit : « Tu sais… Ma femme, elle croit que je ne fume plus ! ». Alors, je lui dis : « Mais le soir, tu dois sentir le tabac ? ». « C’est pas grave, me répond-t-il… Je lui dis que comme je passe mes journées avec Poher et qu’il fume comme un pompier, c’est pour cela que je sens le tabac… »
En 1997, Dominique était candidat pour les législatives et j’étais le suppléant. Un jour, il vient me chercher en me disant : « Viens ! On va faire le tour des élus du canton. » On commence à 14h30 par du champagne, à 15h par un demi, à 15h30 par un cognac, à 16h un autre demi…. Et comme cela, tout l’après-midi. En fin de journée, quand il me redépose, je lui avoue que je ne suis pas très bien. Et à ce moment là, il me dit : « Un élu qui ne sait pas boire, ne peut pas devenir député ! »
En 2002, année mémorable avec l’arrivée de Jack. L’année où il a cassé mon frigidaire et est devenu accro au genièvre de Houlle. Un jour, nous nous sommes promenés au Fort Nieulay, à Calais. Il y avait, Dominique, Jack, moi-même et Roger Hanin. A un moment, les gens sortaient de partout pour venir nous voir. Et une brave dame, en passant à coté de moi, regarde Jack et dit : « Je le connais cet homme là ? » Je lui dis : « C’est Monsieur Jack Lang, candidat aux législatives. » ET elle me répond : « Moi, je m’en fous… Ce que je veux, c’est voir Navarro ! »
Et enfin, cette année… J’ai cherché quel était le moment inoubliable… Et j’ai eu du mal à le fixer. Mais j’ai trouvé la conjonction de 2 remarques. L’une de Dominique Dupilet qui nous a dit, l’autre jour, dans cette même commune, qu’une campagne électorale devait être un moment de joie, un moment de rencontre entre le candidat et les militants ou les électeurs. Et un autre jour, j’ai eu une discussion avec Daniel Percheron… Il remarquait que les campagnes électorales manquaient de grandeur et de panache. Je lui ai dit que ce serait bien si un élu faisait sa profession de foi ou ses tracts en alexandrin…. Il m’a répondu que ce serait original, mais que personne n’oserait. Mesdames et messieurs, j’ai osé. Je vais terminer la campagne avec des alexandrins que j’ai concoctés ce matin.
« Oyez, chers camarades….La campagne est finie ;
Le résultat est bon… On pouvait l’espérer.
Certains ont abusé d’atroces vilénies,
Mais je crois maintenant, qu’ils ont mal au fessier.
Il fallait que Jacquou arrive bien devant ;
Etant donné l’ambiance, c’était un peu risqué…
Mais il supporte bien son surnom d’éléphant
Et comme tout pachyderme, il arrive à tromper.
Je me dois d’être honnête avec les militants :
C’est vrai qu’en 2002, on a fait un implant.
Mais la joie d’aujourd’hui, il nous l’a concoctée
En usant son sourire, sa langue et ses souliers.
Alors, soyons heureux car nous pouvons fêter
Cette belle victoire, un jour de Saint Hervé.
Cette victoire est votre car vous l’avez forgée
Et c’est sur votre ardeur que la vague s’est brisée.
Bernard a préparé quelques petits biscuits,
Pour limiter le taux de votre alcoolémie.
N’ayez aucune crainte car la gendarmerie
Sait bien que le succès est un bon alibi.
Faire des alexandrins… Ca ne fait pas sérieux,
Mais l’élu trop sérieux, est-il vraiment heureux ?
Ce soir, nous sommes tous réunis entre amis
Et le seul mot qui compte, c’est bien le mot « merci. »
Hervé Poher