Les histoires d’une ville ou une ville d’histoire ?
Tout voyageur qui séjourne quelques temps à Guînes doit, très naturellement, se poser des questions. En effet, il y a entendu parler de vikings, d’un comté de Guînes, de l’occupation anglaise, des protestants, de Henry VIII, du Camp du Drap d’Or…. Et j’en passe ! Bref, une histoire fourmillante de personnages hors du commun, une histoire à rebondissements et à épisodes, une saga qu’un écrivain aurait aimée inventer. Et pourtant, quand vous parcourez les rues de la commune, vous ne découvrez pas de vestiges historiques, de ruines grandioses ou de stigmates d’un passé guerrier. Seule une motte féodale, en plein centre ville, nous suggère l’age de la commune ! Seule, une ambiance particulière, enveloppant les petites ruelles, nous pousse à penser que la ville est ancienne ! Seul un musée municipal signe la fierté légitime qu’a toute une population de cette histoire locale très agitée, parfois inventée, souvent embellie mais qui nous amène toujours à sourire et se rappeler.
Oui Guînes, c’est une ambiance, des images suggérées et surtout des rêves enfantins comme quand l’instituteur nous parlait des incursions des barbares venus du grand nord ou nous racontait les fastes de la rencontre entre François 1er et Henry VIII… Guînes, c’est une ambiance et c’est une population, fruit de cette longue histoire. Tout le monde vous dira que Guînes est unique en son genre… Qu’on y a un esprit de clocher exacerbé… Que le coup de poing avait le don, il y a quelques années encore, de clore les discussions trop longues ou les manifestations sportives… Que même, en politique, les guinois préfèrent manier la hache plutôt que le gant de velours… Bref, que le guinois est le résultat de 1100 ans d’histoire et, qu’inconsciemment, il en est l’image parfaite.
Ce livre retraçant l’histoire de Guînes saura, j’en suis sûr, mettre en valeur le passé glorieux d’une ville de caractère pour des gens de caractère… Les anciens vous diront, avec un œil malicieux : « Y’a qu’un Guînes ! »… C’est, sans doute faux mais ça nous fait plaisir et une histoire comme la notre nous donne le droit d’exagérer.
Hervé Poher