Conférence de presse/ article 62
Questions à Hervé POHER, Vice-président du Conseil Général du Pas-de-Calais, chargé de la Santé.
Le Conseil Général a lancé un programme de dépistage du cancer du sein en association avec les Caisses d'Assurance Maladie à destination des 180 000 femmes du Pas-de-Calais âgées de 50 à 74 ans. Où en est-on de cette campagne ?
La campagne a démarré fin octobre 2003, au 31 octobre 2004, 90 000 femmes auront reçu une invitation à participer au dépistage, soit par envois systématiques, soit à leur demande. L'objectif a été atteint.
Environ 20 000 d'entre elles ont effectué la mammographie et plus de 4 000 ont répondu en indiquant qu'elles avaient bénéficié récemment de cet examen : elles seront donc réinvitées au terme des deux ans. Nous sommes pour la première année à 25 % de participation. L'objectif est de dépasser 50 %.
A ce jour, la quasi-totalité des radiologues publics et privés pratiquant la mammographie dans le département ont intégré le dispositif : 96 au total sur 45 sites radiologiques, permettant ainsi une accessibilité au dépistage sur tout le Département.
Le nombre de dossiers (700 par semaine) reçus à OPALINE62 est sans cesse croissant, mais étant donné l'échelonnement des invitations, le taux de participation de la campagne ne pourra s'étudier qu'à distance.
Dans le Nord Pas-de-Calais, la mortalité due au cancer du sein est de 30 % supérieure à la moyenne nationale. Des explications ? Comment toucher le public dit « précarisé » ?
A propos du taux de mortalité élevé, les études menées sur les causes de survenue du cancer du sein ont révélé comme facteurs favorisants :
. L’âge (2 cancers sur 3 interviennent après 50 ans)
. Certaines pathologies bénignes qui sont donc à surveiller
. Des antécédents familiaux bien précis, de cancer du sein
On peut également citer :
. des facteurs hormonaux
. des facteurs environnementaux
La nature de la plupart de ces facteurs de risque ne permet pas une prévention avant la survenue du cancer, par contre la connaissance que nous avons de la manière dont se développe la maladie donne toute sa place au dépistage précoce et organisé par la mammographie, puisqu'elle permet de découvrir de petites lésions asymptomatiques.
Concernant le taux de mortalité significativement élevé de notre département, il n'y a pas à notre connaissance de réponse univoque, on ne peut qu'agir pour améliorer le diagnostic précoce en favorisant une large participation au dépistage et une prise en charge de qualité.
Le programme s'adresse à toutes les femmes mais celles qui sont en difficulté y accèdent moins facilement et doivent pouvoir bénéficier de stratégies adaptées, grâce à l'action des relais médico-sociaux et des services sociaux qui sont au plus près de leurs préoccupations et peuvent mettre en place des interventions ciblées : des actions de ce type sont menées dans le cadre des Programmes Territoriaux de Santé.
Hervé Poher