Bois-en-Ardres, le 30 janvier 2015
Je ne sais pas par quoi commencer… Alors je vais faire du Charlie Hebdo !
« Qu’est-ce-qu’il est long Médine ! Il a peut-être été opéré de la hanche mais il n’a pas été opéré de la langue !! »
Oui, un façon de dire tout simplement qu’on est heureux de le revoir. Cela nous rassure. On commençait à être inquiets. Sa convalescence durait un peu trop et on se faisait des idées. Des mauvaises idées.
Et moi, en tant que médecin, j’étais aussi inquiet parce que je sais que l’activité physique, c’est ce qu’il y a de mieux pour lutter contre l’obésité… Il y a des calories dans le chocolat… En plus, il passait son temps à regarder la télé, allongé dans son canapé… C’était le début d’une involution cérébrale…
Non ! Plus sérieusement, je me permets de dire : Heureux que tu sois revenu Marc. Bienvenu ! Bienvenu dans ta maison.
Alors, maintenant, je ne vais pas vous parler de la Communauté de Communes. On vient d’en parler en long, en large et en travers. On vous en a parlé verticalement et horizontalement… C’est bien assez.
Je pourrais vous parler de mes gallinacées… Vous savez, ces petites choses avec des plumes et qui font Cot-Cot… Mais ça ne vous intéresserait pas… Savez-vous pourquoi je dis « gallinacées » ? Simplement parce que si j’avais dit « Je vais vous parler de mes poules. », je sais pertinemment que, demain, à Guînes, quelqu’un aurait dit : « Je te l’avais bien dit que Poher, il avait des poules ! »
Alors, je vais simplement vous parler de ma famille… Et si certains y voient des analogies ou des ressemblances avec ce qui nous réunit ce soir, ils n’auront pas entièrement tort.
J’ai 3 enfants et mon ainé, c’est une fille… C’est Ma fille ! Vous connaissez tous, les rapports très spéciaux qu’il y a entre un père et sa fille… On a une connivence, on se comprend avec le regard… Bref, c’est Ma fille.
J’ai assisté à sa naissance… On a eu un peu peur mais cela s’est bien passé. Ensuite, au début, comme Martine était fort prise à l’hôpital, c’est moi qui m’en suis occupé… beaucoup. Je la gardais, je la câlinais, je la soignais, je lui racontais des histoires… C’était Ma fille. D’autant que c’était la première et qu’en plus, c’est elle qui, du point de vue caractère, me ressemble le plus : toujours souriante et aimable.
Et puis, je l’ai surveillée pendant sa jeunesse et pendant son adolescence… Faisant tout pour qu’elle soit la meilleure. D’ailleurs, c’est la plus belle et la plus intelligente… Et dans son univers, il n’y avait un homme principal : moi.
Et puis un jour, elle nous a dit qu’elle voulait nous présenter un homme… Un autre homme !! Et qui, éventuellement, pourrait partager sa vie… On savait que c’était dans l’ordre logique des choses, mais imaginer un autre homme !!! Un homme qui pourrait prendre ma place !!!
Alors, bien entendu, on a dit « Oui, amène-le. » Il est venu et ce jour-là, ce garçon, il avait les jetons ; et Marie, elle aussi, avait les jetons ; et Martine et moi, on avait aussi les jetons… Ça s’est bien passé et, très naturellement, elle est partie faire sa vie avec lui… Mais on lui avait bien dit : « Si ça ne va pas, tu peux revenir; on est toujours là ! ».
Mais ça s’est bien passé. Elle a pris son envol ; elle a fait sa vie ; elle a même fait des petits… Tout ça loin de son père… Son père qui a compris qu’il n’était plus le premier homme de sa vie. Bien sûr, je serai toujours son père, mais je ne serai plus le premier homme de sa vie. C’est dur, vous savez, d’admettre ça … De ne plus être le premier homme ; c’est un moment difficile quand on sait qu’on doit s’éloigner. Mais on le fait plus facilement quand on voit qu’elle est heureuse et qu’elle est en train de construire ailleurs... Et sans vous.
Marc a dit que j’étais le père fondateur de la Communauté de Communes… Du coup je vous ai parlé de ma fille…
Alors mesdames et messieurs. Je vais terminer. Vous voyez : j’ai été beaucoup plus court que Marc.
Et c’est le dernier discours de la dernière cérémonie… Vous en avez, sans doute, marre et moi aussi ! Mais je vais en profiter pour vous parler, une dernière fois, de bisous et de câlins. En janvier, on peut le faire.
Parce que, il faut avouer une chose : placer les mots « bisous et câlins » dans un discours, ce n’est pas très facile !! Imaginez ! A partir de la semaine prochaine, nous devons, au Sénat, parler de la transition énergétique. Je ne vois pas comment je placerais les mots « Câlins et Bisous » dans mes interventions… Même si un gros câlin, c’est une forme de transition énergétique.
Dans 10 jours, je dois intervenir sur la bio méthanisation… Je ne me vois pas faire un discours sur la production de gaz, devant madame la ministre Ségolène Royal, et réussir à glisser « des bisous et des câlins »… Impossible !
En tous cas, ce soir, je vous souhaite et je souhaite à la Communauté de Communes une année 2015 pleine de joie, de santé, d’espoirs et d’avenir. N’oubliez pas ce que disait Pierre Dac : « Monsieur a son avenir devant lui mais il l’aura dans le dos chaque fois qu’il fera demi-tour. » Que l’année 2015 soit pour vous tous douce et merveilleuse.
Hervé Poher