Question adressée à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche
Texte de la question :
M. Hervé Poher appelle l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la suppression annoncée des classes bi-langues et européennes dans le cadre de la réforme des collèges pour la rentrée 2016 et sur l'inégalité territoriale que leur suppression installe de fait.
En effet, initiées en 2004, ces classes ont participé à la relance des langues étrangères en milieu urbain et rural, et en particulier de l'allemand qui a vu, en dix ans, la chute des effectifs de sa discipline s'enrayer.
Outre le mauvais signal envoyé aux professeurs de collège, il est à craindre que la suppression annoncée fasse fuir les bons élèves de zones d'éducation prioritaire (ZEP) vers le privé, contrariant l'argument péremptoire d'élitisme mis en avant pour justifier cette réforme.
Enfin, le retrait annoncé des classes bi-langues s'avère inégalitaire sur l'ensemble du territoire, d'une académie à l'autre, en partie car le choix du maintien des classes bi-langues est « confié à l'appréciation intelligente des recteurs ». Les suppressions s'observent majoritairement dans les petits collèges de province et en milieu rural, alors que l'académie de Paris est préservée et conserve toutes ses classes bi-langues à la rentrée 2016.
Aussi il lui demande quelles mesures rapides elle entend prendre pour répondre aux inquiétudes des parents d'élèves et de la communauté éducative et pour réparer les disparités territoriales que sa réforme entraîne.
Hervé Poher