Poher fait un pas vers les Verts pour éviter leur « mort » au Sénat
"Mon coeur est au Parti socialiste mais ma tête est avec les écolos. »
Les sénateurs écologistes vont garder leur groupe, Hervé Poher, qui siégeait jusqu'à présent avec les socialistes, a décidé hier de rejoindre leurs rangs après le départ de Jean-Vincent Placé au gouvernement. Il faut nécessairement dix sénateurs pour former un groupe à la Haute Assemblée. Avec la nomination de Jean-Vincent Placé, leur coprésident, comme secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé de la réforme de l’État, les écologistes n'étaient plus que neuf et l'existence de leur groupe, qui leur donne un poids politique et des moyens humains et financiers, était menacée.
« Vendredi, ils risquaient de tout perdre. C’était inconcevable. Les Verts doivent pouvoir parler. L'écologie doit être au centre de nos préoccupations », s’est ému le sénateur. Mais le Guînois précise tout de même qu’il gardera la « double nationalité. Il s'agit d'un rattachement administratif pour leur permettre d'exister. Je resterai membre du groupe socialiste» , déclare-t-il, tout en ne sachant pas si c’est possible.
« Si ce n’est pas le cas, j’aviserai. Si je peux verdir un peu la rose et rosir un peu les Verts. »
Médecin généraliste, Hervé Poher, 63 ans, a été maire de Guînes, puis conseiller général de ce canton. A ce titre, il a été vice-président du conseil général du Pas-de-Calais en charge de l'environnement. Il a été en outre président d'Eden 62, syndicat mixte chargé de gérer tous les Espaces naturels sensibles du département ainsi que les réserves nationales. Par la suite, il a été président du Parc naturel des caps et marais d'Opale, et président du comité de bassin de l'Agence de l'eau Artois-Picardie.
Ayant passé une grande partie de sa jeunesse à Calais, où il a effectué toute sa scolarité, il est sénateur depuis mars 2013. Le groupe écologiste avait déjà été remis en question à l'automne, plusieurs de ses membres reprochant à son président d'alors Jean-Vincent Placé son départ d'EELV pour l'Union des démocrates et écologistes (UDE). Finalement la crise avait été résolue par l'institution d'une présidence tournante, six mois pour M. Placé, six mois pour sa collègue Corinne Bouchoux. Même s’il rejoint le groupe des Verts, Hervé Poher, exclu du PS en 2012 pour avoir maintenu sa candidature aux législatives face à Brigitte Bourguignon, n’envisage pas de prendre sa carte chez les écolos.