Guînes, Conseil Communautaire du 4 avril 2013
Chers amis.
Juste un petit mot et contrairement à mes fâcheuses habitudes, celui-là sera court.
Je ne reviendrai pas sur les raisons de cette réunion exceptionnelle, ni sur les circonstances qui ont rendu cette réunion obligatoire. Tout cela est de ma faute. Je l’avoue et je l’assume.
Mais ce « tout cela », je vous l’ai expliqué dans un courrier que j’ai dû faire en urgence et « ce tout cela » a été longuement expliqué et détaillé dans la presse.
Aussi avant d’aller voguer vers d’autres cieux, je me devais de venir vous saluer. Vous saluer car
· beaucoup d’entre vous étaient déjà là, en 1997, quand nous avons créé, tous ensemble, la Communauté de Communes des Trois-Pays.
· beaucoup d’entre vous ont participé à la belle aventure qu’est la création d’une collectivité locale, avec ses enthousiasmes et ses stress, avec ses fiertés et ses embûches.
· Beaucoup d’entre vous ont été bercés par certains mots répétés, redondants, voire obsédants : des mots comme audace, utopie, service public et solidarité.
Et pour les autres, ceux arrivés en cours de route, l’apprentissage a été rapide, la démarche a été volontariste et la dynamique a toujours été préservée.
Depuis 16 ans, nous avons réussi à afficher :
- L’image d’un territoire de consensus : Bien sûr, on n’était pas d’accord sur tout mais, comme je l’ai déjà dit, « Chez nous, les ruraux, on se dispute sous la couverture ; on n’exhibe pas nos humeurs ! Ca fait mauvais genre.»
- L’image d’un territoire en adéquation avec son logo : le Vert, le Vrai, la Vie.
- L’image d’un territoire de projets et d’expérimentation :
ü Rappelez-vous : les premières haltes garderies en milieu rural… Et nous avons été copiés.
ü Rappelez-vous : le premier transport à la demande et les départements sont en train de reprendre l’idée.
ü Rappelez-vous : ARARAT et la lutte contre les inondations.
ü Rappelez-vous : le premier SPANC et le premier CIAS au nord de Paris. Tout cela a fait des petits.
ü Rappelez-vous enfin : le premier PLUI avec la protection des espaces agricoles… 1er dossier de ce type en France.
Tout cela, nous l’avons fait ensemble et vous avez toutes les raisons d’en être fiers.
Bien sûr, tout n’est jamais joué d’avance et certains dossiers sont un peu plus difficiles que les autres : l’assainissement non- collectif et les ordures ménagères secouent un peu notre collectivité. Mais il faut bien que quelqu’un s’y colle et ose assumer, au nom de tous, certaines responsabilités. Mais un territoire, c’est comme un être vivant : il a des phases de repos alternant avec des périodes de fébrilité.
Et je vous parle de fébrilité car je sais que cette fébrilité sera un peu plus intense, dans les mois à venir, car des élections municipales sont inscrites au calendrier. Mais quels que soient les soubresauts électoraux, essayez de préserver la CCTP car elle est porteuse de certaines valeurs qui justifient son existence et justifient le respect : l’enfance, l’aménagement du territoire, le service public et la solidarité. Tout cela ne doit pas et ne peut pas être égratigné.
Et permettez-moi de rappeler, aux élus que vous êtes, que la Communauté de Communes n’est pas une concurrente pour vos communes, mais c’est une aide, une compagne, un complément, voire un substitut quand il le faut. Et c’est bien pratique, de temps en temps de trouver un coupable.
En 1997, certains disaient : « les Trois-Pays… Quel drôle de nom ! »
En 2013, les mêmes disent : « Les Trois-Pays, on sait où c’est ! »
Alors pour l’avenir, n’ayez pas peur d’avoir des utopies et n’ayez pas honte de mettre les deux pieds dans la boue. J’ai souvent entendu : « Un bon élu, c’est quelqu’un qui a les 2 pieds dans la boue mais qui garde la tête dans les étoiles ». C’est tout ce que je vous souhaite.
Quant à moi, vous le savez, je resterai, de par mes fonctions, à côté de vous et de toute façon, je ne me gênerai pas pour venir, de temps à autres, vous voler un morceau de pâté avec de la bière. Au Sénat, le pâté n’a pas le même goût. Je vous en remercie d’avance.
Merci pour tout. Notre trésor commun, ce sont nos souvenirs et ça, en politique, ça n’a pas de prix.
Alors continuez et rappelez-vous que « L’important n’est pas de gagner, l’important c’est d’être dans la vérité. Et quand on est dans la vérité, on finit toujours par gagner. »
Bon courage à vous et bonne chance, de tout cœur, à la Communauté de Communes des Trois-Pays.
Hervé Poher