Lille, Palais de la bourse.
Pour être franc avec vous, je suis sur un petit nuage. Petit nuage parce que j’ai vraiment l’impression qu’on est en train de franchir une étape… Avec trois éléments : une prise de conscience, une mobilisation et, ce que j’appelle, une boite à sel. Je m’explique.
Au début de la semaine, nous étions plusieurs, à Dunkerque, pour parler des wateringues… De la gestion des wateringues, des risques d’inondation, de submersion marine avec une montée du niveau de la mer de 60 centimètres d’ici la fin du siècle…
Aujourd’hui, nous sommes réunis autour de la démarche Rifkin, la troisième révolution industrielle.
Tout à l’heure, nous nous retrouvons pour une réunion concernant le climat et demain, lancement de la démarche « Débat sur la transition énergétique. »
Tout cela pour dire qu’il y a une prise de conscience et une mobilisation de tous les acteurs. Et qu’on est en train de constituer une dynamique collective, sachant pertinemment que dans ce dossier, la dynamique sera collective ou ne sera pas !
Et dans cette dynamique, il y a 3 démarches essentielles :
Tout d’abord, c’est à nous, les décideurs d’imaginer, d’anticiper, de précéder et de provoquer cette troisième révolution. C’est notre rôle et c’est notre devoir.
Deuxièmement, il faudra communiquer et expliquer aux citoyens… Et surtout, lui expliquer la différence entre « évolution » et « révolution »… Ce n’est pas qu’un problème d’orthographe. Et il faudra, comme l’a dit madame, former le citoyen.
Enfin, on devra utiliser la boite à sel… Et surtout, ne parlez pas de rêve ; parlez d’utopie.
Il y a plus de 10 ans, Jean-François Caron avait présenté une première mouture du SRADT. Je m’étais permis de dire que je trouvais cela un peu fade et qu’il manquait, dans ce document, de l’utopie. Très justement, un grand élu de la région m’avait remis en place et Jean-François Caron avait tranché en parlant « des pieds dans la boue ; la tête dans les étoiles… »
Aujourd’hui, dans la démarche Rifkin, on sent qu’il peut y avoir de l’imagination et de l’utopie.
Or, il faut rappeler que « le progrès n’est que l’accomplissement des utopies. » Alors, laissons l’utopie s’installer… Même si ce n’est pas un réflexes pour les élus ; même si l’utopie n’est pas une habitude pour les entreprises… Laissez les idées venir ; mettons tout sur la table et, ensuite, nous ferons le tri des utopies. C’est comme cela que nous serons vraiment des acteurs de la révolution.
Hervé Poher