Rassurez-vous, je serai très court. Je suis peureux de nature et quand des « canailles » m’ordonnent d’être court, je suis court.
Permettez-moi, tout d’abord, de vous avouer que je me sens, cet après-midi, un peu bicéphale : une tête et un rôle officiel ; une tête et un plaisir personnel.
Le rôle officiel, c’est d’être le porteur de la parole du Conseil Général, la parole du Président Dominique Dupilet… Et pour ceux qui le connaissent, on sait que la parole du président a parfois des connotations divines.
Le département a accompagné ce projet. Je dirais : c’est naturel, mais ce n’était pas évident. Dans une période d’incertitude et de mutation financière, certains, au sein des assemblées territoriales, auraient tendance à être frileux, à se replier sur eux-mêmes… En disant « Nos compétences, toutes nos compétences et rien que nos compétences. » Et les compétences d’un conseil général, c’est : les routes, les collèges, l’enfance, le RSA, les vieux, les handicapés, l’accueil des mineurs étrangers et j’en passe. Bref, un gros pôle social et on pourrait ne se limiter qu’à cela. Mais nous, nous avons choisi de garder des politiques volontaristes, de nous associer à des collectivités locales, des intercommunalités, des villes pour faire de l’aménagement du territoire.
Alors, comme ce n’est pas dans nos compétences, nous avons créé des mécanismes : le Farda, fond d’aménagement rural et de développement agricole… Cela ne vous dit rien, mais les maires des petites communes connaissent tous le Farda… Saint Farda. Et cela nous permet de les aider à refaire le mur du cimetière, des travaux dans l’église, la salle des fêtes… Et pour les communes plus importantes et les communautés de communes, nous avons créé la contractualisation… Comme le dit le nom, c’est un contrat entre le département et la collectivité. Nous accompagnons si le projet est lisible et cohérent, participant ainsi à l’aménagement du territoire et à un changement d’image du département. Mais en rappelant, bien entendu, comme l’a dit le président de Cap Calaisis, que le département n’est pas qu’une boite à sous…
L’aménagement du territoire ne peut se concevoir qu’ensemble, dans une dynamique collective en ayant une vision claire du territoire. C’est pourquoi nous avons accompagné ce projet de base de voile. En plus, à ce projet, on peut associer les idées de jeunesse, d’éducation et de sport… Avec certaines valeurs, même si depuis juin dernier, on peut avoir des doutes sur certaines valeurs du sport… Mais ceci est un avis personnel.
Plaisir personnel, aussi d’être ici car dans cette salle, je crois être celui qui connait le mieux cet environnement. J’ai passé une grande partie de mon enfance à 3 ou 400 mètres d’ici. La ferme Duitche fait partie de mes jalons personnels ; je connais les dunes par cœur… Et je connais sur le bout des ongles tous les blockhaus de Calais au Blanc Nez. Quand on est adolescent, c’est important de connaitre ces endroits là !
Enfin, pour en terminer. Vous avez appelé ce beau bateau du nom de Tom Souville, célèbre corsaire calaisien. Pour votre prochaine réalisation, donnez le nom d’un autre corsaire célèbre du Pas-de-Calais… Même si certains diront qu’il est un peu pirate : Dominique Dupilet. Vous avez vu comme il aime bien taquiner les anglais. Quand il a dit que le département devait être la base arrière des JO 2012, ils ont réagi de suite ; ils étaient très « So Shocking » ; on avait l’impression que nous réinstallions le blocus continental…
Mais taquiner les anglais, dans le calaisis, c’est notre habitude. Monsieur le Sous-préfet. Vous venez d’arriver. Vous aller vous rendre compte qu’ici, on a un peu l’esprit des naufrageurs de côte. Nous ne sommes pas tous des Tom Souville, mais nous n’en sommes pas loin.
Hervé Poher