J’ai bien compris que je n’avais le droit d’évoquer que 3 points.
Alors premier point. Permettez-moi de dire que connaissant le maire, Jean-Luc Marot, je m’attendais à un discours à la Fidel Castro, comme à la Havane ; c'est-à-dire long, très long. Eh bien, non ! Il a été raisonnable et ça n’a duré que 10 minutes.
Deuxième point, je remercie le maire, les élus et la municipalité de Pihen-les-Guînes de m’inviter régulièrement. Certaines mauvaises langues pourraient dire que c’est parce que le maire souffre d’arthrogrypose et qu’il a besoin d’argent et de subventions. Mais je le rassure. Au Conseil Général, je surveille tous les dossiers des communes de mon canton et même ceux des collectivités aux alentours. En plus, je lis les journaux tous les matins.
Non, si je suis invité, c’est parce que le maire sait bien que dans sa commune, j’ai laissé une partie de mon passé, de mon cœur et même de mon estomac.
Une partie de mon passé et de mon cœur, simplement parce que j’ai exercé la médecine pendant 20 ans et que j’avais beaucoup de clients à Pihen. D’ailleurs, cela a un impact sur ma vie politique. Aux dernières élections, mon adversaire de droite s’étonnait de mes scores à Pihen et même à Hames-Boucres. Je lui ai répondu que j’avais soigné la moitié du village et que les gens ne votaient pas pour un parti… Ils votent pour « Le docteur ».
Une partie de mon estomac… Et certains d’entre vous connaissent l’anecdote. En effet, je suis le premier élu du coin à avoir gouté le vin de Monsieur Potterie. En 96, je suis venu à la fête du vin. Moi, je ne suis pas un buveur de vin, je suis un buveur de bière. Mais j’ai fait un effort. Monsieur Potterie m’a donné un verre avec… 2 centimètre-cubes de liquide. J’ai dit à Monsieur Potterie qu’il était radin mais il m’a répondu que je devais d’abord essayer cette dose. J’ai vite compris… Car après, je devais assister à une assemblée générale du Crédit Agricole et, juste avant mon intervention, j’ai commencé à souffrir d’un mal d’estomac… J’ai réalisé pourquoi Monsieur Potterie donnait son vin en petite quantité !!
Et ce soir là, en 1996, je devais intervenir sur l’intercommunalité… Troisième point… déjà évoqué par le Président Gosse. Et à ce sujet, permettez-moi de vous rassurer… de ne pas parler la langue de bois et d’apporter quelques précisions. Dans le cadre de la grande recomposition de l’intercommunalité, je n’ai, en tant que président d’un intercommunalité voisine, aucun désir, aucune envie, aucune recommandation à faire. L’état veut revoir ce dossier… OK, mais c’est son problème. Je considère que ce n’est plus le mien.
Pourquoi suis-je comme cela ? Probablement à cause de l’âge, à cause de l’expérience et à cause des événements de la vie.
A cause de l’âge sans doute… Parce qu’en 96, quand nous discutions de l’intercommunalité, j’avais 44 ans… J’étais donc plus tonique que maintenant… Même si je me soigne !
A cause de l’expérience vraisemblablement. A cette époque là, le dossier a peut-être échoué parce que je parlais à certains et je ne parlais pas à d’autres ; je disais certaines choses et je taisais certaines autres choses… Donc aujourd’hui, je ne dis plus rien… Je me tais… On ne pourra rien me reprocher.
Et aussi à cause des événements de la vie… Pour être franc avec vous et vous l’avez peut-être vu dans le journal, je suis depuis peu grand-père et je me rends compte, désormais, qu’il y a des choses importantes et d’autres qui le sont moins.
Alors pour 2011, je vous souhaite ce qui est important : l’amour et la tendresse de vos proches, de ceux qui vous sont chers et cherchez, autour de vous, les gens qui portent le parfum du bonheur. Cherchez bien et vous trouverez facilement.
Hervé Poher