Calais le 26 juin 2014/ Hervé Poher
Lorsque j’ai appris que je devais assister à une réunion sur le logement, j’ai demandé qu’on me transmette le PowerPoint, le squelette de la réunion et les éléments de langage. J’ai donc reçu tout cela et quand j’ai commencé à lire, je me suis dit : « Mon Dieu que c’est hermétique ! » ; quand j’ai vu les chiffres : « Mon Dieu que c’est touffu ! » et quand j’ai vu les sigles : « Mon Dieu, c’est une réunion organisées pour des chinois ! »
C’est un peu vrai… Heureusement, j’ai regardé le titre : Hébergement et logement. Alors, je me suis dit : « Hébergement et logement : ça me va ! ». Et ça me va pour plusieurs raisons.
D’abord parce que je sais que je suis un élu politique. Et l’étymologie du mot politique, c’est « gestion de la ville »… Et la ville, c’est bien une osmose entre l’espace et des habitations pour les gens. Donc, je me sens impliqué.
Je sais aussi que lorsqu’on fait des sondages sur la préoccupation des français, le travail, l’insécurité… La fiscalité, en ce moment… Allez savoir pourquoi !... tous ces sujets arrivent en premier mais que le logement est toujours dans le peloton de tête.
Je sais aussi que dans mes permanences ou quand je rencontre des gens, leurs demandes concernent le travail et le logement : manque de logement, logement insalubre, logement indigne… Justement : indigne par rapport à qui, par rapport à quoi ? Par rapport à une société qui se dit évoluée ? Par rapport à une société qui se dit solidaire ?
Je sais aussi que nous avons travaillé ou nous travaillons sur les documents d’urbanisme, les SCOT ou les PLU ; qu’on essaye d’appliquer les lois, la loi Grenelle en particulier et les recommandations en découlant : Principalement sur la non-consommation de terres agricoles et la réoccupation des centres villes. On essaye donc de limiter les constructions et de plus, on sait que la population du Nord-Pas-de-Calais est en baisse mais paradoxalement, les communes demandent encore plus d’habitations à cause de la fragmentation familiale.
Je sais aussi que lorsqu’on parle de transition énergétique ou de limitation de gaz à effet de serre, on doit s’attaquer, en priorité aux logements. L’urgence, ce n’est pas le diesel ; l’urgence, c’est le logement et la déperdition d’énergie.
Je sais enfin que dans notre région, dans notre coin, il faut trouver une solution d’hébergement à des gens qui ne sont, comme on dit pudiquement, que de passage…
Tout cela pour dire que notre présence, aujourd’hui, est importante : Pour montrer simplement que nous osons afficher une responsabilité collective (Etat, collectivités territoriales, collectivités locales) et que cette responsabilité, c’est une responsabilité sociale, économique, de solidarité, d’environnement et d’avenir… Et même une responsabilité d’Humanité.
Et quand on est solidaire, qu’on réfléchit et qu’on avance, cela prouve qu’on est encore vivant… Et je rappelle que si certains technocrates ont décidé de la mort des Conseils Généraux, ceux-ci avancent encore et travaillent encore. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas morts. Qu’on se le dise !
Hervé Poher