Mds, Mlls,Mrs.
Monsieur Saint-Maxent. Vous souvenez-vous d’un certain jeudi d’avril 94, exactement le 14 avril? J’étais venu avec un technicien du Conseil Général à votre siège et nous avons discuté. A la fin de la réunion, je vous ai demandé ce qui clochait dans le dossier des abattoirs. Vous m’avez répondu : « Nous avons quelques problèmes techniques… Nous n’avons pas les sous du Conseil Général et, en plus, les banques ne jouent pas le jeu. » Je vous ai dit : « Occupez-vous des problèmes techniques ; moi, je m’occupe des sous. »
Un mois après, vous saviez que le CG avait donné une subvention et dans les semaines qui ont suivi, les banques ont donné leur accord. Ce dossier, nous l’avons réussi tous ensemble.
Quel beau pari pour l’avenir ! Pari proposé par un syndicat d’éleveurs et pari tenu par ce même syndicat, la ville de Licques, le CG et des investisseurs privés. A ce sujet, permettez-moi de préciser une chose : c’est la mode de rentrer dans le lard des banquiers… Dans le cas présent, nous devons reconnaître que ceux-ci se sont mouillés.
Pourquoi le dossier a-t-il été bouclé ? Parce que tout le monde a travaillé dans le même sens, les uns pour défendre un outil de travail, les autres pour défendre la ruralité… Car la ruralité est un atout , mais il faut savoir la défendre en ayant une politique volontariste d’aménagement du territoire. Et nous avons été volontariste en construisant des abattoirs à Licques et nous avons été audacieux en mettant un abattoir au fin fond du canton de Guînes… Oui, nous avons osé !
Maintenant, Messieurs les éleveurs, vous avez un bel outil ; à vous de vous en servir de façon intelligente.
Pour terminer avec une note d’humour, je voudrais vous citer une vieille citation chinoise qui résume bien ce dossier et cette magnifique journée. En fait, ce n’est pas vieux, ni chinois car je viens de l’inventer :
« Dés lors que le dindon arrête de glouglouter
Et que la poule blanche arrête de caqueter,
C’est que le bon licquois est parti travailler
Et que le politique n’a plus qu’à s’effacer. »
Hervé Poher