Signature convention site des caps à ESCALLES
M,M,M
Permettez moi de ne pas vous parler d’environnement ; je veux vous faire un cours de médecine. Je vais vous expliquer ce qu’on apprend à tout étudiant en médecine, lors de sa première année. On lui apprend un réflexe qu’il devra garder toute sa vie : c’est « Signe, Diagnostic, Traitement ». Et pour faire un bon diagnostic, le processus est toujours le même :
- Interrogatoire
- Observation
- Auscultation
- Palpation
Le malade, ici présent s’appelle GSN, Grand Site Naturel. Il fait partie d’une grande famille de 25 membres et vous en connaissez certains : Le Mont Saint Michel, la Pointe du RAZ, le Cirque de Gavarni et le Pont du GARD. Avouez que c'est une belle famille.
Mais ce site a quelques particularités :
- Tout d’abord, c’est le seul au nord de PARIS.
- Ensuite, il présente 23 kms de linéaire côtier
- Au sein de ce site, il y a 8 communes qui représente plus de 16000 Hbs
- Et particularité supplémentaire, il est presque entièrement géré par le monde agricole.
Ce site a été baptisé en 1987, même si, dés 1963 des démarches avaient été entamées
Mais ce magnifique site souffre d’une maladie qu’on appelle Surfréquentation Touristique Momentanée ; c’est à dire, qu’à certaines périodes, on ne peut plus gérer correctement les flux routiers, encore moins les flux piétonniers et que nous assistons à une dégradation de nos sites naturels.
Cela est du à la conjonction de 3 effets :
- L’effet TUNNEL. Avec l’arrivée du tunnel, nous avons vu l’arrivée de l’A16, rocade littorale, la terminaison de l’A26 et nous sommes directement branchés sur la Belgique et la Hollande. Si bien que nous sommes à moins de 3 heures de AMSTERDAM, BRUXELLES, LONDRES, PARIS et même certaines cités allemandes.
- L’effet temps libre : Avec le développement du tourisme de court séjour, nous assistons à la venue de nombreux touristes en particulier des Pays-Bas. Ce n’est pas le maire d’AUDINGHEN qui me dira le contraire.
- L’effet Image. Pour faire la promotion de notre département, nous avons utilisé l’image du Blanc-Nez. Nous avons voulu montrer que le Pas-de Calais, ce n’était pas uniquement un ciel gris, avec des terrils et des gueules noires. Même si nous sommes fiers des terrils et des gueules noires, nous voulons montrer que notre département, c’est aussi des espaces de verdure, de liberté et de beauté. Et très naturellement, les gens, les touristes veulent voir le Blanc-Nez.
D’où ces problèmes de gestion des flux.
Nous avons donc décidé de nous attaquer au problème.
En 2000, un comité a été constitué, regroupant le CG, le Parc, Eden 62 et le Conservatoire. Ce comité a lancé une première étude avec le SMCO comme maître d’ouvrage. Pourquoi le SMCO ? Simplement, parce c’est le plus petit dénominateur commun. Mais cette étude était globale. Ce n’est pas parce que vous avez mal aux oreilles qu’on ne doit pas regarder les doigts de pieds. Cette étude allait de Sangatte à Wimereux, et de la mer à l’autoroute A16
En 2002, nous avons modifié la composition de ce comité en intégrant Mr le Préfet et tous les services de l’Etat.
Maintenant que le diagnostic est fait, nous devons appliquer le traitement et il nous fallait une infirmière ou un médecin pour intervenir sur la table d’opération. Le Conseil Général a accepté d’être cette infirmière.
Nous allons donc agir, dés cette année. Et pour agir, cette année, nous avons décidé d’intervenir sur les terrains appartenant au CG. Nous allons donc fermer, dés le mois de Septembre, le parking du haut, après l’arrivée des 4 jours de Dunkerque et après la saison touristique. Monsieur le Maire de Sangatte peut être rassuré.Nous laisserons des stationnements sur le parking actuel des camping-cars. Puis, dans un deuxième temps, nous ferons un parking derrière le restaurant et nous fermerons définitivement l’accès au Blanc-Nez. Tout ceci se fera par étapes et bien entendu, nous interviendrons aussi, dans les autres communes, Wissant, Tardinghen….car le Grand Site, ce n’est pas uniquement le Blanc-Nez ou le Gris-Nez.
Parallèlement à ces travaux, le Conservatoire du Littoral continue ses procédures administratives et nous, nous montons les dossiers pour obtenir des subventions, car tout cela n’est pas remboursé par la sécurité sociale.
Voilà une première phase d’actions.
Pour conclure, permettez moi de vous dire que je suis un vice-président heureux. En effet, cette démarche est vraiment une démarche de développement durable. Ce développement durable, ce n’est pas une nébuleuse ni une idée sortie de la masturbation intellectuelle de quelques esprits.
Et je dois avouer, que depuis 8 jours, je suis gâté :
- Il y a 8 jours, nous avons validé le SAGE de l’audomarois. C’est pour mieux gérer les eaux de surface et les eaux en profondeur.
- 2 jours après, nous avons signé un accord avec la Fédération de Pêche qui va nous aider à appliquer une meilleure gestion halieutique et piscicole.
- Et, aujourd’hui, nous signons pour le grand site….
Je suis heureux car j’ai enfin compris ce que veut dire Développement Durable.
/ Hervé Poher