Triple inauguration à Guines
Monsieur le Préfet / Monsieur le Député / Monsieur le Président de la Région / Monsieur le Président du Conseil Général
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs les Elus
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs
On dit souvent que les élus locaux et à fortiori les élus politiques, ont l’esprit tortueux, calculateur, manipulateur. C’est, peut-être, vrai. Mais, aujourd’hui, si nous inaugurons trois bâtiments en une seule cérémonie, je peux vous l’assurer, nous ne l’avons pas fait exprès.
Les circonstances, les évènements, les retards et l’opportunité de réunir tout le monde ont fait que ce 18 Décembre était la date la plus appropriée pour officialiser ces trois réalisations et pour remercier tout le monde.
Et encore… vous l’avez échappé belle. Nous en inaugurons trois, nous aurions pu en inaugurer six car en plus de la Mairie, de l’Ecole et de la Maison de l’Enfant, nous aurions pu vous emmener à notre nouveau Boulodrome, à notre nouvelle Epicerie Sociale ou à la nouvelle Route Départementale que le Conseil Général vient de réaliser au Marais.
Mais trois, c’est déjà pas mal !!
Cette extension de Mairie, commencée en 1998 devait être terminée en 1999.
Vous le savez, l’effondrement d’une maison mitoyenne, événement qui aurait pu être dramatique, mais qui heureusement ne l’a pas été, cet effondrement donc, nous a fait prendre 18 mois de retard.
Et cette fameuse extension, que tout le monde trouvait nécessaire et que personne n’avait osé commencer, a été terminée en Février 2001. La période préélectorale ne nous permettant pas d’inaugurer à cette époque, nous avons pensé : « pour le personnel, pour les usagers, une inauguration en Décembre, c’est un beau cadeau de Noël ».
En 1999, nous avons appris qu’il y allait avoir une forte augmentation des effectifs de l’Ecole Maternelle. Belle satisfaction pour nous, car c’est le signe d’une commune qui bouge.
Le temps d’imaginer, de trouver les fonds et de construire, l’extension de notre école était terminée pour Pâques 2001 et nous avons pensé : « pour tous les enfants, pour les parents, pour les enseignants, une inauguration en Décembre, c’est un beau cadeau de Noël ».
Depuis des années, la commune était propriétaire d’un bâtiment, ici, rue du Bel Air. La forte montée en puissance de la Communauté de Communes, dans le cadre de sa compétence « service à la population », nous a permis d’imaginer cette Maison de l’Enfant, siège d’une Halte-Garderie, de Ludothèques, d’un Relais Assistantes Maternelles et d’un Cyberpoint.
La maîtrise d’ouvrage a été communale et le fonctionnement en sera intercommunal. Commencés en 2000, les travaux se sont terminés, il y a quelques jours. Et nous avons pensé : « pour les nounous, pour les mamans, pour les enfants et pour les passionnés d’informatique, une inauguration en Décembre, c’est un beau cadeau de Noël ».
Voilà pourquoi, nous inaugurons ces trois bâtiments aujourd’hui.
Mais si c’est un cadeau pour beaucoup de gens, c’est aussi un cadeau pour nous, les élus. Réalisez un peu :
- une Mairie, c’est par essence même, un service public
- une Ecole Maternelle, c’est par définition même, un service public
- une Halte-Garderie, c’est par philosophie même, un service public.
Bref aujourd’hui, c’est un hymne au service public.
Et permettez que je vous signale qu’il y a bien un domaine où je suis entêté, rivé à mes certitudes, voire complètement conservateur, c’est bien la notion de service public.
On aura beau m’expliquer que la société change, qu’il faut intégrer les notions d’équilibre budgétaire ou même de rentabilité, qu’il faut privatiser, semi privatiser ou déléguer… Vous n’arriverez jamais à me convaincre !!
Pour moi un service public, c’est un SERVICE AU PUBLIC qui doit être guidé par trois principes fondamentaux : utilité, désintéressement, efficacité… et ces trois principes ne sont pas incompatibles. Et c’est ces trois principes qui ont guidé notre démarche, jusqu’aujourd’hui. La Ville de Guînes n’inaugure pas trois bâtiments ; elle inaugure trois Services Publics.
Je pourrais et je devrais vous citer tous nos partenaires financiers, tous nos maîtres d’œuvres et toutes les entreprises. Mais pour trois bâtiments, cela serait trop long.
Aussi, je dirais simplement :
- aux architectes et aux entreprises : bravo et merci
- à l’Etat, à la Région, au Conseil Général, à la CAF ; je ne suis pas un coureur de dote, mais je vous dis, à tous, un grand merci.
Si nous avons voulu, imaginé et terminé tous ces chantiers, c’est parce que vous étiez là, à nos côtés, les uns avec leur savoir et leur expérience, les autres avec leur financement ; nous, nous avions la volonté. Vous, vous nous avez apporté la réalisation.
- c’est ça la force de nos collectivités
- c’est ça la force de la puissance publique
- c’est ça la force du service public
Permettez-moi que je termine en saluant nos invités.
Monsieur le Préfet
Vous venez d’arriver dans notre Département. Votre visite n’était pas prévue. Mais sachez que cette surprise est pour nous un honneur dont nous sommes pleinement conscients.
Je pourrais vous parler de ce Département, de ses hommes et de ses femmes, de l’image fantastique que nous pouvons et nous voulons en donner. D’autres le feront, sans doute, mieux que moi, et je ne m’inquiète pas : vous apprendrez à le découvrir, à le connaître et à l’aimer.
Dernièrement, l’épouse d’un Sous-Préfet m’a dit : « quand mon mari a été nommé dans le Pas-de-Calais, j’ai pleuré. Quand on a dû en partir, j’ai pleuré encore plus ! ».
Monsieur le Préfet, je ne veux pas vous faire pleurer mais je suis sûr que le Pas-de-Calais tiendra, bientôt, dans votre cœur, une place prépondérante.
Monsieur le Député
Vous êtes à nos côtés depuis bien longtemps et j’ai l’impression, parfois, que vous connaissez les habitants de ce canton, mieux que moi-même. Dans votre action nationale, comme dans votre action départementale, vous avez toujours été à l’écoute de notre ville, de notre Communauté de Communes et de ses habitants.
Personnellement, Monsieur le Député je fais un bout de chemin avec vous depuis quelques années. J’y ai mis toute ma volonté, toute mon énergie et tout mon cœur. Cela nous a permis de travailler ensemble et je dois l’avouer, cela m’a permis d’avancer. Quand j’ai arrêté ma profession pour être un homme public, je pensais, naïvement, pouvoir changer le monde. A votre contact, j’ai, petit à petit, réalisé que c’est effectivement possible mais à condition :
- d’en avoir la volonté
- d’en avoir l’honnêteté
- d’en avoir le panache
Monsieur le Président de la Région
C’est la première fois que vous venez, en tant que Président, dans notre bonne ville de Guînes. C’est pour nous un honneur et aussi un plaisir.
La Région nous aide, de façon importante, dans le cadre du Contrat de Développement Rural. Et c’est vrai que l’Etat, la Région et le Département confirment, par l’intermédiaire de ces contrats de développement, ce vieux dicton : « le succès fut toujours un enfant de l’audace». Et la Région s’est fortement impliquée dans la réalisation de ce bâtiment et dans son fonctionnement futur.
J’ai, depuis des années, une tendance, parfois « sadique » à critiquer la technostructure. Aujourd’hui, Monsieur le Président, je vais faire une entorse à cette règle. Que ce soit dans le domaine du tourisme, que ce soit dans le cadre du Contrat de Développement Rural, j’ai toujours trouvé en face de moi des techniciens de la Région compétents, efficaces et à l’écoute des élus. De temps en temps, il faut savoir attribuer des compliments.
A titre personnel, je suis, Monsieur le Président, très heureux de vous recevoir.
Il y a quelques années, dans un courrier que vous m’avez envoyé, vous aviez comparé Guînes à un célèbre village d’irréductibles gaulois.
Permettez-moi, Monsieur le Président, que je choisisse mon rôle : malgré mes kilos superflus, je n’ai pas envie d’être Obélix ; et n’ayant pas la faconde et la gestualité du chef, je ne me vois pas en Abraracourcix. J’accepte la comparaison du village gaulois, mais quite à choisir, j’aimerais autant avoir l’esprit de déduction et la sagesse du druide Panoramix.
Nous savons tous que vous servez avidement notre Région et que vous aimez viscéralement notre Département. Votre volonté, votre action, votre sens de l’avenir ne peuvent que nous apporter un plus.
Pour tout ça et pour bien d’autres choses encore, permettez, Monsieur le Président, cher Daniel, que le bon Docteur POHER te dise simplement « Merci ».
Monsieur le Président du Conseil Général
Pour être franc, Monsieur le Président, c’est pour parler de vous que j’étais le plus ennuyé.
En effet, je vous vois si souvent, dans le cadre de mes fonctions que j’ai l’impression que nous faisons partie de la même famille et que le grand bâtiment, à Arras, c’est ma deuxième maison. Si bien que quand je parle du Président HUGUET, j’ai tendance à dire Roland et à le tutoyer.
En plus, comment parler objectivement du Conseil Général, quand on sait que j’y ai beaucoup d’amis, que je prends un plaisir énorme à y travailler et que je ne crois absolument pas, à la disparition des Départements. Le Conseil Général, est une superbe machine, compétente, efficace et parfaitement complémentaire des autres collectivités et de l’Etat. Mais il a en plus, un atout essentiel dans la gestion publique : comme les communes, il est proche des gens. Les gens connaissant leur Conseiller Général, les gens connaissent le Conseil Général.
Savez-vous, Monsieur le Président, que je me suis parfois posé la question : en effet, vous êtes tellement souvent dans notre coin, que je me demandais s’il ne fallait déposer une demande de subvention pour vous construire une résidence secondaire en haut du Mont de Fiennes.
Permettez, quand même, que je vous fasse très amicalement un reproche : vous êtes un tantinet roublard. En effet, lorsque vous m’avez confié la vice-présidence chargée de l’environnement et de la santé, vous m’avez dit textuellement : « t’inquiète pas Hervé, tu ne seras pas trop débordé ».
Avec la gestion et la réorganisation de la politique Espaces Naturels Sensibles, avec la mise en place des Programmes Régionaux de Santé, dans le cadre du Contrat de Plan, je passe plus de temps à Lille, à Arras ou dans tout le Département que dans la Mairie de Guînes et ma voiture est déjà toute usée et pleines de bosses.
Mais je ne cite cette roublardise que pour vous faire sourire car tout le monde sait que j’exerce cette fonction avec enthousiasme.
Monsieur le Président, je ne vous ferais pas de résidence secondaire. Roland, tu peux considérer que la Ville de Guînes et la Communauté de Communes des Trois-Pays sont déjà tes résidences secondaires.
Voilà, Mesdames et Messieurs, j’en ai terminé.
Excusez-moi d’avoir été aussi long, mais en inaugurant trois bâtiments d’un coup et en ayant autant de personnalités, je ne pouvais pas faire court.
Tout au long de l’année, nous avons fêté les associations de 1901, symboles de bénévolat.
Il y a dix jours, nous participions au Téléthon, symbole de solidarité
Aujourd’hui, on peut considérer que nous avons organisé « la fête du service public » en rappelant que les communes grandes ou petites font leur travail, tout leur travail et quelque fois plus que leur travail, avec motivation, parfois avec passion, mais avec une seule règle de conduite qui peut se résumer ainsi :
Ce que nous voulons, nous le faisons,
Ce que nous faisons, nous le réussissons,
Et nous le réussissons parce que nous y croyons ».
Mesdames et Messieurs, c’est aussi ça, le service public.
Hervé Poher