Calais, réunion du SECAL
Monsieur le Président,
Avant d’entamer véritablement les débats, je voudrais faire une déclaration préalable.
Je tiens à signaler que cette déclaration n’engage que moi ; la surcharge des agendas fait que les Communautés de Communes n’ont pas eu le temps de se concerter.
La dernière réunion du SECAL n’a pu se dérouler, faute de quorum. Il ne faut pas donner à cet acte manqué plus de signification qu’il n’en a.
Par contre, c’est surtout l’occasion de se recentrer sur les vraies questions :
1. Est-ce que nous voulons faire un pays ?
2. Pourquoi voulons-nous faire un pays ?
3. Comment faire pour arriver à un pays ?
1ère question : Est-ce que nous voulons faire un pays ?
La réponse est oui, sans problème
- Parce que la géographie est là et que faisons tous partie du grand calaisis
- Parce que l’histoire est là et qu’on ne peut jamais aller contre le sens de l’histoire
2ème question : Pourquoi voulons-nous faire un pays ?
Notre territoire est entièrement occupé par des EPCI et il s’avère, à la pratique, que nous avons des dossiers communs, voire transversaux. On ne peut pas régler les problèmes de transport, d’environnement, de protection de l’eau, du tourisme et de l’économie en travaillant chacun dans notre coin.
Il nous faut une instance de réflexion commune, d’orientation commune, voire dans certains cas précis de décision commune, tout en réaffirmant que chacune des entités restera maître chez elle.
3ème question : comment faire pour arriver au pays ?
En étant clair, pédagogique et transparent.
Monsieur le Président, nous sommes des ruraux et nous sommes fiers de l’être. Cela signifie implicitement que nous fonctionnons au rythme des saisons au rythme des moissons et permettez-moi d’être un peu cynique, du rythme des inondations.
Cela ne veut pas dire que nous n’avançons pas. Cela veut dire, simplement, que chez nous, nous appliquons le bons sens paysan. Et qu’avant de s’engager dans une démarche nouvelle, il nous faut expliquer et comprendre le « pourquoi du comment » et le « comment du pourquoi » et ça, ça prend du temps !!.
En plus, Monsieur le Président, il faut bien reconnaître que certaines de nos collectivités sont nées dans la douleur et quelque fois au forceps. Et lorsque l’accouchement est difficile, l’enfant n’en est que plus précieux.
Comme je l’ai souvent dit, Monsieur le Président, nos Communautés de Communes rurales ont un vécu, un passé, une histoire. Toute concertation, toute orientation, toute adhésion doit tenir compte de ce vécu, de ce passé, de cette histoire.
Et dans la démarche des ruraux que nous sommes, ce n’est pas une question de pouvoir ou de titre, c’est une question de principe !.
En outre, permettez-moi, Monsieur le Président, de réaffirmer une notion essentielle.
J’ai lu, dans le journal, qu’un élu avait dit que la dernière réunion du SECAL avait été « un raté administratif ». Je pense sincèrement que c’est vrai.
Et il est important de rappeler que la démarche de création d’un pays ne peut pas être qu’un acte administratif.
C’est avant tout un acte politique, au sens noble du terme, voulu par les politiques, adopté par les politiques, et fonctionnant grâce aux politiques…et quand je dis politique, c’est tous les élus du peuple qui ont la légitimité politique.
Voilà, Monsieur le Président, ce que je crois utile de rappeler et je ne pense ne pas m’être beaucoup éloigné du sentiment de mes amis des autres Communautés de Communes.
Et pour terminer sur une note d’humour, permettez-moi, Monsieur le Président, que je cite Pierre DAC, qui disait :
« Monsieur a son avenir devant lui, mais il l’aura dans le dos chaque fois qu’il fera demi-tour ».
Alors, Monsieur le Président, soyons responsables et intelligents et ne faisons pas demi-tour.
Hervé Poher