Partie I - Propos préalables
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Avant de commencer cette cérémonie des vœux, je me dois de vous faire une déclaration préalable.
En effet, plusieurs d'entre nous, au sein de la municipalité, se sont posés la question :
"peut-on et doit-on maintenir cette cérémonie, après les dramatiques évènements qui se sont déroulés en Asie du Sud ?".
Et c'est vrai ! Que peut signifier cette manifestation traditionnelle, face au déluge de malheur, de tristesse et d'horreur que touche des millions de personnes ? Que peut signifier cette réunion :
- où classiquement, la municipalité, comme toutes les municipalités, montre qu'elle est fière et contente de ce qu'elle a fait,
- où classiquement, l'opposition, comme toutes les oppositions, sortira en étant très critique sur ce qui a été fait,
- et où classiquement, nous souhaitons des vœux sincères à ceux que l'on aime bien et des vœux hypocrites à ceux que l'on n'aime guère.
Après en avoir longuement discuté, nous avons décidé de maintenir cette cérémonie :
o parce que comme dans tout microcosme local, il est sain de se réunir, de discuter et d'échanger,
o parce qu'il est bien de profiter de ces réunions pour rappeler que les mots "fraternité, solidarité et même amitié", ne sont pas que des sentiments événementiels, mais doivent aussi être présents, quotidiennement, au sein de nos structures et de nos sociétés.
o et parce que faire une réunion publique, c'est aussi le moyen de faire passer des messages et de témoigner, ouvertement, que l'on s'associe au malheur et à la désespérance des gens.
L'ordonnancement et la teneur des allocutions ont été modifiés.
Le fil conducteur de cette soirée devait être autosatisfaction. Le fil conducteur sera solidarité.
Et que chaque instant de cette soirée, soit dédié à tous ces gens de nations différentes, de races différentes, de religions différentes dont le passé est douloureux et dont le futur est incertain.
Et puisque nous ne pouvons pas modifier le passé, essayons de leur transmettre un message d'espoir. Que cette soirée soit humblement et simplement notre témoignage d'amitié.
Partie II
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de remercier, Marc, ce premier adjoint d'une efficacité redoutable. J'ai la chance, Mesdames et Messieurs, d'être entouré d'une équipe d'adjoints remarquables, dévoués, efficaces… solidaires. Je tiens, aujourd'hui, une fois de plus à le souligner ; sans eux, on n'avancerait pas et le deal établi entre l'équipe dirigeante et moi-même est clair : ....moi, je roule ; je vais par monts et par vaux pour promouvoir la Ville de Guînes, la Communauté de Communes des Trois-Pays et le Conseil Général ; je défends les institutions auxquelles j'appartiens ; je défends les dossiers dont je suis responsable.... et eux gèrent la Commune, et le quotidien, réglant des problèmes plus terre à terre. C'est sans doute moins valorisant, moins glorieux, mais c'est ce qui est vu par les habitants et c'est ce qu'on appelle la proximité.
Cette façon de gérer la Commune est le résultat à la fois, d'une doctrine gestionnaire que nous nous sommes imposés et d'une adaptation aux évènements et aux fonctions.
Doctrine gestionnaire, car dès le départ, nous avons voulu montrer que ce n'est pas un homme qui dirige c'est une équipe ; que les décisions étaient collégiales et solidaires ; et que de toute façon, il y en a plus dans 20 têtes que dans 1.
Adaptation aussi, car depuis 1995, je suis devenu un affreux cumulard : Maire, Président de la Communauté de Communes des Trois-Pays, Vice-Président du Conseil Général, et depuis peu, Président du Pays du Calaisis et Président du Comité de Bassin de l'Agence de l'Eau Artois Picardie. Certains d'entre vous doivent penser que c'est trop. Je répondrais "c'est beaucoup", mais toutes ces fonctions sont incroyablement complémentaires et utiles pour nos collectivités.
Si je suis devenu Président de l'Agence de l'Eau, c'est parce que dès 1996 nous avons signé un contrat pluriannuel ; c'est parce que dès 1998 nous avons inventé le contrat de ressources ; c'est parce que fin 2000, nous avons été confrontés aux problèmes d'inondations et c'est parce qu'en 2002, nous avons mis en place l'opération ARARAT.
Avec un tel passé et une telle expérience, les 60 membres du Comité de Bassin ont jugé qu'il était légitime que je préside cette instance si importante.
Et si je suis devenu le 1er président du Pays du Calaisis, c'est simplement parce que nous, petite commune de Guînes, avons montré, dès 1996 une volonté de coopération et de solidarité avec les autres.
Si tout cela a été réalisé, c'est simplement parce qu'il y a en Mairie un groupe motivé et efficace. Permettez-moi d'y associer le reste de l'équipe municipale, toujours présente quand il y a besoin de soutien, d'aide et toujours présente quand il faut prendre de grandes décisions.
Le regard porté au-delà des limites de la commune me permet de faire le point sur notre politique extérieure. Marc vous a parlé du fonctionnement interne ; moi, je vais faire le point sur nos relations externes.
Certains d'entre vous se souviennent, sans doute, d'une phrase que j'avais prononcée lors des vœux 1996. J'avais dit : "Guînes aux Guînois, c'est fini !!" et je sais que quelques personnes avaient été choquées ; mais 8 ans après, j'assume pleinement ce que j'avais dit et je vais vous montrer que nous avions raison.
"Guînes, au Guînois, c'est fini !" ; cela voulait simplement dire :
- qu'avoir un esprit de clocher exacerbé, c'est bien mais ça ne suffit pas,
- que fonctionner en autarcie, c'est plaisant, mais que ce n'est pas efficace,
- qu'avoir une ambition cantonnée aux limites du territoire, c'est pratique, mais que ça ne permet pas de s'adapter à l'évolution de notre société,
- et qu'enfin, cette fameuse "dynamique incontournable" dont je vous ai bassiné les oreilles depuis des années, ne peut exister qu'avec les autres, en osmose avec les autres et aussi pour les autres. C'était un nouvel état d'esprit.
Et cet état d'esprit, nous l'avions en 1996, quand nous avons été, dans le Calaisis, des promoteurs de l'intercommunalité. Nous sommes l'un des bourgs centre de l'arrière pays du Calaisis, nous devions être un des leaders de cette démarche.
Je l'ai dit et je l'ai avoué, faisant ainsi mon mea culpa : mes intentions étaient bonnes mais ma démarche a, sans doute, été maladroite. Certains voyaient dans mon initiative un besoin de pouvoir et une tendance à l'hégémonie.
Défaut de communication, erreur de jeunesse de ma part… mais je pensais, naïvement, que quand une idée était géniale, personne ne pouvait être contre. L'histoire a démontré le contraire. Et je le répète, j'en assume toute la responsabilité.
Mais, finalement, nous avons créé notre intercommunalité : la Communauté de Communes des Trois-Pays. Petite intercommunalité rurale qui doucement, calmement, sans jamais faire la une des journaux, fait son petit bonhomme de chemin, prenant année après année de plus en plus de compétences. Nous avons créé entre les 15 communes un vrai lien de solidarité.
Et cet état d'esprit, nous l'avions en 1998, quand nous avons été les premiers à vouloir faire de la promotion touristique avec la Ville de Calais.
Nous avions décidé de jouer la carte tourisme et nous étions fiers de notre office de tourisme, l'une des premières réalisations de la municipalité. Mais le réalisme et le souci d'efficacité ont rapidement mis en évidence que dans ce domaine là, nous avions tout intérêt à faire alliance avec notre grand voisin. En effet, Guînes, les Trois-Pays ou le Mont de Fiennes… que voulez-vous que cela représente pour quelqu'un qui n'habite pas dans le coin ??? Par contre, quand on dit le Cap Blanc Nez, Calais et le Tunnel sous la Manche, là, les gens savent, à peu près, où c'est.
Et cette démarche originale que nous avons initiée avec la Ville de Calais et la Chambre de Commerce s'est rapidement généralisée aux autres intercommunalités pour aboutir à la création de l'office de pôle, il y a un an. Dans le tourisme, aussi, nous avions tout intérêt à jouer solidaire. Nous l'avons fait.
Et cet état d'esprit, nous l'avions en 2004, quand nous avons décidé de participer à cette nouvelle aventure que sont les pays. Et j'ai moi-même pris mon bâton de pèlerin pour faire passer la bonne parole, pour expliquer aux élus, pour rassurer les gens :
"non, ce n'est pas une nouvelle structure,
non, ce n'est pas des impôts en plus,
non, ce n'est pas un enjeu de pouvoir".
C'est simplement un endroit où enfin, on se parle, où on oublie nos spécificités et nos engagements personnels, où on décide de ne pas faire de la petite politique et où, tous les élus du grand Calaisis, nous essayons, ensemble :
o de faire un aménagement du territoire intelligent et concerté,
o de trouver des solutions à nos problèmes qui sont communs,
o d'envisager un développement solidaire profitable à tous.
Bref, maintenant, nous avons la structure adéquate pour se parler, se comprendre et faire finalement, ce pour quoi, nous avons été élus : servir un peu mieux nos populations.
Là aussi, dans cette nouvelle démarche, il faut parfois de l'abnégation, souvent de la tolérance, toujours de la solidarité.
Dans nos petits gestes quotidiens, comme dans nos grandes décisions de collectivités, la solidarité est souvent un moteur, même si elle n'est pas franchement affichée. Le discours de Marc, vous l'a montré ; j'espère, moi, l'avoir démontré.
Et ce mot de solidarité que nous martelons tous les trois, depuis le début de cette cérémonie m'amène, bien entendu à terminer par la catastrophe du 26 décembre.
J'ai été comme vous tous, choqué, effondré et traumatisé par toutes ces images de désolation, de malheur et de mort que nous voyons depuis plus de 15 jours.
Et puisque l'émotion est en train de se canaliser, que les premiers chocs dus à ces images d'horreur, sont en train d'être assimilés, permettez-moi de vous livrer quelques états d'âme, quelques sentiments.
Sentiment qu'il faut être humble et modeste.
Depuis que le monde est monde, on cherche toujours des coupables :
o dans l'antiquité et le moyen âge, le coupable est les dieux et la punition était divine,
o depuis quelques décennies, le coupable c'est l'homme, le développement de l'homme et l'inconscience de l'homme : réchauffement de la planète, pollution bientôt incontrôlable de l'environnement, disparition des espèces… c'est vrai, nous sommes responsables, tous responsables.
o et le 26 décembre 2004, force est de reconnaître que la seule coupable, c'est la nature qui, on l'a trop souvent oublié, est omniprésente et reprend, de temps en temps, ses droits. Un tremblement de terre et un raz-de-marée, c'est simplement de la géophysique, de la physique et de la mécanique des fluides. Alors n'oublions pas que notre planète vit et nous, les humains, si imbus de notre savoir et de notre géni, sachons rester humbles.
Sentiment de doute et d'incompréhension devant cette société que nous avons créée
L'information du jour chasse celle d'hier ; les images d'aujourd'hui effacent celles d'il y a un mois et nos pôles d'intérêt changent vite, très vite, trop vite.
Cette société de l'information dans laquelle nous vivons est à l'image d'un fast food : "vite fabriqué, vite avalé, vite digéré et vite oublié".
Que reste-t-il dans vos journaux de la tempête de l'an 1999 ? (26 décembre) Vous parle-t-on encore des gens que sont morts, cette année-là ? NON.
Maintenant quand on parle de cette fameuse tempête, c'est pour faite le compte des hectares de forêts dévastées ou se désoler en signalant que le Parc du Petit Trianon à Versailles, n'est toujours pas replanté ! Et les morts de l'an 1999 ? : "vite avalé, vite oublié".
Tous les jours, l'information nous amène son lot de guerres, d'attentats et d'horreurs. A tel point que l'information que nous avons entendue aujourd'hui, nous ne sommes pas sur que ce ne soit pas la même qu'hier et elle est probablement pareille que celle de demain.
Et la banalisation de la mort est extrême. Qui peut nous dire, à ce jour, le nombre de morts américains en Irak ? Personne, car on ne compte plus, mais rassurez-vous, les médias se feront un plaisir de nous le rappeler quand on aura franchi la barre des 1 500.
Ils l'avaient déjà fait quand on a passé les 1 000, comme si cela était un record !
Et littéralement, je dois bien reconnaître que cette façon de faire est plutôt macabre. Mais de toute façon : "vite avalé, vite oublié".
Et pour en revenir au 26 décembre, soyons honnêtes, Mesdames et Messieurs, en parlera-t-on encore dans un an ? et même dans trois mois, je suis sûr que vous pourrez avoir des journaux télévisés, pendant une semaine, sans qu'on parle de l'Asie, de ses morts et de ses orphelins.
Vous le savez, notre société nous a conditionné à cela : dans quelques semaines, malgré les 150 ou 200 000 morts, cette tragédie glissera doucement dans les archives de l'Histoire : "vite avalé, vite oublié".
Mais, permettez-moi de terminer sur un sentiment d'espoir, même s'il est modeste et sans doute utopique.
Dans ce monde, qui est sous la dictature philosophique de la mondialisation, nous venons d'assister à la mondialisation de la catastrophe et à la mondialisation de la solidarité.
Pourvu que cet élan de solidarité, pourvu que cette conscience commune de notre fragilité, pourvu que cette prise de conscience ne soient pas qu'un feu de paille !!!
Je l'espère de tout cœur, mais j'en doute. Les bons sentiments n'ont jamais pesé lourds devant l'égoïsme, la finance et le réalisme économique.
N'ai-je pas entendu cette horreur, à la radio, où un spécialiste disait que cette catastrophe aurait un effet bénéfique sur les bourses asiatiques, car il fallait reconstruire ! C'est tout juste s'il n'était pas sur le point de nous conseiller d'investir dans les entreprises de pompes funèbres.
Nous savons que c'est vrai, mais a-t-on le droit de le dire ?
Rappelez-vous, Mesdames, Messieurs, "vite avalé, vite oublié".
Fin de la première partie
Et maintenant, Mesdames, Messieurs, c'est vrai, il faut reconstruire, il faut rebâtir.
C'est maintenant que nous devons les regarder et leur tendre la main. Et notre collectivité se doit d'être solidaire. Et cette solidarité doit s'imaginer en dehors de l'émotion d'un instant et en dehors d'un instant d'émotion.
Aussi, nous proposerons au Conseil Municipal et à tous les partenaires de la commune un plan d'aide financière étalée sur un an.
Le plan d'aide sera basé sur la participation de tous et de toutes, membres de notre collectivité, sachant qu'une démarche solidaire implique, pour chacun d'entre nous, un effort.
Cette action s'appellera "Solidaires pour rebâtir – Asie 2005".
Nous avons mis un S à solidaires pour bien affirmer que tous participent et Asie 2005 car 2004 restera l'année du malheur et 2005 sera, nous le voulons, l'année de l'espoir.
Sous ce label "Solidaires pour rebâtir", nous proposons de regrouper toutes les initiatives personnelles, associatives ou des collectivités.
La Commune de Guînes veut montrer l'exemple. C'est pourquoi nous proposerons quelques gestes forts :
- parce que c'est de l'argent public et que l'argent public doit servir la solidarité, nous proposerons à toutes les associations qui touchent des subventions de la Ville de Guînes de reverser 5 % de cette subvention sur le compte "Solidarités pour rebâtir".
- parce que c'est de l'argent public et que l'argent public doit servir la solidarité, la valeur des colis distribués aux personnes âgées, aux handicapés et aux Rmistes, sera diminuée, cette année, de 5€ par colis et ces 5€ seront versés au compte "Solidarités pour rebâtir".
- parce que c'est de l'argent public et que l'argent public doit servir la solidarité, nous proposerons, exceptionnellement, la suppression du feu d'artifice du 14 juillet et que l'argent soit affecté au compte "Solidarités pour rebâtir".
- parce que c'est de l'argent public et que l'argent public doit servir la solidarité, nous demandons à ce que tous les élus de la Commune de Guînes déposent un mois de leur indemnité sur le compte "Solidarités pour rebâtir".
- parce que c'est de l'argent public et que l'argent public doit servir la solidarité, nous proposerons à l'Amicale du Personnel des Trois-Pays de diminuer de 5€ la valeur du colis annuel.
- nous proposerons que toutes les manifestations 2005 soient placées sous le label "Solidarités pour rebâtir". En particulier, notre grande fête du 1er mai, avec une participation exceptionnelle demandée à tous les bradeurs.
Des urnes de la solidarité seront déposées, toute l'année, à la Mairie, à l'Office de Tourisme, à l'Epicerie Sociale et dans les établissements scolaires qui en feront la demande;
J'invite tous les Guînois qui savent se mobiliser (ils l'ont maintes fois prouvé), qui savent faire la fête, qui savent être solidaires (le Téléthon en est, chaque année, une preuve) à être imaginatifs et à s'intégrer dans cette démarche.
L'ensemble des actions sera coordonné par Monsieur Yves LEFEBVRE, Adjoint à la Ville de Guînes et le compte spécial "Solidarités pour rebâtir" sera géré par Madame Marie-Andrée FASQUEL, Présidente du Comité de jumelage et membre de l'Association de coopération avec le Mali.
Et puisque, chaque action de solidarité a besoin d'être parfaitement identifiée, nous proposerons que cette mobilisation générale puisse servir au parrainage d'un village d'enfants.
Mesdames et Messieurs, la collectivité de Guînes, ses élus, ses habitants veulent montrer que le mot "solidarité" n'est pas une vue de l'esprit, n'est un mot vide de sens. Ils veulent aussi montrer que la solidarité n'est pas un sentiment momentané ; elle doit être inscrite dans le temps. C'est le minimum que nous puissions faire pour tous ces enfants qui ne comprennent pas et qui n'auront pour nous remercier qu'un geste de la main, un regard ou un sourire. Ou qui n'auront rien du tout. Mais doit-on faire cela pour les remerciements ?
Je sais que certains d'entre vous, au sein de cette assemblée, pourraient penser que : "faut pas trop en faire ! faut pas exagérer !" J'ai même déjà entendu, comme vous sans doute, cette réflexion : "y en a marre des images de malheur !"
Mais, voyez-vous, Mesdames et Messieurs, si nous sommes socialiste par conviction, si nous sommes humaniste par tempérament, si nous sommes chrétien de naissance, on se doit de ne pas oublier que, dans chacun de ces domaines, le mot solidarité veut dire quelque chose.
Et comme nous sommes nombreux à croire cette doctrine philosophique qui affirme :"l'homme n'est pas ce qu'il dit, l'homme est ce qu'il fait". Alors nous, nous faisons et nous, nous ferons.
De plus, certains mauvais coucheurs nous critiqueront certainement en disant que cela est inutile. Alors, nous répondrons, comme le faisait Cyrano : "c'est bien plus beau lorsque c'est inutile".
Voilà, Mesdames et Messieurs, j'en ai terminé. J'ai été long ; je m'en excuse et pardonnez-moi, si en évoquant, si longuement cette manifestation, j'ai mis, certains d'entre vous mal à l'aise.
Mais, je ne pouvais imaginer parler normalement de nos petits problèmes d'assainissement, de nos petits problèmes relationnels, de nos petits problèmes d'inondation après ce que nous avons vu.
Je ne pouvais imaginer vous souhaiter une bonne année et une bonne santé avec ce que nous savons.
C'est sans doute une déformation de mon ancien métier ; c'est peut-être de la sensiblerie mais que voulez-vous, à mon âge, on ne se refait pas. Et moi, comme vous tous, je peux avaler vite, mais je digère lentement.
J'ai l'habitude, chaque année, de mettre sur ma carte de vœux une phrase, que j'invente et qui est conçue "à la manière de".
Cette année, j'avais écrit, avant le 26 décembre :
"si tu as dans le corps, force et volonté de vaincre,
si tu as dans le cœur, le désir de bien faire,
si tu as dans ton âme, la vision de l'espoir,
alors, tel un esclave devenu magicien, tu auras
entre tes mains le pouvoir de changer le monde."
Permettez, qu'aujourd'hui, je garde cette phrase et que je n'en change qu'un terme en disant : "alors, tel un esclave devenu magicien, tu auras entre tes les mains le pouvoir de rebâtir le monde".
Mesdames, Messieurs, pour 2005, je vous souhaite :
- force et volonté,
- le désir de bien faire,
- une vision de l'espoir
et une année pleine de bonheur et d'amour.
Hervé Poher