15 AVRIL 2002 A BRUAY-LA-BUISSIERE, FEDERATION PS
Mes chers camarades.
Mon nom a été cité à plusieurs reprises, je me dois de m’expliquer. Je vais le faire humblement et sincèrement.
Permettez-moi de vous rappeler ce qui aurait dû se passer, si les choses s’étaient déroulées normalement.
Après le retrait de Dominique Dupilet, et en l’absence de candidature féminine, je ne pouvais pas faire autrement que de demander l’investiture :
- Parce que c’était logique
- Parce que j’avais une triple légitimité
Légitimité de terrain, en gagnant, année après année.
Légitimité
- Parce que Dominique Dupilet est venu me chercher, en 1989, pour emmener les socialistes au combat
- Parce qu’en 1992, on m’a demandé d’être un numéro anonyme sur la liste des régionales, uniquement pour faire des voix.
- Parce qu’en 1993, je me suis retiré, alors que je devais être suppléant, pour éviter une fracture dans la 6ème circonscription. J’ai laissé ma place à Maurice Fluet.
- Parce qu’en 1994, j’ai gagné un canton, à droite depuis 36 ans
- Parce qu’en 1995, j’ai gagné une ville à droite depuis 30 ans.
- ¨Parce qu’en 1996, me basant sur une théorie chère à Jean-claude Leroy, j’ai organisé la ruralité en Communauté de Communes. Regardez les résultats électoraux, ils sont parlants
- Parce qu’en 1997, j’ai accepté d’être le suppléant de Dominique alors que personne ne le voulait, car Dominique était empêtré dans une sale affaire qui s’appelle l’ORCEP.
- Parce qu’en 1998, j’ai voulu être vice-président du Conseil Général et que j’ai la faiblesse de croire que Roland n’a pas à se plaindre de son petit vice-président
- Et parce qu’enfin, j’ai tout regagné en 2001.
Bien sûr, tout cela je l’ai fait à ma manière, mais je ne pouvais pas faire autrement car je voulais garder l’utopie qui m’est indispensable et mon sens de l’honneur et du panache qui sont, pour moi, viscéralement incontournables.
La seconde légitimité, c’est celle des militants qui ont voté largement pour moi, pour me désigner comme suppléant. Et je vous rappelle, mes chers camarades, qu’un suppléant est là pour suppléer, c'est-à-dire remplacer le titulaire quand il ne veut plus ou ne peut plus exercer sa fonction.
La troisième légitimité, c’est celle de l’opinion. Dans le sondage dont tu as parlé,Serge, même si Dominique arrive largement devant pour toutes les questions, j’arrive bien en tête ….et ces trois légitimités ne sont pas une feuille de route !
Mais les choses ne se sont pas passées comme elles le devaient et je me suis retrouvé dans une situation paradoxale où j’étais le suppléant d’un député virtuel.
Aussi, pour débloquer la situation, j’ai confirmé au Comité de Circonscription que j’acceptais le rôle de suppléant, uniquement si j’avais, pour le titulaire, de la considération, du respect, voire de l’admiration.
Aussi, en conclusion, mes chers camarades. Si le parti m’avait demandé d’aller au combat, j’y serais allé de tout mon cœur et de toute mon énergie.
Aujourd’hui, vous me demandez d’être le suppléant de Jack Lang. Pour rendre service au parti, je suis d’accord et j’y mettrai tout mon cœur et toute mon énergie.
Hervé Poher