Bilan des inondations 2006
Conseil municipal du 25 Septembre 2006
M,M
Avant d’entamer cette séance du CM, je me dois, vous vous en douter, de dire quelques mots concernant la pluie tropicale du 12 et 13 Août et des effets sur notre commune.
Rappelons qu’il est tombé, durant ce week-end de la mi-Août, 190 ml d’eau en 28 heures. Je tiens à rappeler qu’il tombe, sur Guînes, en temps habituel, entre 600 et 800 ml par an. Et cette pluie tropicale a été centrée, uniquement sur le canton de Guînes, avec des répercutions sur les 3 bassins versants :
- Le bassin nord, touchant les communes de Guînes, Hames-Boucres et Andres et plus loin, Balinghen et Rodelinghen.
- Le bassin sud-est, c’est à dire la vallée de la Hem, avec une pluviométrie de 200 ml sur Licques. Une vague s’est donc formée et a dévalé la vallée de la Hem, emportant au passage le pont de Clerques, causant beaucoup de dégâts dans la vallée et terminant sa course à Polincove et à Recques sur HEM.
- Le versant sud, avec la commune de Fiennes qui fait partie du bassin de la Slack.
Vous avez pu le voir ou l’entendre sur les médias locaux et nationaux : les dégâts ont été importants.
Pourtant, pour la ville de Guînes, je peux affirmer une chose : nous nous en sommes bien tirés. Alors que nous sommes la commune qui, depuis des décennies, est la plus touchée par les phénomènes d’inondations. Pourquoi de si bons résultats. J’y vois trois raisons :
- Les travaux que nous avons effectués depuis la dernière inondation de 2000
- Une mobilisation de tous, élus, services municipaux et citoyens.
- Un meilleur fonctionnement et une meilleure réactivité de la chaîne décisionnelle, l’Institution Interdépartementale et VNF ayant, parfaitement, fait leur travail et pris les bonnes décisions.
Pour ce qui est des travaux, je tiens à rappeler, que suite aux dernières catastrophes, nous avons :
- fait installer une pompe de 1M3/seconde au marais, sur la rivière à Bouzats. Et vous savez combien j’ai dû me battre contre les services de l’état pour pouvoir installer cette pompe qui était interdite parce « qu’on allait tuer des anguilles ! »
- Nous avons fait rehausser de 20 cms, par le CG, le bout du 1er banc, afin de servir de digue pour éviter que la rivière neuve n’envahisse le marais. Cette digue a parfaitement fait son effet.
- Nous avons fait installer à Guînes, sur la route du bois, une grille pour capter l’eau et nous avons généralisé les caniveaux de montagne : le Bl Blanchard et le parcage ne sont, désormais, plus envahis par la boue.
- Nous avons demandé à VNF d’installer sur le canal des capteurs pour mesurer le niveau de l’eau, les chiffres étant directement transmis au centre de commande des pompes qui rejettent l’eau à la mer.
- Et je tiens à rappeler que la CCTP a mené l’opération ARARAT, avec plantations de haies, de bandes enherbées et réfection des fossés.
L’ensemble de ces aménagements a fait que, paradoxalement, alors que nous avons eu la même pluviométrie qu’ailleurs, alors que naturellement de par notre position géographique nous sommes plus exposés que les autres, nous avons eu moins de dégâts que les autres communes.
Dire que tout a été parfait, c’est bien entendu faux et avec une telle pluviométrie, il était obligatoire qu’il y ait quelques dysfonctionnements.
Nous en avons relevé principalement 3 :
- Tout d’abord au marais. A l’entrée du 1er banc, le niveau des fossés étant un peu haut, la quantité d’eau tombant du ciel a fait que le système de collecte des eaux pluviales a été saturé et que l’eau est ressortie par les grilles et a inondé les maisons en contrebas de la route. Alors, vous pourriez me dire : « Pourquoi le niveau du fossé du 1er banc a-t-il été laissé si haut ? ». Tout simplement parce qu’au moment de la canicule, de nombreux habitants du marais ont réclamé qu’on mette de l’eau. Et j’ai encore une pétition, de ces mêmes habitants, il y a quelques années, qui réclamaient de l’eau dans les fossés, à cause des odeurs et que nous étions des inconscients en laissant les fossés à sec… Cela dit, il faudra, dorénavant, trouver un juste milieu.
- 2ème problème : La cité des remparts, où l’on a vu 2 phénomènes inhabituels :
· un fossé se mettre en charge, au niveau de la route d’accès à l’impasse de la liberté.
· Et surtout, une arrivée énorme d’eau et de boue, venant de la route de Pihen et envahissant le cité.
- 3ème problème : le Batelage. Problème très difficile car le Batelage reçoit 2 arrivées importantes d’eau : Celle de la cité des remparts et de toute la partie ouest de la commune ; et celle des eaux de la haute ville qui passent par le bassin, traversent la ville et arrivent à l’immeuble Picasso. Malgré 2 tuyaux de diamètre 1000 qui rejoignent le canal, lors de fortes pluies, le Batelage se met souvent en charge. Les seuls moyens d’éviter ce phénomène, c’est de faire quelques améliorations souterraines afin de faciliter l’évacuation de l’eau et surtout de détourner, si possible, l’eau avant qu’elle n’arrive au Batelage. C’est ce à quoi nous travaillons actuellement.
En résumé. Les précipitations du 12 et 13 Août ont servi de test grandeur nature afin de tester les aménagements faits depuis 2000. Le résultat est plus que positif : Le bourg a été très peu touché et le marais a été sauvé par la pompe. Si nous n’étions pas intervenu, nous aurions eu 40 à 60 centimètres d’eau sur le 2ème et le 3ème banc et cela aurait duré 3 semaines.
Au sujet de la pompe, je tiens à préciser que la procédure validée par la commune, la section de wateringues et VNF était celle-ci : la pompe se met automatiquement en route quand la rivière à Bouzats est haute et quand le canal est bas. Cette procédure avait été demandée par VNF qui craignait que nous fassions déborder le canal. Le 13 Août, nous n’avons pas respecté cette procédure : La rivière à Bouzats était haute mais le canal était, lui aussi, très haut. Nous avons donc shunté le contrôle automatique et nous avons mis en marche de façon manuelle. Et, vous l’avez vu : le canal n’a pas débordé.
Pour la simple raison que l’Institution Interdépartementale des Wateringues vient de terminer l’installation d’une nouvelle pompe, sur le quai de la Batelerie, à Calais, pompe de 4 M3/seconde et qu’à l’occasion de ce fameux week-end, elles ont été mises en route pour la première fois. Ce qui, désormais, nous donne une sécurité sur le niveau du canal et sur l’utilisation de notre propre pompe. Nous rejetons 1m3/seconde ; à Calais, grâce à la station du port et celle de la Batelerie, ils peuvent en rejeter, désormais, jusqu’à 12 m3/seconde.
Je l’ai dit, étant donné le contexte météorologique, la ville de Guînes s’en est bien tirée. Mais le système est améliorable :
- Quelques adaptations dans la cité des remparts.
- Quelques travaux, avec la 5ème section de wateringues, pour pouvoir évacuer plus rapidement le fossé du 1er banc, même quand le courant Scy est trop élevé.
- Trouver avec le Cg, lorsqu’il va refaire le 1er banc, les moyens techniques pour empêcher le phénomène de refoulement du système collecteur des eaux pluviales.
- Généraliser, à toutes nos entrées de ville, l’installation des grilles qui captent l’eau ;
- Etre très vigilants sur la création de bassins de rétention, sur la route de Pihen, lors de la construction de la pénétrante sud-ouest.
- Et demander à la CCTP de compléter l’opération ARARAT par des aménagements complémentaires qui permettraient de ralentir, encore plus, l’arrivée d’eau.
M et M. Nous ne sommes pas responsables, directement, de la quantité d’eau qui tombe du ciel, mais nous sommes responsables des conséquences sur le terrain. Ce que la commune et la CCTP ont déjà fait a montré son efficacité. Le système est encore améliorable mais il faut savoir rester modeste : devant une telle pluviométrie, et malheureusement, je pense que cela se reproduira de plus en plus souvent, vous pouvez faire tous les travaux du monde, il y aura toujours quelques dégâts. Et je voudrais que la population et les élus en soient conscients, tout en remerciant, sincèrement, les services du SDIS, les services de la voierie départementale, les élus présents sur le terrain et les citoyens qui ont été, dans l’ensemble solidaires. A part 1 ou 2 râleurs professionnels.
Hervé Poher