Monsieur le Premier Secrétaire.
Vous désiriez, sans doute, savoir ce que pensent les militants du « bordel socialiste actuel ». Pour cela, je vous adresse le cahier des charges de la section de Guînes.
C’est peut-être dur, mais souvenez-vous qu’on est toujours dur avec les gens qu’on aime.
LETTRE OUVERTE A NOS DIRIGEANTS
Mais qu’avez-vous fait ??!!
Qu’avez-vous fait de notre parti ? Depuis plusieurs années, vous dirigez notre parti, non pas au nom de l’intérêt général, mais au nom des courants. Vous vous êtes mis au service des hommes et non du mouvement ; vous avez soutenu les ambitions et non les idées. Dés 1989, les militants vous avaient dit : « Un parti, pas de courants ! » Vous ne les avez pas écoutés.
Qu’avez-vous fait de notre travail ? Nous nous sommes battus pour vous, espérant les victoires, partageant les défaites. Les querelles d’hommes nous faisaient mal, mais chaque fois, nous trouvions des excuses. La base n’est pas fabiusienne, ni rocardienne, ni jospiniste… La base est socialiste avec un idéal qui nous fait travailler et une certaine idée de la victoire qui nous fait espérer. Les militants vous ont dit : « Nous gagnerons tous ensemble ! » Vous ne les avez pas écoutés.
Qu’avez-vus fait de nos idées ? Nous sommes militants du Parti Socialiste parce que nous croyons à la justesse de notre cause, la sincérité de nos idées et au pouvoir de la tolérance. Vous avez dénaturé notre cause, dévié nos idées et montré une intolérance inacceptable de la part de socialistes. Les militants vous avaient montré l’exemple. Vous n’avez pas regardé.
Qu’avez-vous fait de nos idoles ? Nos chefs sont devenus des roitelets avides de pouvoir. Rocard a tort, Fabius n’a pas raison et Chevènement se trompe. Les militants n’ont pas accepté, n’acceptent pas et n’accepteront pas la bataille des ambitieux. Vous ne les avez pas écoutés.
Nous sommes une petite section de militants motivés, travailleurs et gagneurs. Notre groupe est composé d’anciens communistes, de centristes et de socialistes de toutes tendances. C’est une section de militants, de camarades et d’amis. Par notre union et dépassant nos différences, nous allons de victoire en victoire. Ne nous demandez pas de tout casser ! Nous refuserions et nous renverrions nos petits chefs dos à dos.
Notre Premier Secrétaire nous a comparés à un village d’irréductibles gaulois. Nous acceptons la comparaison. Nous voulons rester ensemble, sachant que la victoire se gagne, unis sur le terrain et non pas dans les salons parisiens.
Messieurs les dirigeants ! Arrêtez ce spectacle lamentable qui fait plus penser à une curée qu’à une remise en ordre. Vous êtes tous coupables et cela, les militants ne vous le pardonneront pas.
Quand on est socialiste, on a le cœur avec Fabius, la tête avec Rocard, les tripes avec Chevènement et les jambes avec Jospin.