Monsieur le Premier Secrétaire.
Nous nous permettons de vous transmettre par écrit la décision de la section de Guînes, concernant le congrès national. Comme vous pourrez le constater, nous voulons et nous devons rester logiques avec nous-mêmes.
La pression médiatique aidant, il est probable que le congrès fédéral du 15 octobre sera marqué par des attaques contre la fédération et contre vous-même. Or les militants ne veulent absolument pas participer à une entreprise de déstabilisation de la fédération et de ses dirigeants. Le communiqué de la section met en évidence l’esprit frondeur de ses membres et ne veut, en aucun cas, être une attaque personnelle.
Ce communiqué devait être lu lors du congrès. Il ne le sera pas. Nous ne voulons pas que notre position réfléchie et honnête soit récupérée par des camarades socialistes moins bien intentionnés.
COMMUNIQUE DE LA SECTION DE GUINES
Les militants de la section de Guînes ont décidé de ne pas voter les motions pour le congrès national. En effet, voter pourrait signifier que nous cautionnons le comportement puéril de certains de nos dirigeants. Quand nous disons « comportement puéril », ce n’est pas uniquement un mot.
En effet, nos responsables de parti sont censés être des adultes ; nos responsables de parti sont censés être intelligents ; nos responsables de parti sont censés avoir compris la leçon du mois de mars !
De plus, lors des états généraux du Pas-de-Calais, les militants ont demandé la fin des batailles d’hommes la fin des courants et la disparition des motions.
Au lieu de cela, nous assistons, à nouveau, à des réunions de courants, la floraison des motions, la multitude des candidatures pour les européennes et la guerre larvée des petits chefs.
C’est pourquoi, nous, militants de base, colleurs d’affiches et distributeurs de tracts de la section de Guînes, tout en réaffirmant une fidélité totale à notre député, tout en réaffirmant une fidélité totale à notre premier secrétaire de fédération, Daniel Percheron, tout en réaffirmant une fidélité totale à notre premier secrétaire du parti, nous avons décidé de ne pas voter les motions. En effet, nous considérons que depuis mars dernier, le système des motions est obsolète.
De plus, nous demandons que le refus de vote soit considéré comme l’expression d’un choix et non pas une abstention.
Que nos responsables locaux et départementaux signent de tels documents, nous pouvons le comprendre ; mais nous, militants de base, nous ne pouvons adhérer à un tel système.
J’espère que nos dirigeants comprendront notre attitude : le militant de base doit être le grognard du parti : râleur souvent, fidèle toujours.
Hervé Poher