« Mon approche sera un peu différente de celle de Monsieur Leroy mais pour arriver à la même conclusion.
Je m'interroge profondément sur le fonctionnement politique et administratif de notre société, car j'ai ici le sentiment que l'on revient dix-huit ans en arrière.
En 1997, j'ai contribué à la création d'une intercommunalité, la communauté de communes des Trois-pays, rassemblant des communes rurales et semi-rurales, dont la plus importante comptait 5 000 habitants et la plus petite, 80. La première chose que nous avons faite, alors, a été de bâtir un contrat de développement rural, comme nous le proposait la région Nord-Pas-de-Calais. Etaient réunis, autour de la table, l'Etat, la région, le département et l'intercommunalité. Ce contrat a été signé en février 2001 et à partir de cette date, nous nous sommes réunis deux fois par an avec l’Etat, la région, le département… Mais en plus, y assistaient l'ANAH (Agence nationale d'amélioration de l'habitat), l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), la CAF (Caisse d'allocations familiale), l'Agence de l'eau, etc…
J'ai pu ainsi, comme président de l'intercommunalité, décliner mon programme et mes ambitions... et intéresser à certains projets, sur lesquels je parvenais parfois à plus de 80 % de financement.
C'est ainsi que j'ai pu créer le transport à la demande, que j'ai créé le premier centre intercommunal d'action sociale au nord de Paris. C'est ainsi que nous avons élaboré le premier PLUI (plan local d'urbanisme) intercommunal, créé des maisons de l'enfance, réalisé un vaste programme de lutte contre les inondations...
D'où une question : pourquoi réinventer ce qui existe déjà depuis des années ?
Et une interrogation : quand on attelle un traineau, il y faut un chef de meute ; or, je doute que l'Etat soit le mieux à même de jouer ce rôle, d'autant qu'il ne dispose pas forcément des moyens financiers.
Revenons donc au principe de subsidiarité, et appliquons la loi NOTRe : la région a compétence sur l'aménagement du territoire, le département sur les actions de solidarité ; engageons-les à revivifier cette procédure du contrat, qui a fait ses preuves dans le passé. »
Hervé Poher