Questions des membres de l'OPECST
Vidéothèque du Sénat français - Une vidéo de la chaîne "Travaux de commission" : OPECST : Présentation du rapport annuel de l'ASN - Questions des membres de l'OPECST
(Sénat/ Remise du rapport annuel de l’ASN)
Monsieur le Président. Permettez-moi de vous avouer que je suis très inquiet… Et cela pour trois raisons que je vais vous confier.
Tout d’abord, j’habite à 19,5 kilomètres de la centrale de Gravelines. Et le mois dernier, le Périmètre de Plans Particulier d’Intervention (périmètre de sécurité) est passé de 10 kilomètres à 20 kilomètres. Je suis donc dans le périmètre… Et du coup, je me pose des questions car je croyais naïvement que les effets du nucléaire s’arrêtaient à la frontière !
Deuxième raison. En 2006 ou 2007, j’ai eu la chance de rencontrer un haut responsable d’EDF et je lui ai fait part de mes inquiétudes sur le fait que Gravelines soit construit dans une zone de wateringues… Vous savez ce que sont les wateringues : ce sont les polders, au nord de la France ; 85 000 hectares, 450 000 habitants et ces 85 000 hectares sont au niveau ou au-dessous du niveau de la mer. Et le responsable EDF m’a ri au nez en disant : « Monsieur Poher, à Gravelines, il ne peut rien arriver ! ». C’était en 2006 ou 2007. Après, il y a eu Xynthia et Fukushima.
Or, il y a le problème du changement climatique avec la montée des eaux… Ou même une contraction des terres quand il fait trop sec. Et une tempête Xynthia , ça peut aussi arriver chez nous : un vent du nord avec une surcote marine… Chez nous, on a fréquemment des surcotes à 2,30 mètres alors que pour Xynthia, la surcote était à moins de 2 mètres.
Et des tremblements de terre, nous aussi, on en a. Le dernier était en mai 2015 avec un épicentre dans le Kent et une magnitude de 4.4.
Donc, là aussi, je me pose des questions.
Enfin, dernière raison : vous avez dit, monsieur le Président, dans votre introduction, que le fonctionnement de la centrale de Gravelines n’était pas satisfaisant…
Alors ma question est simple : Est-ce-que je dois déménager ?
Hervé Poher