(Enregistrement de la question)
Ma question s’adresse à Madame la Ministre de l’environnement, de l’Énergie et de la mer.
Le 25 mai dernier, l’Office Parlementaire d’Evaluation des choix Scientifiques et Technologiques a pris connaissance du rapport 2015 de l’Autorité de Sureté Nucléaire… Et l’Office a eu la chance d’auditionner Monsieur Pierre-Franck Chevet, président de l’ASN. Je dis bien la chance car le Président Chevet présente 2 qualités très appréciables : l’honnêteté et la franchise.
En effet, le président de l’ASN a fait un état des lieux et a formulé un diagnostic sur nos installations nucléaires. Et je me permettrai de reprendre 2 de ses constats :
- Le premier constat est que, globalement, nos centrales ont un fonctionnement convenable… Même les plus anciennes. Mais, vous le savez, les centrales nucléaires, c’est un peu comme les humains : quand on prend de l’âge, on est regardé avec un peu plus d’attention, parfois avec un peu plus d’inquiétude. Bon fonctionnement… A part une ou deux centrales qui ont, elles, un « fonctionnement critiquable ».
- Second constat du Président Chevet : Je le cite « Si on ne donne pas, à l’ASN, plus de moyens, en particulier humains, et des moyens conséquents, elle ne pourra plus assumer toutes ses missions. »
Aussi j’oserai une construction mathématique qui amènera ma question. En effet, si nous additionnons plusieurs facteurs : la notion « de fonctionnement critiquable », une certaine idée des conséquences du changement climatique, surtout en bord de mer, le souvenir de la tempête Xynthia, les images de Fukushima, la succession récente de petits incidents, voire accidents dans nos centrales…
Au résultat final de cette addition, sans être des adeptes de la catastrophe, certains de nos concitoyens pourraient ressentir, légitimement, quelques soupçons d’inquiétude…
Alors, uniquement pour les rassurer et nous rassurer et dans le cadre d’une transition énergétique votée il y a un an, pouvez-vous, Md la Ministre, simplement nous confirmer que la sécurité et la sureté nucléaire ne seront pas des victimes collatérales d’une rigueur budgétaire, peu justifiable dans ce domaine ?
Hervé Poher
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