TOM et le coq
Conte pour Alexandre
Tom était le chef des pompiers. Il était chef parce qu’il était grand, qu’il était très fort et qu’il savait éteindre tous les incendies. D’ailleurs, dans le pays de Calais, on l’appelait Tom le Brave.
Dans toute la contrée, les gens connaissaient le gros camion de Tom et, tous connaissaient le bruit de sa sirène : « Pimpon, pimpon, pimpon…. » Et quand la sirène résonnait, on savait qu’il y avait un incendie et que Tom le brave allait arriver.
Tom avait une grand-mère qui s’appelait Léontine et qui habitait à la sortie du village. Elle était vieille Léontine et ne sortait plus beaucoup; mais elle avait un gentil petit voisin qui s’appelait Alexandre.
Et Alexandre venait souvent dire bonjour à Léontine. Il aimait bien venir chez la vieille dame car Léontine lui donnait des chocolats et le laissait aller dans le jardin.
Car Léontine avait un grand jardin, avec beaucoup d’arbres et, au fond du jardin, il y avait une petite cabane, cachée dans les bosquets. C’était un poulailler où vivaient quatre jolies poules.
Elles s’appelaient : Irma La Rousse, Jade La Grise, Joséphine La Jaune et Cloé La Blanche. Et au milieu de ces quatre poules, il y avait Marius, le grand coq. Qu’il était beau Marius avec sa crête dressée, avec ses plumes de toutes les couleurs, avec son bec si pointu. C’était lui le chef et les quatre poulettes l’admiraient. Marius était le roi du poulailler. Et pour bien le montrer, il chantait « Cocorico !! » tout le temps, sans arrêt, matin, midi et soir.
Presque tous les jours, Alexandre allait donner à manger à Marius et à ses copines. Quand elles voyaient le petit garçon arriver, les poules criaient « Cot, cot cot » et Marius chantait « Cocorico »…
En plus, comme Tom le pompier venait souvent voir sa grand-mère, il racontait des histoires d’incendies et comment il avait éteint, avec d’autres pompiers, les grands feux de la forêt. Alexandre aimait bien Tom le pompier et il disait souvent : « Moi aussi, quand je serai grand, je vais devenir pompier. »
Un jour que Tom racontait une belle histoire à Alexandre, on sonna à la porte de Léontine.
C’était madame Grognon, la voisine de Léontine et elle n’avait pas l’air très contente ! Pas contente du tout…
Mais comment voulez-vous que je le fasse taire ? S’il chante, c’est parce qu’il est heureux.
Et bien vous n’avez qu’à le manger. Un coq, c’est aussi fait pour être mangé. Avec du vin, c’est délicieux ! »
Léontine, effrayée par l’idée de manger son coq, appela Tom à la rescousse.
« Tom, Tom… Viens vite. Madame Grognon veut que je mange Marius ! »
Tom le pompier arriva avec Alexandre.
« Que-ce-passe-t-il madame Grognon ? demanda-t-il »
Et madame Grognon raconta qu’elle ne pouvait plus supporter le bruit que faisait Marius car il chantait sans arrêt et que le seul moment où on ne l’entendait pas, c’était la nuit. Et que si on ne faisait rien, elle irait se plaindre à la police.
Tom dût bien reconnaitre qu’elle avait raison et expliqua à grand-mère qu’il fallait se séparer de Marius, le coq chanteur.
« Mais je ne veux pas qu’on fasse du mal à Marius, s’écria Léontine. Il est tellement beau ! En tous cas, je ne veux pas le manger ! ». Alexandre, qui avait écouté la conversation, affirma qu’il était d’accord avec Léontine et que Marius était le plus beau et le plus gentil des coqs.
Tom promit à sa grand-mère et à Alexandre qu’on ne ferait pas de mal à Marius mais qu’il viendrait chercher le coq, le lendemain, pour le donner à un vieil homme qui habitait dans la forêt.
Léontine et Alexandre furent bien tristes à l’idée de voir partir Marius mais madame Grognon était tellement en colère, qu’on ne pouvait pas faire autrement.
Mais durant la nuit, on ne sait pas pourquoi, un incendie se déclara chez madame Grognon. Un gros incendie avec des flammes très hautes et beaucoup de fumée. Les flammes étaient tellement hautes qu’on aurait pu croire qu’on était en plein jour.
Et c’est justement cela qui réveilla Marius le coq. En voyant autant de lumière, il pensa que le soleil venait de se lever. Il sortit donc de sa cabane et se mit à chanter, chanter et encore chanter… En pleine nuit !!
Et un coq qui chante en pleine nuit, cela réveilla Alexandre qui se leva en s’écriant « Mais pourquoi Marius se met-il à chanter ? Il est 2 heures du matin !»
En allant à sa fenêtre, il vit que la maison de madame Grognon était en train de bruler, que les flammes donnaient beaucoup de lumière et que Marius croyait que c’était le jour.
Il alla réveiller son papa et lui dit : « Il faut appeler Tom le pompier ! La maison de madame Grognon est en train de bruler ! »
Le papa d’Alexandre appela tout de suite la caserne et 5 minutes après, on entendit le pimpon du camion de Tom et de ses amis pompiers.
Tom, le brave, entra dans la maison en feu pour aller chercher madame Grognon et ses amis pompiers arrosaient avec de grosses lances d’incendie
Au bout de 5 minutes, Tom ressortit avec madame Grognon qui avait tous les cheveux brulés… Mais elle était encore là.
« Merci, dit-elle à Tom, tu m’as sauvé la vie. Tu es vraiment très courageux. »
Mais non, répondit Tom. Ce n’est pas moi qu’il faut remercier. C’est Marius le coq qui nous a prévenus et Alexandre qui nous a appelés. C’est eux deux que vous devez remercier. »
Et le lendemain matin, madame Grognon revint sonner chez Léontine. Devant Alexandre et Tom qui étaient là, elle dit : « Léontine. J’ai été injuste. Si Marius le coq n’avait pas chanté, je ne serais plus là et si Alexandre ne l’avait pas entendu, jamais les pompiers ne seraient venus. »
« Et alors ? » demanda Alexandre. « Alors, répondit madame Grognon, je veux bien que Marius reste ici, car lui aussi, comme Tom, c’est un brave. »
Et c’est comme cela que Marius put rester dans le poulailler de Léontine. Et il eut, avec ses quatre copines, beaucoup de petits poussins que Tom, Alexandre et Léontine venaient voir tous les jours.
Depuis cette époque, tout le monde dit que madame Grognon est devenue sourde. Mais ce n’est pas vrai. Madame Grognon a simplement mis, dans ses oreilles, des boules pour ne plus entendre le chant de Marius et des 23 petits coqs qui étaient nés.
Et désormais, il y avait, dans le village trois braves : Tom le brave, Alexandre le brave et Marius le brave.
Ne cherchez pas dans le livre des pompiers… Vous ne trouverez pas Marius le Brave… Il n’existe que dans nos cœurs…
Papy Guînes
FIN
DE
L’HISTOIRE