Le petit renard futé
Conte pour Apolline
« Maman, Maman, Maman… Viens voir. Il y a une bête sur la terrasse !! » Apolline était toute énervée car, en revenant du jardin, elle avait trouvé, une boule de poil qui bougeait, devant la porte. Maman, qui était en train de lire dans le salon, arriva de suite pour regarder ce qu’Apolline avait découvert. C’était effectivement une grosse touffe de poils, avec quatre pattes et qui semblait vouloir bouger. En regardant de plus près, Maman Marie découvrit que c’était un petit renard, blessé, abimé et tout assommé.
Marie le prit dans ses mains et dit à Apolline :
« Ne t’inquiète pas, ma chérie. C’est un bébé renard et je crois qu’il a été blessé par une voiture. On va le soigner. »
Et Maman prit le petit renard dans ses mains et l’emmena dans la maison.
« Viens, ma puce, on va soigner ce bébé. Tu vas voir, on va le guérir car les petites filles comme toi sont toujours des grands docteurs. »
Et Marie apporta la boite de soins où il y avait les pansements, l’alcool pour désinfecter et des médicaments pour le soigner. Pendant ce temps-là, Apolline prépara un bol de lait car le petit renard avait fort soif.
Au début, le petit renard avait très peur et voulait se sauver mais Apolline le caressa, lui dit des mots gentils et réussit à le rassurer. Au bout de quelques minutes, le petit animal se calma et regarda Apolline comme si c’était sa grande sœur.
Maman prit beaucoup de temps pour soigner le petit renard. Il était blessé à la patte, à la tête et un peu de sang coulait de son nez. Il se laissa faire car Apolline lui parlait doucement. Au bout d’une heure, il était entièrement soigné : les pansements partout… On ne voyait plus sa tête, on ne devinait plus ses pattes et un morceau de coton sortait de son nez. On aurait dit une momie. Et Apolline demanda : « Dis, Maman, tu crois qu’en l’enfermant comme cela, on va le guérir ? ».
« Ne t’inquiète pas, ma Puce, les petits renards, c’est très fort et ça va guérir très vite… On va l’appeler Boule de Poils… C’est amusant Boule de Poils ! Je suis sûre qu’il va s’en sortir !»
Et effectivement, au bout de 8 jours, Boule de Poils bougeait déjà beaucoup ; au bout de 15 jours, maman put retirer les pansements et au bout d’un mois, le petit renard courait dans la maison. Mais pendant tout ce temps, c’est Apolline qui était chargée de nourrir le petit animal et, en plus, il dormait avec elle, sur son lit… Apolline était vraiment devenue sa grande sœur, son amie, sa confidente. Oui, sa confidente car savez-vous ce qu’il s’était passé ? Boule de Poils avait appris à Apolline à parler… comme les renards. Et ils se comprenaient… Et ils se racontaient des histoires et ils faisaient des câlins.
« Je t’aime beaucoup, Boule de Poils… » disait Apolline ; « Moi aussi, je t’aime Petite fille… » répondait le petit renard…
Mais quelques mois après, Boule de Poils était devenu grand, fort et rusé, comme tous les renards. Il était habitué à la maison et aidait Maman à faire le ménage. Comme elle ne le faisait pas souvent, Boule de Poils s’amusait à faire les poussières avec sa queue.
Un jour qu’il jouait dehors avec Apolline, une jeune dame renarde passa dans le jardin. Apolline la vit… et Boule de Poils aussi… Il fut ébloui et il la trouva belle, très belle, plus belle que tous les autres renards… On aurait dit une princesse.
Apolline était un peu jalouse : « Eh bien quoi, Boule de Poils, tu regardes cette jolie renarde et tu as l’air de l’aimer plus que moi !! ». Boule de Poils répondit : « Ne m’en veux pas Apolline, mais elle est tellement belle que j’aimerai bien partir promener avec elle. » Apolline, un peu en colère, lui répondit : « Maintenant que tu es guéri, tu as envie de partir avec une autre… Et moi, je ne compte plus ? Alors va-t’en ! »
Boule de Poils s’approcha de la petite renarde et, tout de suite, ce fut l’amour. Ils décidèrent de vivre ensemble et d’avoir beaucoup d’enfants. Mais avant de partir, Boule de Poils se retourna vers Apolline et lui dit : « Jolie Apolline, tu resteras toujours ma meilleure amie ; celle qui m’a sauvé, celle qui m’a guéri, celle avec qui je faisais des câlins. Il ne faut pas que tu sois en colère après moi mais je dois m’en aller avec cette belle jeune fille renarde…. »
« Dis-moi au moins comment elle s’appelle, cette voleuse de renard. » « Elle s’appelle Boule de Fleurs… » répondit le petit copain d’Apolline. Et Apolline, versant une petite larme, lui répondit : « Tu peux partir, Boule de Poils et sois heureux… Mais je ne t’oublierais jamais.»
Quelques mois plus tard, alors que tout le monde était à table, Apolline entendit des bruits venant de la rue, une sorte de murmure qui grandissait et des drôles de sons qui, petit à petit, ressemblaient à des mots.
« Apolline, c’est moi ! Viens ouvrir la porte… Apolline, c’est Boule de Poils ! Viens, j’ai besoin de te parler… »
« Maman ! Maman ! C’est Boule de Poil qui est revenu !
Mais non Apolline, tu te trompes
Si Maman, je l’ai entendu. Il m’a appelée. »
Malgré son doute, Maman alla ouvrir la porte et d’un seul coup, boule de Poils rentra dans la maison et sauta dans les bras d’Apolline. Apolline lui fit des bisous et Boule de Poils la lécha avec une grande langue et avec tout son cœur.
Après 5 minutes de câlins, Apolline demanda : « Pourquoi es-tu revenu, mon petit copain ? »
« J’ai besoin de toi Apolline. Et toi seule peux m’aider. Tu sais que je suis parti avec Boule de Fleurs… Je l’aime tellement… Pour moi, c’est la plus belle des renardes. Après être partis d’ici, nous avons décidé de faire des enfants. Eh bien, saches que nous avons déjà 6 enfants, 3 garçons et 3 filles.
Les petits garçons sont forts comme moi et les petites filles sont belles et intelligentes comme leur mère. Et nous sommes partis habiter, là-bas dans les collines perdues.
Mais figures-toi que hier, un chasseur de renard a voulu nous attraper. Boule de Fleurs et les enfants se sont réfugiés dans notre terrier et moi, j’ai essayé d’attirer le chasseur mais il a vu où était le terrier et il a mis, avec son camion, un énorme rocher devant la sortie du terrier et Boule de Fleurs et les enfants ne peuvent plus sortir… Il faut que tu nous aides, Apolline… Toi seule peux trouver la solution ! »
Apolline réfléchit beaucoup et sa tête devint chaude. Elle cherchait comment elle pouvait aider son ami. Au bout d’un moment, elle se tourna vers son père et lui demanda : « Dis Papa, tu peux me prêter un engin ? ». Nicolas avala son morceau de pain de travers. « Mais enfin, tu es trop petite pour que je prête un engin… Il faut le permis de conduire… Et d’abord, qu’est-ce que tu veux faire avec l’engin ? »
Et Apolline expliqua à son papa ce qu’elle voulait faire. Après 5 minutes de réflexion, Papa Nicolas dit à Marie : « Je crois que Apolline et moi, on va aller se promener… Avec Boule de Poils. » « Si vous voulez, répondit Maman, mais ne revenez pas trop tard. »
Et voilà, nos trois compères partis vers les ateliers. Là, ils montèrent dans un gros tracteur et partirent vers les collines perdues.
Pendant 3 heures, ils roulèrent sur le gros engin qui faisait une fumée noire. Papa Nicolas conduisait, Apolline était à côté de lui et Boule de Poils était assis sur les genoux d’Apolline.
Arrivés dans les collines perdues, Boule de Poils leur montra où était le rocher qui bloquait sa maison. Alors, Nicolas avec la pelle du bulldozer pris le gros rocher et le jeta très loin.
Immédiatement Boule de Fleurs et les petits enfants sortirent du terrier et quand ils virent Boule de Poils, ce fut des cris, la joie et des embrassades. Boule de Fleurs était contente de retrouver son mari et les petits enfants étaient contents de retrouver leur papa.
« Il va falloir qu’on rentre, Apolline. Maman nous attend… »
« Attends Papa, je vais dire au revoir à Boule de Poils et à sa famille… »
« Je dois m’en aller Boule de Poils… Je suis triste de te quitter à nouveau mais tu as retrouvé ta maison et moi, je dois retourner dans la mienne. «
« Je sais Apolline. Mais tu as sauvé ma famille… Jamais je ne l’oublierai et je resterai toujours ton meilleur ami… »
Et au moment de partir, Boule de Fleurs sauta sur le capot de l’engin et dit à Apolline : « C’est toi qui nous a sauvés en ayant l’idée d’utiliser le bulldozer de ton papa. Tu es vraiment maligne… Dans le peuple des renards et dans toute la France, nous t’appellerons : Petit renard futé »
Et c’est comme cela qu’Apolline devint le Petit Renard Futé et même chez Maminord, là-bas, tout là-haut, les renards et les fouines connaissaient Apolline…
Ne cherchez pas dans les livres d’animaux… Vous ne trouverez pas Le Petit Renard Futé… Il n’existe que dans nos cœurs.
Papy Guînes
FIN
DE
L’HISTOIRE