PLUI… Certains d’entre vous doivent penser : « Encore un sigle… Encore de l’administration… Encore des complications… ». C’est vrai que notre société est bardée de sigles en tout genre, de contraintes administratives et procédures parfois peu compréhensibles. Mais un Plan Local d’Urbanisme, communal ou intercommunal, c’est une avancée importante pour le citoyen et l’habitant ; et ce sera un document de travail indispensable pour les collectivités et les élus.
Avant, on disposait des POS (Plan d’Occupation des Sols) ou de cartes communales qui indiquaient si un terrain était constructible ou pas, en fixant en plus quelques règles d’urbanisme. Mais un POS ne permettait pas de voir le territoire dans son ensemble, le territoire dans sa région, le territoire dans son contexte économique et social. Il disait si un terrain était constructible ou pas.
Avec les PLU, la démarche est différente. Le raisonnement initial n’est pas de dire : « On construit là et pas là »… Non, un PLU, c’est d’abord des réponses à plein de questions : « Comment ont évolué les Trois-Pays depuis 10 ans ? Pourquoi habitons-nous les Trois-Pays ? Comment faut-il que ça avance ? Comment résoudre nos problèmes ? Les trois-Pays, dans 20 ans, ce sera quoi ? ». Autant de questions essentielles qu’on ne se posait pas avec les anciens documents d’urbanisme mais que les lois nous demandent, désormais, d’examiner pour pouvoir, dans un second temps, mettre des réponses sur le papier.
Tout cela pourrait sembler purement administratif, mais ce n’est pas le cas : cet exercice nous oblige à définir le cadre de vie que nous souhaitons (rural, semi-rural, urbain…), à imaginer l’évolution, les aléas et le fonctionnement de notre environnement (les paysages, la nature, l’eau, l’agriculture…), à prévoir le développement des services ou des infrastructures (crèches, écoles, transport, CIAS…), à faciliter l’activité économique et l’emploi…. Tout cela en essayant d’estomper nos faiblesses et en essayant de garder nos atouts.
Ce n’est pas forcément un exercice facile et chacun a tendance à raisonner pour son territoire, sa maison, son terrain… Mais vous habitez « Les Trois-Pays » et en dessous de notre logo, il est noté « Le Vert, le Vrai, La vie. » : ce slogan veut dire quelque chose pour les habitants ; ce slogan est un message adressé aux gens de l’extérieur ; ce slogan est la définition d’un cadre de vie, résultat de toute une histoire ; ce slogan a encore plus de signification depuis que nous sommes dans un Parc Naturel… A vous et à nous de dire si ce slogan nous va bien !
Nous ne sommes qu’à la première étape de ce PLUI : Etat des lieux, diagnostic, atouts, faiblesses, grandes orientations… Et c’est là que l’avis des habitants est important. Quelqu’un peut dire : « Moi, je veux continuer à vivre à la campagne… » Et c’est légitime. Un autre peut dire : « Moi, je souhaite une usine et un emploi à côté de chez moi » Et c’est son droit. Un dernier enfin peut dire : « Moi, je ne reste pas au village parce qu’il n’y a pas de moyen de transport » Et c’est compréhensible.
Dans cette première phase du PLUI, des cabinets d’étude spécialisés ont travaillé, des dizaines de réunions se sont déroulées, des rencontres avec des socio-professionnels ont eu lieu, les élus ont essayé de mettre sur le papier leur ressenti et leurs impressions. Mais même avec autant de gens autour de la table, il est parfois possible qu’on oublie tel ou tel problème. C’est pourquoi, à un moment bien précis de la démarche, la parole est donnée à l’habitant et au citoyen. C’est un exercice de démocratie participative qui permet de rappeler qu’un territoire, ce n’est pas qu’une image ; c’est un endroit où les gens vivent… A eux de dire, à eux de nous raconter comment ils veulent vivre …
Hervé Poher