Saint-Omer, le 04/10/2014
Six fois un quart d’heure, cela fait 1 heure et demi… Je dis cela car dans la programme, il est écrit six discours d’un quart d’heure….
Permettez-moi de dire qu’une heure et demi de discours, c’est mauvais pour la tension artérielle et ce n’est pas bon pour l’attention intellectuelle car, au bout d’une heure et demi, on n’écoute plus les discours !! Et comme les gens importants passent à la fin… Donc, je vais faire court.
Trois mots ; rien que trois mots ; et quand je dis trois, c’est trois. Je ne suis pas comme ceux qui disent qu’ils vont dire trois mots et qui en rajoutent 1500 après !
Trois mots : Idée, Volonté, Trophée.
L’idée de cette maison. Vieille idée qui traine depuis 40 ans. Au début, on parlait même de la maison de l’eau. Et ce n’est pas anormal. Quand vous voyez que nous vivons avec l’eau, entouré d’eau… que notre vie est rythmée par l’eau, une maison de l’eau se justifie pleinement.
Alors pourquoi ici ? Parce que le marais audomarois est un lieu d’exception, un lieu remarquable, un lieu non ordinaire, c’est-à-dire extraordinaire. Un lieu comme il y en a peu. Et dans ce lieu, il fallait pouvoir rassembler tous les symboles.
Symbole de l’eau, bien entendu ; eau omniprésente ; eau qui nous accompagne ; eau et l’histoire de l’eau… Ici, vous êtes à la pointe sud de la zone de wateringues, 85 000 hectares, 450 000 habitants, des gens qui vivent au milieu des watergangs, des wateringues et des marais.
J’ai l’habitude de dire que ces gens vivent en permanence entre les endorphines et l’adrénaline : endorphine quand ils réalisent qu’ils ont la chance d’avoir de l’eau ; adrénaline quand ils s’aperçoivent qu’ils ont un peu trop d’eau.
Et en plus, ce marais est un symbole de la biodiversité, un symbole de l’environnement.
Eau, biodiversité, environnement… Et au milieu de tout cela, l’homme, la vie de l’homme, la culture de l’homme, l’agriculture de l’homme. L’homme qui a créé ces marais, qui a façonné ces marais, qui a personnalisé ces marais. L’homme qui est un « maraîtier. » Et, vous le savez, j’ai été maire d’une commune où il y a aussi un marais. Et bien, je peux affirmer : Les maraîtiers ne sont pas des urbains et les urbains ne sont pas des maraîtiers.
Deuxième mot : la volonté.
Et il faut l’avouer, cette maison n’existerait pas s’il n’y avait pas eu une forte volonté locale, une passion locale, une volonté et une dynamique des élus locaux.
Et cette passion, ces élus locaux ont réussi à la faire partager et à se faire entendre par le département et par la région. D’où le groupe de travail marais ; d’où l’implication du Parc qui a servi de catalyseur.
Bien sûr, au Parc, nous avons un peu aidé… En particulier un membre du personnel du parc qui est un obsédé du marais.
Et puis, il y a eu le contrat de marais, contrat dont certaines mesures pourraient être prises en exemple pour d'autres espaces.
Troisième mot : Le trophée.
Le trophée, c’est bien sûr Ramsar et le Men and Biosphère. Et pour ce trophée, il fallait un écrin. Voilà, nous avons construit l’écrin.
Certains grincheux pourraient dire que c’est cher pour un écrin. Mais dans cette écrin, il n’y a pas qu’un trophée : il y a des hommes, il y a une histoire, il y a un territoire, il y a un marais avec ses paysages, ses atmosphères, son humidité, ses odeurs. Bref, tout cela est ici.
Alors, pour terminer car j’ai déjà été trop long.
Merci.
Merci à ceux qui ont rêvé ; merci à ceux qui ont osé ; merci à ceux qui ont donné… Et pas uniquement donné des sous, mais donné de leur temps, de leur rêve, de leur passion…
Merci enfin à ceux qui nous ont prouvé que l’envie, la volonté et l’utopie sont des merveilleux moteurs pour l‘aménagement du territoire et le progrès. Dans une période un peu morose comme nous la vivons, cela fait du bien.
Et la Maison du Marais, ça vaut tous les Prozac du monde.
Hervé Poher