COMMISSION PERMANENTE: Arras le 06/12/2010/ Hervé Poher
Il m’est arrivé, au cours des mois passés de regretter une certaine timidité, voire une certaine retenue du Conseil Général quant à son engagement dans une démarche Agenda 21 et dans une philosophie de développement durable. Mettant en cause, je l’avoue, une certaine lourdeur administrative ou institutionnelle et un carcan intellectuel propre à chacun d’entre nous.
Permettez-moi, monsieur le Président, d’être honnête jusqu’au bout. En effet, les délibérations 90 et 91 mettent en évidence que sans vouloir faire des effets de manche ou d’affichage,
· Nous arrivons à conforter nos politiques d’insertion, dans une démarche Agenda 21,
· Que nous arrivons à concilier transversalité, territorialisation, Plan Stratégique Départemental, Trame verte et Plan Climat Régional,
· Et enfin, que nous avons un objectif de développement durable, dans nos politiques d’aménagement et d’entretien du territoire.
La délibération 90 correspond à un appel à projet pour des dossiers départementaux associant environnement et insertion. La délibération 91 concerne des chantiers d’insertion sur le site des caps.
En effet, la délibération 90 valide notre accompagnement auprès de structures qui font :
- De l’insertion
- De la culture biologique
- De l’activité marchande équitable
- Des actions sur les déchets (sensibilisation au tri, gestions des déchets, recyclage, ressourcerie, mini-déchetterie…)
- De la construction basse consommation
- De la trame verte et de la reconquête de friche industrielle
- Et j’arrête là….
Tout cela pour bien vous montrer que la démarche développement durable qui a une forte connotation environnementaliste peut être parfaitement complémentaire d’une démarche d’insertion qui dépend d’une philosophie d’efficience et de solidarité.
Cet état d’esprit est conforté par la délibération 91 qui montre que nous faisons appel, sur 3 ans, à l’insertion, pour mettre en place, maintenir et entretenir des aménagements sur le site des Caps. Faire de l’insertion sur un site emblématique, c’était le minimum que pouvait faire le Conseil Général.
Dernier point d’information que je me dois de lier à ces 2 délibérations. C’est au sujet de la cellule insertion que nous avons créée au sein d’Eden 62.
Cellule d’insertion créée en 2007, occupant 8 personnes et chargée de faire des travaux d’aménagement, des observatoires, des platelages, des remises en état et de l’entretien… Et sur tout le territoire départemental (Conchil, le 9/9bis, Guines, Beugin, Helfaut, Bellenville et j’en passe…). Bref sur tous les ENS, avec une efficacité et un rendu remarquable. Je tiens simplement à vous signaler que, depuis 2007, à la fin des contrats, nous obtenons plus de 50% de réintégration dans une filière professionnelle à titre définitif.
Voilà Monsieur le Président, une attention que je voulais vous faire porter sur l’insertion et la démarche Agenda 21 du Conseil Général. Sachant que si j’ai voulu rappeler ces quelques points, c’est simplement parce qu’un article et des commentaires sur des radios nationales m’ont fait particulièrement plaisir.
En effet, chaque année est publié le palmarès des départements qui ont une démarche écologique. L’année dernière l’Ardèche en n°1 ; cette année l’Aveyron. Dans ce classement, le Pas-de-Calais est, bien entendu, vers la queue du peloton, pour des raisons économiques, socio-structurelles et historiques.
Mais, cette année, il est noté dans l’article, je cite :
« Rappelons, en effet, que notre palmarès plus qu’un classement avec des bons et des mauvais élèves, se veut un répertoire des bonnes pratiques écologiques et des efforts accomplis d’une année sur l’autre. Ainsi le Pas-de-Calais, 93e en 2009 (sur 95), mais 74e en 2010, mérite des encouragements pour les progrès accomplis. »
Voilà qui est valorisant pour notre collectivité territoriale, pour nos collectivités locales et pour nos habitants. Sachant, pour être au clair avec vous, qu’il nous sera très difficile d’atteindre le peloton de tête. En effet, ce classement est basé sur 6 critères et 2 nous empêcherons, pendant longtemps d’être les champions.
Premier handicap, le pourcentage de culture biologique. Mais tout le monde sait qu’il est plus facile de faire du bio en Ardèche ou dans l’Aveyron que dans le Pas-de-Calais.
Autre facteur défavorisant. La qualité de l’eau. Et, en tant que Président du Comité de Bassin, j’assume totalement ce boulet, mais vous le savez, le combat pour la qualité de l’eau sera, chez nous, plus long et plus difficile qu’ailleurs.
Voilà ce que je voulais préciser Monsieur le Président, sur l’insertion, l’environnement et notre démarche Agenda 21 qui commence, petit à petit, à s’inscrire dans notre paysage institutionnel. Et nous ne pouvons que nous en féliciter.
Hervé Poher