Coquelles. EPADH
Juste 3 mots, un en tant que médecin, un en tant qu’élu et un dernier en tant qu’homme.
Tout d’abord un mot en tant que médecin… Car quand on a une formation de médecin, on le reste toute sa vie. Nous sommes des indécrottables… Et un mot, d’autant plus que je suis diplômé de gériatrie. Et c’est un paradoxe car mon épouse est diplômée de pédiatrie. Si bien que je lui dis, de temps en temps que je vais la soigner quand elle sera vieille et elle me répond qu’elle s’occupera de moi quand je vais retomber en enfance.
Tout cela pour vous rappeler que nous gagnons, tous les ans, un trimestre d’espérance de vie. C'est-à-dire que nous gagnons une année tous les 4 ans. L’espérance de vie est actuellement de 81 ans en moyenne avec une différence entre les hommes et les femmes : les hommes, c’est prés de 78 ans et les femmes prés de 84 ans. Avec un paradoxe, c’est que les hommes ont tendance à rattraper les femmes. En effet, l’espérance de vie des femmes augmente, désormais, moins vite parce que nous arrivons à une génération de femmes qui ont commencé à boire et à fumer. Elles ont enfin découvert les vrais plaisirs !! mais elle auront toujours une avance sur nous ; c’est génétiquement programmé, dés la naissance. Ce qui explique que les femmes sont plus résistantes que nous et qu’elles peuvent exercer plusieurs métiers : profession, épouse, mère… Les femmes sont des secondaires et les hommes des primaires… Dans beaucoup de domaines d’ailleurs !
Mais quel que soit l’évolution des choses, il est évident que le problème majeur, l’urgence et l’une des préoccupations essentielles des années futures seront le vieillissement, le handicap et la dépendance… Cette dépendance dont on parle beaucoup mais qui est un peu mise de coté pour raison financière.
Alors, on peut imaginer et réfléchir sur ce que l’on veut, mais l’urgence, c’est la dépendance et c’est un dossier incontournable.
Un mot en tant qu’élu. Elu au département et le département a la compétence personnes âgées et je suis vice-président du département en charge du calaisis.
J’ai été responsable du plan local pour les personnes âgées. Et le maire de Coquelles l’a signalé : nous avons un manque d’hébergement, c’est évident mais je ne peux pas souffrir de poujadisme local et je me dois de signaler qu’il y a des coins du Pas-de-Calais où c’est pire qu’ici. La région de Lens en particulier.
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire mais cela veut rappeler simplement qu’on se doit de raisonner à l’échelle du département. Construire des établissements, oui mais aussi être imaginatif. Car je suis persuadé que, dans ce domaine, nous avons encore beaucoup de choses à inventer. Il y a plein de choses à essayer, à imaginer et à tester. Entre le maintien à domicile et l’entrée en maison de retraite, il y a plein de stades qu’il nous faut installer et expérimenter. Je serai toujours le premier défenseur des maisons de retraite, d’autant que j’ai fait une thèse sur ce sujet et que j’ai travaillé dans ce qu’on appelait, autrefois, les hospices. Mais je suis persuadé que, confronté au problème de la dépendance, nous avons l’occasion d’être imaginatif.
Alors, oui il faut encore des places d’hébergement pour le calaisis et nous y travaillons. Mais ce qui est surtout urgent, c’est la création de places d’hébergement temporaire et de placement de jour ; ces places qui permettent aux gens de déposer papa ou maman, pour quelques heures afin d’aller faire ses courses ou d’aller au cinéma. Pour notre coin, c’est vraiment une priorité parce que c’est un manque.
Un dernier mot enfin : en tant qu’homme. Avec l’âge, arrivent des habitudes ou des passions. Figurez-vous que je suis devenu un passionné de jardinage. J’aime planter et regarder pousser mes fleurs. Mais le jardinage m’a fait comprendre une chose : c’est qu’on n’a pas de beaux bourgeons si on ne s’occupe pas bien des racines. Et c’est aussi valable dans notre société : pour avoir de beaux enfants, il faut savoir s’occuper de nos anciens. C’est simple mais c’est évident.
Voilà ce que je voulais vous dire.
Pour terminer, je tiens à m’excuser de mon petit retard, mais je l’ai dit à Monsieur AERTS je crois que je commence à souffrir de la maladie d’Alzheimer. En effet, figurez-vous que tout à l’heure, je pars, avec un paquet pour venir ici. Arrivé à ma voiture, je m’aperçois que j’ai oublié les clefs de mon véhicule. Je pose le paquet par terre et retourne chercher mes clefs. Je m’en vais pour cette cérémonie et presque arrivé à Coquelles, je m’aperçois que j’ai oublié le paquet sur le trottoir. Je suis donc retourné et ceci explique mon retard.
Dernière chose. Je subodore un complot ourdi par Habitat 62/59. En effet, vous avez remarqué que ce nouvel établissement est vraiment très prés du siège d’Habitat. Je pense que Monsieur AERTS à pensé qu’usé par son travail, quand il prendra sa retraite, il ira directement à la maison de retraite… Et, de là, il pourra venir surveiller, régulièrement, ses anciens collaborateurs.
Hervé Poher