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AVERTISSEMENT:




Nous vous proposons différentes photographies qui n'ont qu'un seul but: vous livrer de belles images du Pas-de-Calais, quelques images du monde et quelques clins d'oeil humoristiques. Ces photos ont été copiées sur le web et restent la propriété des gens de talent qui les ont faites.

ITINERAIRE...

1989

- Election au Conseil Municipal de Guines

1992

- Membre de la liste régionale

1994

- Elu Conseiller Général du Canton de Guînes

1995

- Elu Maire de Guînes

1997

- Elu Président de la Communauté de Communes des Trois-Pays (CCTP)

 - Suppléant du député Dominique Dupilet

1998

- Vice-Président du Conseil Général

- Président d'Eden 62

2000

- Nommé élu référent pour l'Opération Grands Sites des Caps

2001 Réélu

- Maire de Guînes

- Conseiller Général

- Président CCTP

2002

- Suppléant du député Jack Lang

2004

- Membre de la liste régionale

- Elu président du Comité de Bassin de l'Agence de l'eau Artois-Picardie (--> 2014)

2004

- Elu président du Pays de Calais (-->2006)

2005

- Elu président de la Conférence Sanitaire du Littoral (-->2009)

2007

- Suppléant du député Jack Lang

- Démission du poste de maire

2008 Réélu

- Conseiller Général

- Adjoint à Guînes

- Président de CCTP

- Président Agence Eau

2011 Réélu

- VP du Conseil Général

- Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau

- Membre de la liste sénatoriale

2012 :

- Candidat aux législatives

- Elu Président du Parc Naturel

2013

- Sénateur du Pas-de-Calais 

- Démission de la CCTP

- Démission du CM de Guînes

2014 Réélu

- VP du Conseil général

- Président du Parc

2015

- Arrêt du Conseil Général

- Arrêt  Eden

-Arrêt Parc Naturel

2017

- Arrêt du Sénat

 

PHOTOS

 

Poher (19)      

Poher (7)

Poher (18)     

Andre-et-Gilbert     

Contrat-avenir.jpg   

En-assembl-e.jpg

GB     

Inauguration-Petit-Prince.jpg      

Langelin-maire-honoraire.jpg

election 2007    

Ardres     

Conservatoire 2

Poher herve (6)     

2004 fete de la randonnee    

Bouquehault     

Kluisbergen     

Poher (14)     

tour     

99 Inauguration ADSL

MDR             

repas vieux      

jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15 octobre 2009 4 15 /10 /octobre /2009 11:30

 


                                                  
 Intervention lors du Colloque conjoint du Réseau des Grands Sites de France et d'Icomos
   En tant que vice-président du Conseil Général du Pas-de-Calais, chargé de l’environnement, en tant que Président d’Eden 62, syndicat mixte qui gère les espaces naturels du département, en tant que porteur de l’Opération Grand Site des Caps, depuis 1999, et en tant qu’indigène, on m’a demandé de vous parler des valeurs locales, valeurs internationales et des valeurs partagées…. Mais je dois être honnête avec vous : Etant plus habitué au langage médical qu’au langage philosophique, je ne savais pas comment faire ; je ne savais pas comment prendre le bébé ; la césarienne semblait imminente et du coup, j’ai dit : « Je ne vais pas leur parler de cela ...: je vais leur parler d’amour… »

   Je vais vous raconter une histoire d’amour, une histoire d’amour entre un terroir et une population, une histoire d’amour entre des paysages et des hommes, une histoire d’amour entre des lumières et un besoin d’images et vous l’avez compris, le Président Dupilet l’a dit : «  Nous les gens du Pas de Calais, du Nord Pas-de-Calais, nous avons besoin qu’on change notre image, qu’on reconnaisse notre véritable image"  et c’est  une histoire d’amour qui est une histoire faite de plein d’histoires et une volonté d’influer sur l’avenir.

   Et cette histoire d’amour est singulière… Mais vous me direz : « Toutes les histoires d’amour sont singulières ». Singulière parce que le site est singulier ; parce que le site est toujours en mouvement ;  parce que les hommes sédentaires, nomades, agriculteurs ou autres sont un maillon essentiel du fonctionnement de ce site.

                                                     

  
Site singulier en lui-même parce que ce site fait, comme vous le voyez sur la carte, 23 kilomètres de linéaire côtier ; site singulier parce qu’il y a 8 communes à l’intérieur de ce site ; site singulier parce qu’il y a plus de 16 000 habitants et site singulier parce que, comme il a été dit tout à l’heure et comme je le répéterai, le monde agricole est omniprésent, le monde agricole est indispensable, le monde agricole a été un des façonneurs de ce site. 

    Site singulier par son histoire. Nous avons fait des recherches archéologiques, dans le cadre de l’Opération Grand Site, et figurez-vous qu’il a été prouvé que nos ancêtres mangeaient déjà des moules, il y a 4000 ans, en haut du Blanc Nez. Je sais bien que l’image nous colle à la peau… Mais c’est comme cela. Et en plus ce site est fortement marqué par une histoire récente : ce sont les blockhaus, les bombardements, les trous de bombes… Ces guerres qui ont aussi modelé notre environnement.

    C’est aussi une histoire d’amour singulière parce que un peu tardive. C’est vrai que le Grand Site des Caps existe depuis des millénaires... et on commence à le découvrir maintenant. Mais c’est vrai qu’il y a eu un classement du Gris Nez en 63, une opération Cap 93, une Opération Grand Site voulue en 99 et déclarée en 2004… Mais c’est vrai qu’on dit : « Pourquoi a-t-on attendu autant de temps ? ». Et bien, c’est l’effet tunnel. Le tunnel est arrivé et sont arrivés avec lui le tunnel, l’A16 ; sont arrivés les touristes ; sont arrivés plein de choses qui ont fait que la région a bougé. Et on s’est dit : « Tiens, qu’est-ce-que viennent faire les belges et les hollandais chez nous ? Pourquoi viennent-ils monter le Blanc-Nez ? »… Et on a découvert qu’on avait un trésor à coté de chez nous, qu’on avait une merveille et que nous étions possesseurs de richesses.

   Et enfin, histoire d’amour singulière parce que nous sommes nombreux comme soupirants ou comme amants… Vous le voyez sur la diapo, vous avez la Région, le Département, le Parc et d’autres… Et je tiens à rendre hommage au Parc : c’est au Parc qu’on a eu la première démarche intellectuelle et c’est au Parc qu’on m’a demandé, en 99, de réfléchir à une Opération Grand Site ; et en 2004, le Conseil Général a dit : « OK, on y va ! »

   Quelques mots du site, de notre Grand Site… Je dis bien de notre Grand Site. Alors permettez-moi, pour vous parler d’amour de ne pas vous parler de travaux, de terrains, d’expropriations… Ce serait petit, ce serait indigne. Et quand on parle travaux, on fait forcément de la poussière et le grand amour ne supporte pas la poussière.

    C’est quoi ce Grand site, pour nous les autochtones, les habitants, les indigènes ? C’est quoi ce grand site. Je vais être honnête avec vous : c’est un plaisir très sensuel… Ce grand site, c’est "les 5 sens."


             

  
Si on me demande, à moi qui suis originaire du coin, de vous parler de ce Grand Site : Et bien, pour moi, c’est d’abord le toucher ; quand un enfant va à Saint Po, là bas derrière, qu’il fait des barrages dans le sable, qu’il creuse dans le sable… Ce toucher de sable que nous considérons comme le plus beau du monde… ce toucher de sable quand on creuse pour trouver des fossiles…

   C’est l’odorat ; c’est l’odorat avec l’iode, l’iode que nous avons surtout les jours de grand vent ; cet iode qui fait que les parisiens vont repartir, demain soir, avec les parotides qui leur font mal. Nous, cela ne nous fait plus mal parce que nous sommes habitués mais, c’est vrai : quand les urbains viennent au bord de la mer, qu’il y a du vent, qu’il y a de l’iode, les parotides se mettent en route. Et c’est notre patrimoine aussi cela.

   C’est l’ouïe aussi… Quand vous êtes en haut du Blanc Nez, que vous entendez le vol des mouettes un peu folles… C’est fantastique !

   C’est la vue, bien entendu, avec nos paysages, la baie de Wissant, nos vallons,… Quand vous êtes en haut du Blanc nez, il y a quelque chose de fantastique : quand vous regardez à gauche vous voyez la plaine des Flandres avec Calais, Dunkerque et comme l’a dit le Président Dupilet : « Ca va jusque l’Oural… » Et quand vous regardez à droite, vous voyez les monts du boulonnais. Et c’est assez fantastique parce que ce sont des paysages qui nous appartiennent.

   Et enfin, c’est le goût… Alors, je pourrais vous dire que le goût, chez nous, c’est les produits du terroir… Non et je vais vous faire sourire en disant : « Pour nous, le site des Caps, c’est le dimanche soir, on regarde un coucher de soleil, en mangeant un paquet de frites sans sortir de la voiture…Et c’est vrai, les gens qui sont du coin le savent… Avec un supplément, quand on est enfant et que les parents sont de bonne humeur, vous avez en plus de la mayonnaise.

  Tout ça pour dire que ce site, c’est avant tout une histoire d’hommes et dans ce site, il y a des hommes.

        

  
La photographie qu’on vous projette maintenant, est quand même très symbolique : Sur celle du haut vous voyez la ville de Calais. Je vous signale qu’au huitième siècle, la ville de Calais n’existait pas. Calais a été construit sur la mer ; ce sont des terrains qui ont été gagnés sur la mer ; c’est ce qu’on appelle la zone de wateringues et de watergangs. La ville de Calais… 75 000 habitants. De là, part un car-ferry… Je vous rappelle que Calais est le premier port de voyageurs d’Europe continentale. Le premier d’Europe étant Douvres… Et c’est en face !


                                                    

  
Là aussi, sur la photo du bas, vous avez une photo du Blanc Nez avec des trous de bombes, et vous voyez, je vous montrerai d’autres photos tout à l’heure, c’est impressionnant : cela a façonné notre paysage ; cela a façonné notre façon de vivre ; cela a façonné nos espaces naturels sensibles. Et en plus, sur la photo du bas, vous avez un lac artificiel, lac artificiel qui a été créé quand on a construit le tunnel. La symbolique est forte : le tunnel est un des plus beaux ouvrages du 20ème siècle, et pour enlever la boue, on a du créer un lac artificiel pour y déposer la boue liquide. Et ce lac artificiel est resté. Les spécialistes nous ont dit : « Laissez faire la nature ; vous verrez, dans 10 ans, ce lac disparaitra… » Et bien non ; ce lac nous l’avons gardé et j’aime autant vous dire que ce lac est un espace naturel remarquable puisque beaucoup d’oiseaux s’y arrêtent.

   Ca, c’est du coté calaisien… Et on descend vers Boulogne et là aussi, vers Boulogne vous avez 3 symboles forts. Vous avez des trous de bombes ;  vous voyez comme ils sont nombreux et en plus, vous avez un phare qui s’appelle le CROSSMA, phare le plus important du monde puisque je vous rappelle que le Pas-de-Calais est le détroit le plus fréquenté au monde. Et du CROSSMA, on surveille de la Hollande jusque la Bretagne. Et puis, vous avez des champs cultivés… Et regardez bien, les champs cultivés vont jusqu’au bord de falaise. Pour rappeler l’importance du monde agricole, l’importance que les agriculteurs nous donnent dans la gestion de ce site.

   
  Et ce grand site, c’est aussi des activités… Et là, quelle belle photo, vous ne pouvez pas dire le contraire. Même si on n’est pas amoureux de la machinerie, même si ce n’est pas dans vos habitudes de vous extasier devant un tracteur… Avouez qu’à cet endroit là et de cette façon là, c’est quand même très symbolique du fonctionnement d’un site.

   Et puis, La côte d’Opale, ce sont aussi les plaisirs. Nous habitants de la Côte d’Opale, nous ne sommes pas des vrais bretons, mais sachez que nous avons un peu d’eau salée dans les veines…

   Alors, le Grand Site… On a parlé de paysages, on a parlé d’ambiance… Pour nous, le Grand Site, c’est des couleurs. Et c’est des couleurs qui partent du blanc, avec le Blanc Nez bien entendu. Et vous savez que le cap Blanc nez n’est pas un vrai cap, mais c’est l’image dont on se sert. Ca va du blanc au gris, car le vrai cap, c’est le Gris Nez ; mais c’est vrai qu’esthétiquement et visuellement, il est moins frappant et on préfère montrer les grandes falaises blanches plutôt qu’un cap gris. Mais vous voyez sur la photo que le gris a en face du blanc… En face, c’est l’Angleterre. Je tiens à vous le dire tout de suite parce que quelques fois, nous avons reçu des journalistes qui quand ils voyaient la cote anglaise disaient : « Non, ce n’est pas possible. C’est la cote française qui fait un détour. » Non, c’est l’Angleterre et les gens ne voulaient pas nous croire. Il y a des jours, on voit les relais de télévision en face ; on voit les toits des maisons à Douvres…
 

            

  
Mais on passe aussi par le vert… Le vert omniprésent dans nos cultures et dans nos espaces naturels sensibles… Et là aussi, permettez-moi de rendre hommage à une structure qui est le Conservatoire du Littoral. Le Conseil Général a fait alliance, avec le Conservatoire du Littoral, depuis bientôt 30 ans, et c’est vrai que nous avons créé une alliance d’une efficacité redoutable : pas un mètre carré ne passe au travers de nos mailles… Ce qui a fait qu’aujourd’hui, on peut être fiers de notre littoral ; et qu’on peut être fiers de dire : « Nous, ce n’est pas la Belgique ; le Pas-de-Calais, c’est autre chose que la Belgique, c’est autre chose que la Hollande. Nous, on a réussi à préserver notre littoral ! » Et s’il y a de la verdure, c’est parce qu’on l’a voulu grâce à des alliés, grâce à une dynamique collective avec l’Etat et avec le Conservatoire du Littoral.

   Mais c’est aussi le bleu de la mer avec le rouge de nos tuiles. Et je dis bien le rouge de nos tuiles parce que quand on voit des gens qui mettent des tuiles violettes… C’est un peu incompatible avec le site.

   Et enfin, pourquoi ne pas dire « avec le jaune de notre sable » car vous savez que le Pas-de-Calais a la chance d’avoir du beau sable. Cela fait partie de notre patrimoine. Du vrai sable, du magnifique sable. On est élevé dedans. Moi, j’ai été élevé les pieds dans le sable et, je dois l’avouer, il faut me le rappeler : « Tiens, c’est vrai ; on a un patrimoine fantastique ». C’est quand on va ailleurs qu’on se rend compte qu’on a un patrimoine fantastique.

   Tout cela pour vous dire, Mesdames et Messieurs que ce Grand Site est un patchwork de couleurs et d’hommes… Et je tiens à dire «  Et d’hommes » .Parce qu’une des particularités du coin, c’est que nous, habitants du Grand Site, nous résultons d’un « melting-pot » de celtes, de saxons, d’anglais, d’espagnols, de flamands… Vous ajoutez une pincée de polonais et un peu de portugais. Voilà notre résultat. Cela explique pourquoi, Mesdames et Messieurs, nous sommes un pays de passage, un pays de migration et un pays d’accueil et c’est pour cela que nous savons dire « welcome » de temps en temps.

   Alors, je vais essayer d’aller plus vite car je sais que nous sommes en retard mais, vous le savez, quand on parle d’amour, on est toujours un peu plus long.

   Alors pour nous, ce grand site, c’est aussi une histoire géologique. Avec du blanc et du gris. Ce n’est pas uniquement une histoire de couleurs. Parce que blanc et gris… c’est aussi : d’un coté c’est Calais ; de l’autre, c’est Boulogne. Et pour les gens qui ne savent pas et qui viennent de l’extérieur, on ne mélange pas les calaisiens et les boulonnais. Ca ne se fait pas ! Et même avec l’évolution de plein de choses… Les chambres de commerce… Calais, c’est Calais ; Boulogne, c’est Boulogne ! Il faut se rappeler que Calais a été occupé 200 ans par les anglais et que Boulogne est resté français… Et que très honnêtement, quand on veut se taquiner un peu, les boulonnais traitent les calaisiens de bâtards d’anglais et nous, on les traite de bâtards de picards.



            


  
Le Grand Site, c’est une histoire de guerre. Parce que nos grands-parents ont vécu la guerre ; ils ont vécu à Calais ; Calais entièrement détruit… Des bombardements importants... mais quand on dit la guerre, c’est aussi les blockhaus et pour tous les gens du coin, les blockhaus, ce sont aussi les endroits où nous sommes allés avec nos petites copines pour trouver un coin tranquille… Les habitants de Blériot Sangatte connaissent tous le 24 pièces… Je suis incapable de vous dire si ce blockhaus a 24 pièces  mais on connaît tous le 24 pièces. C'est-à-dire que tout cela fait partie de notre environnement et ces guerres ont modelé, façonné les paysages. Permettez-moi de vous montrer le Gris Nez en 1944, le Gris Nez en 2007 ; vous voyez le changement, mais les trous de bombe sont restés; et puis le Blanc Nez en 1944 et le Blanc Nez en 2007.

   Et puis, ce grand site, c’est aussi pour nous tous une histoire de… J’ai eu du mal à trouver le terme ; j’ai hésité, je le dis franchement parce que j’en vois ici, dans la salle… J’ai hésité entre les mots agriculteurs et paysans… En me disant que si je dis paysans, cela peut être péjoratif mais j’ai mis paysans… Parce que ce sont les paysans qui ont entretenu ce site avant que nous ne nous en occupions. Ce sont les agriculteurs qui sont présents mais ce sont les paysans qui étaient là. Et je crois qu’il est bon, aussi, de dire que les agriculteurs, c’étaient des paysans et les paysans sont des agriculteurs et, globalement, on a besoin d’eux qu’ils soient paysans ou agriculteurs. Et c’est vrai que par le pastoralisme ou des cultures intensives, ils ont façonné, ils ont modelé, ils ont donné des couleurs… Vous savez, la plus belle vue, c’est au mois de juin, que vous êtes en haut du Blanc Nez et que vous regardez la baie de Wissant… Vous voyez tous les champs qui sont verts, jaunes, violets… C’est ce patchwork de couleurs qui est envoutant. Et c’est à ces moments là, il faut l’avouer qu’on peut éprouver des jouissances visuelles… Ca arrive. Et c’est vrai que chez nous, les sculpteurs sont aussi des peintres, mais ça ne se sait pas trop.

   Alors, Mesdames et Messieurs. C’est quoi ce Grand Site ? Quelles sont les valeurs de ce site ? Pourquoi sommes-nous attachés à ce site ? Je vous répondrais simplement par quelques expressions.

   C’est avant tout un plaisir des yeux, une jouissance visuelle et olfactive. Et le Grand Site, même par temps de grand vent, c’est aussi un plaisir sensuel et charnel.


           

  
C’est aussi la peur du vide… La peur  du vide mais aussi l’attirance du vide.  Je vous le dis parce que j’ai voulu mettre cette photo, non pas pour l’oiseau, mais simplement parce cet endroit là montre que c’est la limite de notre territoire ; que de l’autre coté, c’est l’autre… Les anglais ; cet endroit là montre que c’est là que veulent passer des gens qui viennent d’Afghanistan ou d’ailleurs pour aller de l’autre coté. Cet endroit, c’est aussi, malheureusement l’endroit où les calaisiens qui ont décidé d’en finir avec la vie, vont. On compte entre 10 et 15 suicides par an. Et quand ils se jettent d’en haut du Blanc Nez, ce n’est pas un appel au secours… Parce qu’ils réussissent. Et cela fait partie, malheureusement du fonctionnement du site.

   Et le Grand Site, c’est aussi la force du vent… Ce vent qui, soi-disant rend fou. Parce ce vent peut changer de direction 4 fois dans la journée. Ce vent fait partie de notre identité et de nos chromosomes.

   Ce Grand Site, c’est notre identité et c’est notre terroir avec le retour à certaines valeurs fondamentales, à certaines constantes immuables depuis la nuit des temps.

   Et enfin, ce Grand Site, c’est avant tout l’homme, le travail de l’homme, la vie de l’homme… Tout en sachant que l’activité de l’homme s’impose à nous tous les jours. Je vous ai mis une photo du détroit avec quelques bateaux et des chiffres : 600 bateaux par jour et 7 millions de tonnes d’hydrocarbures qui passent par jour.

   Mesdames et Messieurs, si vous me demandez : « Quelles sont les valeurs portées par ce site ? Sont-elles universelles ou locales ? Les 2 à la fois ? » Très honnêtement, je vous répondrais que je n’en sais rien ! Tout simplement parce que je fais partie de ces gens qui sont incapables d’intellectualiser  ou de conceptualiser le sentiment amoureux. Le sentiment amoureux, je le sens ; je suis incapable de vous le formater.

   Alors, parce que nous aimons ce site, nous avons fait une mobilisation, une dynamique collective, tout le monde ensemble. On a dit : « On a un beau site, il faut le montrer. » On a un beau site. Souvent, les gens n’en avaient pas conscience. Mais on a quelque chose de magnifique à coté de nous, il faut savoir le préserver.

   Je ne vais pas vous embêter avec des dates : Cap 93, 1999, le Conseil Général en 2004, tous ensemble dès 2005, montage de l’OGS… Tout cela, c’est normal. Nous sommes des élus responsables et nous avons voulu protéger quelque chose qui nous tiens à cœur.

   Et en plus, je l’ai déjà dit dans d’autres réunions, cela nous a permis de changer l’image du Pas-de-Calais. Vous faites sur internet, vous faites sur Google, Pas-de-Calais ou même Nord-Pas-de-Calais, la première image que vous voyez, c’est le Blanc Nez. C'est-à-dire qu’on a voulu montrer aux gens  autre chose que l’image misérabiliste qu’on nous montre depuis des années. Simplement, on a voulu dire une expression qui m’est chère : « Merde à Zola », c’est fini Zola… Le Pas-de-Calais, ce n’est plus cela ! Maintenant, le Pas-de-Calais, c’est l’environnement, c’est la nature… Nous avons 5000 hectares gérés en espaces naturels sensibles ; nous avons la première structure de France pour gérer les espaces naturels sensibles. C'est-à-dire que nous avons misé sur l’environnement, sur les paysages, sur ce qui nous entoure… C’était bon de le rappeler et de se servir de l’Opération Grand Site pour dire : « On est autre chose que ce qu’on nous a attribué ! On est autre chose qu’un pays gris, avec une gueule noire devant un terril ». Même si… Je reviendrai, avant d’en terminer, sur le problème des terrils.

      

  
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce qu’est notre démarche et nous vous avons mis, en dernière photo, la seule inquiétude que nous avons. Vous savez, qu’avec le réchauffement de la terre, nous assistons à une élévation du niveau de la mer. Alors, il y a 4 ans, cettélévation était estimée, au niveau de Calais à quelques millimètres par an. Les dernières mesures montrent que c’est 1 centimètre par an. 1 centimètre par an… C'est-à-dire, que le niveau de la mer va monter de 40 centimètres d’ici 2050. Il nous arrive, de plus en plus souvent, d’avoir les conséquences du réchauffement, comme tout le monde, avec des tempêtes tropicales, des  pluies tropicales et nous sommes très inquiets parce que tout ce que vous voyez en bleu, c’est ce qu’on appelle la zone de wateringues et de watergangs… Toute cette zone qui se prolonge en Belgique et en Hollande risque d’être sous l’eau. Les hollandais ont été plus courageux puisque les hollandais donnent des financements à ceux qui quittent les polders ; les belges se sont mobilisés ; nous, en France, on a du mal à avancer. On essaye de faire comprendre certaines choses… Mais, ça avance. Je ne vais pas jeter la pierre à quiconque ; nous avons alerté le ministère et avec le ministère nous sommes en train de travailler à la réforme des wateringues… Le plus dur, c’est de faire comprendre aux gens… Dans la zone en bleu, il y a 400 000 personnes, rien qu’en France. C’est dur d’expliquer aux gens qu’on ne peut plus construire dans ces zones… Tout cela pour vous montrer cette carte et vous montrer  que ce jour là, nous aurons 2 caps. Le cap Blanc-Nez sera devenu un cap et le cap Gris Nez restera un cap. Malheureusement, c’est vers cela que nous allons évoluer.

   Mesdames et Messieurs, j’en ai terminé mais je voudrais simplement dire « Merci » au monsieur qui est intervenu sur le pays minier. Les terrils, c’est notre passé, c’est notre histoire, c’est notre environnement… Et je peux vous le dire car nous sommes, nous Conseil Général,  en train de reprendre les terrils comme espaces naturels sensibles. Si des gens ont des doutes là-dessus… Arrêtez-vous un jour, à la sortie de l’autoroute, au terril de Pinchonval, qui est déjà propriété du département. Montez en haut du terril de Pinchonval. C’est fascinant de voir un arbre qui pousse dans le « carbon ». C’est fascinant. Voir la nature qui est plus forte que tout… On ne fait rien et la nature revient, les forêts reviennent. L’histoire a fait nos montagnes. On a nos montagnes, nous aussi.  Et que, tout en respectant le souvenir des mineurs, on peut dire aussi, on va faire autre chose. On a fait des montagnes artificielles, on va les valoriser. Tout en ayant le souvenir des miniers, tout en se souvenant que ce sont des territoires jalonnés de cimetières militaires car ce sont des territoires de guerre… On a là matière à faire quelque chose de fantastique et pour être franc avec vous, j’avais, dans mon délire politique, imaginé une opération Grand Site, sur les terrils. Ca ne peut pas se faire pour l’instant, pour diverses raisons, mais je le maintiens : symboliquement, ce serait très fort. Et un classement, ce serait encore mieux.

   Tout cela pour vous dire, Mesdames et Messieurs. En vous dévoilant l’amour que nous avons pour ce site, ne croyez pas que nous soyons exhibitionnistes. Surtout pas. Nous sommes des gens simplement fiers de notre territoire, fiers de nos paysages et fiers de notre passé. Mais comme tous les gens fiers, comme tous les Cyrano, on a souvent des doutes.

   Sachez simplement que le fait que vous soyez ici aujourd’hui, ça nous rassure un peu et pour cela, je vous en remercie.   

/ Hervé Poher

                

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Published by Hervé POHER - dans CG: Site des Caps

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Hervé Poher             

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Les textes édités correspondent à des lettres, des interventions, des discours écrits ou à des retranscriptions d'enregistrements. Bien entendu, les opinions et options, éditées dans ce blog, n'engagent que l'auteur.   

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